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Ayant grandi en banlieue j'ai régulièrement eu affaire à la BAC étant jeune. Peut-être que c'était les sweats à capuche, les jeans trop larges et les baskets... Quoiqu'il en soit c'était régulièrement des contrôles sans aucun motifs, juste parce que j'étais là, souvent agrémentés de remarques ironiques et désagréables ("bah non c'est sûr t'as pas tes papiers toi", "je suis sûr que t'as quelque chose sur toi"...).

Pour expliquer à quel point c'est inopiné, sans raison et qu'on ne peut rien faire, voilà un exemple concret :

Je me rends à la gare avec un ami pour prendre le train. Dans le tunnel menant aux quais, deux gars habillés comme nous nous interpelle (jeans, TN, cuir, sweat à capuche...), je tente de les esquiver, le premier m'attrape et me plaque contre le mur "répond quand je te parle, donne moi tes papiers". J'arrive pas trop à répondre et du coin de l'œil je vois son collègue montrer sa plaque à mon ami. Je dis que je veux bien lui donner mais qu'ils sont dans ma poche. Avant que je puisse lui donner il me fouille partout. Je ne sais plus exactement comment ça s'est continué, c'était il y a plus de 10 ans. En tout cas ils ont fini par nous relâcher car on avait rien sur nous et absolument rien fait...

C'est un exemple classique de ce qu'on vivait et de ce qu'on voyait autour de nous. Jamais je n'ai vu la police m'aider, par exemple quand on m'a volé un vélo ils n'ont rien fait et dès que je les croisais je savais que j'avais une chance sur deux pour qu'ils s'arrêtent et me contrôlent...

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Ps : je suis d'accord avec la personne qui parle d'attitude paternaliste des policiers envers moi (femme blanche)

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Je suis une femme blanche.

J'ai eu à faire à la police pour des raisons pro (je bosse dans le social) et perso.

Le perso :

- J'ai appelé la police car ma voisine était en train de subir des violences conjugales.

Ils ont mis 3 plombes à arriver car ils se sont trompés d'immeuble donc j'étais un peu fâchée. Au final je crois que ma voisine a été bien accompagnée par la police donc je me dis qu'ils ont fait le taf.

- J'ai déposé plainte plusieurs fois pour des dégradations sur ma voiture. L'accueil est plus ou moins agréable mais ça s'est globalement bien passé.

- J'ai déposé plainte pour le vol de mon vélo (l'auteur était trouvable facilement).La police et la justice ont tellement mal géré l'enquête et la communication avec moi, que je me suis dit que ça devait être hyper violent à vivre pour une affaire plus grave.

- Quelques contacts avec des CRS lors de manifestations. Lors des gilets jaunes ou des manifestations pour les retraites, je les trouvais vraiment effrayants et dangereux.

Le pro :

- J'ai accompagné au commissariat une femme malienne sans papier pour déposer plainte pour violences conjugales.

L'accueil était catastrophique. On lui a demandé d'expliquer tout ça dans le hall de l'hôtel de police, on n'a rien à proposer à sa fille de 4 ans qui a été obligée d'assister à l'audition, l'audition s'est déroulée juste à côté des cellules de GAV avec un mec en train de hurler à l'intérieur. Le policier a posé des questions complètements nulles, il était froid et n'expliquait rien.

Je pense que le policier a eu une attitude raciste mais surtout qu'il n'était pas du tout formé à accueillir ce type de victimes.

Déplorable !

- J'ai été auditionnée plusieurs fois dans des commissariats suite à des signalements pour violences sur enfants ou violences conjugales. En général, ça se passe plutôt pas trop mal car je suis reçue par des policiers formés et pas par le policier "de base" qui prend toutes les plaintes.

L'accueil est quand même souvent glauque, avec une confidentialité peu respectée.

Et pour finir, mon contact le plus fréquent avec la police c'est quand je les vois contrôler des gens à gare de l'Est.

