J’ai souvent cette discussion autour de moi. Quelqu’un vient me voir, outré, parce qu’un clochard a refusé leur offre de nourriture. Oui je dis bien clochard et non pas SDF comme dans l’objet. C’est voulu. Un jour je t’expliquerais pourquoi ce vocabulaire militant. Mais en résumé il s’agit de refuser de cacher la violence d’une situation en utilisant un acronyme déshumanisant parce que le mot entier nous dérange.
La présidente de l’association en question vient de m’écrire. Voilà son email :
Bonjour Nicolas
Petit retour en qualité de présidente du collectif des morts de la rue
Je suis bien contente de lire cette réflexion. Les personnes sdf se voient souvent imposer de la nourriture. Et c'est rarement de la nourriture nutritivement intéressante (les gens offrent des croissants, les maraudes des pâtes, parfois des soupes mais lyophilisées)
Plusieurs sdf m'ont témoigné avoir grossi à la rue !
Parfois on ne peut pas donner de l'argent parce que par exemple on paye en ticket resto
En ce cas on peut demander à la personne ce qui lui ferait plaisir qu'on lui apporte !
Quand je n'ai pas d'argent mais de la nourriture sur moi, je la propose sans l'imposer, pour que la personne puisse rester décisionnaire.
Il m'est déjà arrivé de croiser des personnes affamées, même si ça reste une exception.
Bref, dans l'absolu c'est toujours mieux de donner de l'argent comme tu l'écris :)
Quant aux "morts de froid", le plus dur ce n'est pas nécessairement le froid mais le différentiel de températures entre le jour et la nuit
Il y a un clochard que je croise souvent lorsque je vais travailler (qui est d’origine étrangère) : Je ne sais pas ce dont il a besoin (je n’arrive qu’à communiquer avec des regards/sourires : je suis une vraie quiche en langues snif !) alors j’alterne : nourriture, eau, vêtements (adulte/bébé), argent, ... Il ne m’a jamais rien refusé mais ce serait cool de savoir ce dont il a vraiment besoin en effet !
Pour ce qui est des : « je ne donne pas, il va le dépenser en alcool ou cigarette », je l’ai entendu et je l’entends encore... je te rejoins complètement sur ce post !!
Ils font ce dont ils ont besoin/envie avec ce qu’ils ont : point !
Merci pour la réflexion ! Pour être tout à fait honnête je suis de ceux qui ont la pedance de croire souvent, pas toujours, qu'il vaut mieux donner à manger (en leur demandant ce qu'il veule) plutôt que de l'argent. Comme quoi percevoir n'est pas savoir, je vois les choses différemment maintenant 😉
Je serais curieux de lire une réflexion similaire sur ceux qu'on appelle communément "punk à chiens" qui font le choix de la rue. Et qui exige parfois qu'on leur donne comme si c'était un devoir en tant que soldat du système d'aider ceux qui ont choisi d'en sortir 🤔
C'est mon premier commentaire ici mais je tenais à te remercier pour ce post. Je n'ai jamais supporté les gens qui disaient "je ne donne pas parce que je ne sais pas s'ils vont boire avec" ou pire encore "je donne mais j'espère que ce n'est pas pour acheter de l'alcool". Je dis pire parce que je trouve ça moins dégueulasse de ne pas donner (on a le choix après tout) que de "donner sous conditions", ce qui est, comme tu l'indiques, d'une violence inacceptable, sous couvert de générosité. C'est hyper tordu en fait. Donnons, ne donnons pas... mais un peu de respect humain pour celles et ceux qui sont déjà suffisamment sur le bord de la route. Ou plutôt, de nos rues. Personne ne se lève un matin, en se disant "tiens, je vais devenir clochard". Alors, on évite le jugement, on se force à ne pas regarder ailleurs de temps en temps (c'est hyper dur) et si on donne, bah... on donne :-)
La présidente de l’association en question vient de m’écrire. Voilà son email :
Bonjour Nicolas
Petit retour en qualité de présidente du collectif des morts de la rue
Je suis bien contente de lire cette réflexion. Les personnes sdf se voient souvent imposer de la nourriture. Et c'est rarement de la nourriture nutritivement intéressante (les gens offrent des croissants, les maraudes des pâtes, parfois des soupes mais lyophilisées)
Plusieurs sdf m'ont témoigné avoir grossi à la rue !
Parfois on ne peut pas donner de l'argent parce que par exemple on paye en ticket resto
En ce cas on peut demander à la personne ce qui lui ferait plaisir qu'on lui apporte !
Quand je n'ai pas d'argent mais de la nourriture sur moi, je la propose sans l'imposer, pour que la personne puisse rester décisionnaire.
Il m'est déjà arrivé de croiser des personnes affamées, même si ça reste une exception.
Bref, dans l'absolu c'est toujours mieux de donner de l'argent comme tu l'écris :)
Quant aux "morts de froid", le plus dur ce n'est pas nécessairement le froid mais le différentiel de températures entre le jour et la nuit
Bonne journée
Géraldine Franck
J’adhère complètement !
Il y a un clochard que je croise souvent lorsque je vais travailler (qui est d’origine étrangère) : Je ne sais pas ce dont il a besoin (je n’arrive qu’à communiquer avec des regards/sourires : je suis une vraie quiche en langues snif !) alors j’alterne : nourriture, eau, vêtements (adulte/bébé), argent, ... Il ne m’a jamais rien refusé mais ce serait cool de savoir ce dont il a vraiment besoin en effet !
Pour ce qui est des : « je ne donne pas, il va le dépenser en alcool ou cigarette », je l’ai entendu et je l’entends encore... je te rejoins complètement sur ce post !!
Ils font ce dont ils ont besoin/envie avec ce qu’ils ont : point !
Merci pour la réflexion ! Pour être tout à fait honnête je suis de ceux qui ont la pedance de croire souvent, pas toujours, qu'il vaut mieux donner à manger (en leur demandant ce qu'il veule) plutôt que de l'argent. Comme quoi percevoir n'est pas savoir, je vois les choses différemment maintenant 😉
Je serais curieux de lire une réflexion similaire sur ceux qu'on appelle communément "punk à chiens" qui font le choix de la rue. Et qui exige parfois qu'on leur donne comme si c'était un devoir en tant que soldat du système d'aider ceux qui ont choisi d'en sortir 🤔
C'est mon premier commentaire ici mais je tenais à te remercier pour ce post. Je n'ai jamais supporté les gens qui disaient "je ne donne pas parce que je ne sais pas s'ils vont boire avec" ou pire encore "je donne mais j'espère que ce n'est pas pour acheter de l'alcool". Je dis pire parce que je trouve ça moins dégueulasse de ne pas donner (on a le choix après tout) que de "donner sous conditions", ce qui est, comme tu l'indiques, d'une violence inacceptable, sous couvert de générosité. C'est hyper tordu en fait. Donnons, ne donnons pas... mais un peu de respect humain pour celles et ceux qui sont déjà suffisamment sur le bord de la route. Ou plutôt, de nos rues. Personne ne se lève un matin, en se disant "tiens, je vais devenir clochard". Alors, on évite le jugement, on se force à ne pas regarder ailleurs de temps en temps (c'est hyper dur) et si on donne, bah... on donne :-)