Hier je t’ai parlé de cuisine mais j’ai oublié un point crucial :
Pour la cuisine, mon petit hack perso c'est que quand j'arrive à cuisiner je fais une ou deux portions supplémentaires que je met en tupperware, comme ça dans les jours qui suivent si j'ai pas la force, je dégaine le tupp'. Ça me rend contente d'avoir anticipé et du coup quand je commande je culpabilise pas/moins parce que je sais que j'ai limité ça.
Commentaire de Nabu sur l’article d’hier.
Je n’ai pas pensé à expliciter car je fais ça tout le temps : dépression ou pas. Parce que c’est pratique. Du coup, oui, j’avoue que là c’était encore plus pratique : le fait de toujours cuisiner en double permet de diminuer la pression de faire la cuisine en permanence.
Autre astuce que je fais de temps en temps mais pas souvent et qui vaut le coup d’être mentionnée :
“Ce qui marche pour moi c’est de mettre un chronomètre d’une heure ou de 30 min en me disant peu importe ce que j’ai pu faire dans l’heure j’arrête à la fin du chrono… et aussi mettre de la musique avec un BPM élevé”
Commentaire de Jessye
Effectivement c’est pas mal comme idée ! De se rythmer comme ça.
Ceci étant dit on passe au sujet du jour : la relation aux écrans.
Le loisir non reposant
Tu connais forcément cette sensation : tu te réveilles, tu prends ton téléphone, tu scrolles… ça dure une heure et à la fin de cette heure tu n’en as rien tiré. Juste un sentiment de vide.
Attention, je ne te dis pas que se divertir c’est mal ou même que les loisirs numériques sont inférieurs. Pas du tout.
Je dis que pour me reposer j’ai besoin d’une forme d’intentionnalité.
Je joue à ce jeu vidéo que j’ai choisi pour me divertir
vs
Je regarde cette vidéo car un algorithme pensé pour m’aspirer me la donne.
La même activité peut être épanouissante selon la perspective.
Se focaliser sur des choses “inutiles”
D’autant plus que, comme je te le disais, je fais des hyperfixations. J’ai l’habitude. Là je sais qu’après cet email je vais retourner apprendre les stats des élections américaines par coeur.
Je rigole tout seul car je suis en train de relire cet email quelques heures plus tard, tout en écoutant Kamala Harris traiter ouvertement Trump de criminel dans son débat avec lui.
Sauf que d’habitude les hyperfixations sont freinées par le fait que je fais d’autres choses dans ma journée. En dépression je n’ai plus que ça.
Si bien qu’en quelques jours j’avais fini Youtube. En plus, durant l’été, les YouTubeurs de ma passion préférée (la politique) sont en vacances.
Alors très vite je me suis retrouvé dans des tunnels à regarder toutes les manières dont Batman pourrait interagir avec les Avengers. Ou d’un énième What if dans Star Wars.
Ce n’est pas malsain en soi.
Mais quand je ne fais que ça, ça me vide de mon énergie.
Pire encore, je n’arrive pas à m’empêcher : plus je fais ça, plus j’ai envie de le faire et plus la qualité des vidéos diminuent car j’ai commencé par les meilleures vidéos et qu’après je racle les fonds de tiroir.
J’avais trop mal aux yeux
Pour ne rien faciliter, j’avais un problème oculaire : la lumière me faisait mal aux yeux. Si bien que je devais sortir avec des lunettes de soleil. Et, mine de rien, un téléphone c’est de la lumière.
Alors j’ai fini par mettre également en place un plan anti-écran.
Et le plus simple ça a été…
Des livres qui me font vraiment envie
Bon… c’est la partie où clairement je ne peux pas en parler sans rappeler que j’ai un revenu confortable. Car j’ai dépensé plus de 500€ de livres en un mois.
L’idée c’était de trouver des livres qui me faisaient suffisamment vibrer pour compenser l’apathie de la dépression.
D’ailleurs… peu importe le livre.
Je veux dire : une bande-dessinée de Superman c’est un livre.
Il n’y a pas d’écran, il y a une intentionnalité, un début/une fin et une sensation de progression à la fin.
Lire une histoire de Superman ça va m’épanouir davantage que regarder 12 vidéos subies à la chaîne sur Superman.
Tant pis pour la Kindle
Là encore c’est très spécifique à moi mais normalement je ne lis que des ebooks. Là, j’ai décidé que j’allais prendre des livres en papier car ça me permet de matérialiser ce que j’avais à lire. J’ai fait une vraie pile de livres enthousiasmants à lire.
J’insiste sur le enthousiasmants.
Si aucun livre ne t’enthousiasme, ne prends pas de livre. Prends quelque chose qui te procure un enthousiasme.
Quoi que ce soit.
Aller au théâtre ? Aller voir un match de sport ? Faire une activité sociale si ça te booste ?
Mon addiction à Twitter
Le fait de m’éloigner de mon téléphone c’est aussi ce qui va me tenir éloigné de Twitter. Car, les réseaux sociaux, occupent une place particulière dans les activités d’écran :
On sait également que chaque réseau a sa particularité. Instagram va entraîner des problèmes liés à l'image de soi et à la vie parfaite que certains peuvent renvoyer, mais une vie plutôt artificielle. Facebook serait plus associé à une estime de soi plus basse et à plus de solitude. Quant à Twitter, certes, on s'informe, mais ça augmente la charge mentale. Le cerveau n'est pas fait pour savoir tout ce qui se passe 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, partout dans le monde.1
Comme d’habitude : indulgence avec soi-même
Ma bataille contre les écrans et celle qui a été la moins réussie. Dans la mesure où vraiment je préfère me faire saigner les yeux que de lâcher mon téléphone.
Mais parfois j’ai quand même réussi à me ménager des moments hors écran.
Au risque de me répéter : le but quand je suis en dépression c’est pas de commencer à me juger sur ce que j’arrive ou pas à faire, c’est de me glaner des petites victoires ci et là.
Ceci étant dit, on va parler de ma stratégie la plus délicate.
Demain.