La plupart du temps ceux qui se font contrôler sont noirs. Parfois arabes.

En tout cas, ce sont toujours des hommes et ils ont deux profils types :

- Des jeunes habillés en jogging, en baggy, avec casquette.

- Des hommes plus âgés avec un look assez "précaires" (travailleurs pauvres ? Sans papiers ?).

Ces situations sont profondément insupportables et me provoquent un grand sentiment d'impuissance.

J'ai envie d'intervenir mais les policiers me font trop peur pour oser réagir.

De manière générale, quand je croise la police dans la rue, je ressens toujours de la peur ou de l'appréhension. Soit pour moi, soit pour les autres.

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J'ai eu peu de contacts avec la police et zéro contrôle d'identité.

Mon rapport avec eux, c'est principalement une amie OPJ, qui est une personne très calme et très diplomate, je me suis souvent dis que c'est rassurant d'avoir des policiers comme elle. Mais elle m'a raconté récemment qu'elle avait été très choquée parce qu'il s'est passé après la mort de Nahel, elle avait senti du rejet de la police. Ca m'a donné le sentiment d'un métier en grande difficulté et d'un gouffre avec la réalité de plein de gens.

Sinon, anecdote étonnante : un soir de grande colère pour ma fille, qui avait 6 ans à l'époque (une vraie colère, une avec des hurlements stridents et répétés, et des coups dans les meubles et les murs), des policiers qui passaient dans la rue sont venus sonner à la porte pour vérifier qu'il n'y avait pas d'enfant battu dans la maison. Dans un sens, c'était abscons, mais aussi très rassurant qu'il se préoccupe des enfants ainsi.

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Octobre 2021, ma fille de 10 ans a été suivie du collège à notre immeuble par un exhibitionniste. Elle a réussi à s'enfermer derrière la porte vitrée. Elle m'a appelée au travail, j'ai pas trop réalisé, j'ai appelé la police (17 ou numéro direct de la ville, je ne sais plus). Deux policiers sont venus immédiatement et ont parlé à ma fille. Elle s'est sentie bien écoutée.

Le lendemain, le mec a été appréhendé et on nous a demandé de venir au commisssariat pour l'identifier. Ma fille a été auditionnée puis elle a identifié le mec sur photo.

Une autre fillette l'a reconnu aussi pour l'avoir croisé dans la rue (mais seule ma fille avait été suivie comme ça). Ma fille a eu un suivi avec une psychologue de la police. On a été très écoutés et soutenus, les policiers ont été impressionnés par les réponses de ma fille (elle s'exprimait plutôt bien pour son âge).

Le mec a été condamné suite à ça et il parait qu'on aurait pu avoir un dédommagement si on avait mis un avocat sur l'affaire (moi je pensais que c'était automatique via le tribunal, et du coup on n'a jamais été informés de la date du procès ni des suites, c'est la mère de l'autre fille qui m'a dit qu'il avait été condamné).

Bref très bonne prise en charge dans ce cas précis.

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Jamais eu de contrôle d'identité ou quoi.

Je suis allée au commissariat / préfecture à plusieurs reprises : déclarer un vol de téléphone quand j'étais ado /jeune adulte, récupérer des papiers (je sais plus quel type), plus récemment témoigner contre des gamins qui jetaient des cailloux de voie ferrée en contrebas (sur moi et d'autres personnes, ils ont cassé le pare-brise d'une voiture comme ça) parce qu'on m'y a poussée et que ça aurait pu être vraiment dangereux (mais j'ai pas porté plainte).

Mon ressenti principal en tant que petite blanche d'1,50m c'est... beaucoup de paternalisme. Étrangement, mes expériences ne m'ont pas donné envie d'aller porter plainte contre mon agresseur pédocriminel.

