On dit souvent :
Je vais finir seul
Tu vas finir seule
Mais c’est chelou !
Je ne suis pas seul : j’ai des amis
Dans ce détail linguistique se trahit notre sacralisation du couple. Comme si c’était l’alpha et l’oméga d’une vie. Comme si c’était la meilleure des relations. Comme si c’était la seule.
Alors que pourtant, on a des amis, des amies. Quelle insulte à leur encontre ?
Il y a 13 ans mon ami m’a dit :
Ce que tu oublies c’est que tu ne sais pas si ta copine sera là dans dix ans. Moi, je te le dis : je serai là.
Et tu sais quoi ? Je n’ai plus aucune relation avec ma copine de l’époque. Je ne sais même pas comment elle va (et réciproquement). Mais, lui, je l’ai vu la semaine dernière. Autant dire qu’il a accompli sa prédiction.
Pourquoi on accepte que les couples nous éloignent ?
Par ailleurs, pourquoi acceptons-nous si facilement que certaines personnes s’éloignent à ce point de leur cercle amical quand elles font couple ?
Ce serait pour tout autre chose, on s’inquièterait. Si quelqu’un commençait à ne plus parler à ses amis historiques pour aller à l’Eglise ou même au travail…
Est-ce vraiment sain ?
Comme si les amitiés étaient des sous-relations qui permettaient d’attendre l’arrivée de la seule bonne : le couple.
Un peu comme si, en attendant, on avait des plans affectifs (les amis) et les plans culs (on reparlera de cette expression immonde). Des bouche-trous.
Il vaut mieux que je sois seul, que mal accompagné
Tu connais le proverbe. Mais il est complètement faux. La solitude c’est très dur. Je pense que la plupart d’entre nous préfèrent être mal entourés que seuls.
Bien sûr, je comprends ce qu’on sous-entend. Par “seul”, on veut dire “célibataire”. Mais c’est tout le problème. Ce n’est pas parce que je suis célibataire que je suis seul.
Donc je n’ai pas le choix entre être seul et mal accompagné. Je suis bien accompagné. Célibataire ou pas.
J’espère que ça ne changera pas.
À mes proches : je vous aime. Je ne vous le dis pas assez. Mais je vous aime profondément.
Où ai-je volé ça ?
Cette réflexion sur le mot “seul” m’a été inspirée par le podcast Le coeur sur la table :
26 minutes de claque et de baume au coeur.
...tiens, c'est marrant, j'avais jamais compris cette citation comme ça. J'avais compris seul au sens général et mal accompagné au sens général aussi.
J'ai longtemps eu du mal avec les couples dans le sens où du jour au lendemain des amis devenaient distants. Ou bien des soucis de "concurrence" inexistants apparaissent également, ainsi que des changement de valeurs de la personne que l'on connaissait. J'ai fini par me faire une idée assez négative des couples tant les répercussions étaient au final de perdre des amis ou de mettre en place un malaise. Des jalousies qui n'auraient pas dû être ou des comparaisons soudaines... bref.
Oui, j'aime mes amis et je préfère les relations amicales, ça a toujours été, mais vis à vis du couple j'avoue être biaisé par un certain nombre d'expériences négatives.
Super podcast. J'ajouterai, pas seulement les "amis", mais toutes les autres belles relations qui ne rentrent pas dans le schéma du "couple" au sens où on l'entend, mais qui sont un peu plus que des amis... Par exemple le genre de relations qu'on range dans la catégorie "plan cul", comme si y'avait que ça.