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Je suis d'origine marocaine et j'ai 36 ans. Voici quelques expériences marquantes :

Septembre 2018 : En attendant le ferry pour l'Ireland, entouré de nombreuses voitures, la douane s'arrête spécifiquement à ma voiture pour un contrôle. Ils me font sortir de la file, vider mon véhicule et émettent des sous-entendus sur la possession éventuelle de shit. Après m'avoir laissé tout ranger, ils me permettent de partir juste cinq minutes avant la fermeture du ferry. Leur manière de me parler était particulièrement désagréable.

Septembre 2019 : Conduisant une grosse Audi noire du sud de la Belgique vers le sud de la France, je maintiens une vitesse régulière de 130 km/h sur la voie de droite. Une voiture de douane me dépasse et s'arrête à ma hauteur pour un contrôle. Le douanier me tutoie, questionne sur l'origine de mes fonds pour une telle voiture, puis me laisse repartir.

Août 2021 : Lors de mon retour du sud de la France, je subis un contrôle similaire à celui de 2019. Sur une aire d'autoroute, face à une station-service, on me fait vider ma voiture. Parmi mes affaires, il y a du pain marocain fait par ma mère. Un douanier, le regardant avec dédain, demande : "C'est quoi ça ? Les bougnouls mangent ça ?" avant de le jeter par terre.

Octobre 2021 : Dans le sud de la France, coincé dans un embouteillage, je porte un jabador, un haut traditionnel marocain. Des policiers, bloqués dans la file d'à côté, me fixent puis activent leur gyrophare. Incrédule, je réalise qu'ils s'arrêtent pour moi. Leur tutoiement et leur attitude globale sont très désagréables.

J'ai également subi 3-4 autres contrôles de police (hors douane) qui ne m'ont pas particulièrement surpris.

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16 ans de permis j'ai été contrôlé une fois.

Aucun contrôle d'identité.

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Manif anti pass sanitaire il y a 2 ans, je marchais juste, mais je me suis mise trop devant, première expérience des fumigènes, les yeux qui piquent etc, il y avait des enfants, j'ai été assez choquée. Il n'y avait pas de violence de la part des manifestants, mais ils allaient vers un parcours qui n'était pas prévu.

Globalement j'ai toujours détesté les flics (en tant qu'entité), je ne sais pas pourquoi, intuitivement je trouvais que quelque chose clochait. Ou mon éducation par des parents hippies.

Je suis blanche.

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Je vais te donner le point de vue d'un mec pas concerné :

D'un naturel insouciant, cela ne m'est juste pas venu à l'esprit que la police pourrait être un problème pour quelqu'un de raisonnable dans des conditions normales.

Ce n'est que quand j'ai connu ma copine, étrangère immigrée avec un visa de merde, que mes yeux se sont ouverts que si, c'était une réalité du quotidien pour beaucoup trop de gens.

La première fois que je suis allé à la préfecture de police, je suis tellement tombé de haut que je lui ai dit : "Hé tu sais quoi ? J'avais pas capté pourquoi tes connards te stressaient autant. Désolé. Je te propose qu'on fasse un PACS."

Ce n'est que quand je suis allé à Berlin et que j'ai constaté qu'elle avait nettement moins crainte de la police que j'ai compris qu'il n'y avait pas de fatalité

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Je suis jamais à l'aise quand il y a la police malgré que je sois un mec blanc CSP+.

Les quelques expériences que j'ai eues se sont objectivement pas mal terminées (plutôt une remarque sèche et un contrôle lorsqu'on buvait une bière à la fin des examens dans un parc par exemple).

J'ai l'impression qu'ils veulent toujours se sentir supérieurs et qu'ils pourraient t'embarquer s'il y a le moindre souci.

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Là où j’habite, c’est à la gendarmerie que j’ai à faire. Je n’ai jamais eu le moindre problème. Après, je n’ai pas eu à les fréquenter souvent. Juste à présenter "les documents afférents à la conduite de mon véhicule".

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