Recul très intéressant sur le sujet. Ma position en a évidemment un peu évolué.
Malgré tout, j'ai toujours du mal à mettre en parallèle exact les "blagues" sexistes et raciste avec la blague de Meurice.
Quand tu dis que Netanyahou a le droit d'être la pire ordure sans qu'on le ramène à sa judéité, je ne suis pas totalement d'accord. Tout simplement parce que tout le discours historique de l'Israël est justement d'incarner la judéité. Israël aussi bien que les juifs français ont dit que c'était le peuple juif qui a été attaqué le 7 octobre et que le peuple juif devait faire front contre la Palestine. Les Israéliens qui s'opposent à ce massacre, on en entend peu parler. Et en France, je n'ai entendu aucun juif remettre en question l'action militaire (on entend plutôt des jeunes juifs prêts à aller "défendre" un état dans lequel ils ne vivent même pas).
Tout est fait pour rappeler que ce sont les juifs qui attaquent la Palestine.
Dans ce contexte, la blague de Meurice trouve tout son sens à mes yeux. Parce qu'il sous-entend que son absence de prépuce, donc sa judéité, n'est que l'arbre qui cache la forêt. Que ça n'empêche pas que les actions de Netanyahou le rapprochent plus du nazi que du commun des mortels.
Oui, la blague est antisémite. Et elle serait d'autant plus blessante pour les juifs qui l'auraient entendue, mais ne soutiennent pas l'action d'Israël (malheureusement je n'en ai pas entendu beaucoup).
Meurice aurait dû s'excuser auprès des juifs qui en ont été blessés, et pas forcément la peine d'insister sur le sujet.
(j'avoue que maintenant, en y réfléchissant, je ne suis pas choqué qu'il puisse être sanctionné par sa direction. Malheureusement d'autres ont tenu des propos bien pires sans conséquence, et je ne parle même pas de Meyer Habib qui bat des records)
Malgré tout ça reste quand même une autre échelle de critiquer Netanyahou qui pourrait se cacher derrière sa religion comme s'il jouait à chat perché, et la méchanceté gratuite de tous les autres cas que tu as cités et qui sont inacceptables (je n'imagine même pas comment je réagirais à ta place quand je vois la violence de certaines choses que tu as vécues).
J’ai le sentiment que ton e-mail oppose le rire et la gêne et que tu prends le parti de dire qu’une blague qui engendrerait de la gêne ne devrait pas être prononcée.
Est-ce que ça n’est pas le principe même de l’humour ? D’avoir différents types d’humour (et d’humoristes) et d’avoir certaines blagues qui font faire rire certaines personnes mais en gêner d’autres ?
Est-ce qu’une blague qui risque d’engendrer de la gêne chez quelqu’un, ou pire, de la souffrance ne devrait en aucun cas être prononcée ?
Le rire n’est-il pas quelque chose de précieux qu’il conviendrait de préserver plutôt que de pousser à ce demander avant chaque tentative de faire rire si la blague que l’on s’apprête à faire pourrait potentiellement gêner quelqu’un ?
Mais du coup ça veut dire qu’il vaut mieux s’abstenir de faire quelconque blague qui pourrait engendrer de la souffrance ? Ça implique une sacrée limitation de l’humour.
Est-ce qu’on ne pourrait pas tourner la question en ce demandant comment on pourrait éviter de souffrir ou de se sentir humilier lorsque l’on entend une blague qui nous dérange ? En se rappelant qu’il s’agit de propos qui ont pour objectif de faire rire, d’amuser et rien d’autre ?
Quasiment aucune ligne des spectacles humoristiques actuels les plus appréciés ne pourrait continuer d’être prononcée si on supprime toutes les blagues qui peuvent potentiellement engendrer de la souffrance chez quelqu’un. Peut être que cela permettrait aux personnes qui souffrent de ces blagues de ne plus mal le vivre, mais cela priverait encore plus de gens de moments de joie qui sont très précieux.
Recul très intéressant sur le sujet. Ma position en a évidemment un peu évolué.
Malgré tout, j'ai toujours du mal à mettre en parallèle exact les "blagues" sexistes et raciste avec la blague de Meurice.
Quand tu dis que Netanyahou a le droit d'être la pire ordure sans qu'on le ramène à sa judéité, je ne suis pas totalement d'accord. Tout simplement parce que tout le discours historique de l'Israël est justement d'incarner la judéité. Israël aussi bien que les juifs français ont dit que c'était le peuple juif qui a été attaqué le 7 octobre et que le peuple juif devait faire front contre la Palestine. Les Israéliens qui s'opposent à ce massacre, on en entend peu parler. Et en France, je n'ai entendu aucun juif remettre en question l'action militaire (on entend plutôt des jeunes juifs prêts à aller "défendre" un état dans lequel ils ne vivent même pas).
Tout est fait pour rappeler que ce sont les juifs qui attaquent la Palestine.
Dans ce contexte, la blague de Meurice trouve tout son sens à mes yeux. Parce qu'il sous-entend que son absence de prépuce, donc sa judéité, n'est que l'arbre qui cache la forêt. Que ça n'empêche pas que les actions de Netanyahou le rapprochent plus du nazi que du commun des mortels.
Oui, la blague est antisémite. Et elle serait d'autant plus blessante pour les juifs qui l'auraient entendue, mais ne soutiennent pas l'action d'Israël (malheureusement je n'en ai pas entendu beaucoup).
Meurice aurait dû s'excuser auprès des juifs qui en ont été blessés, et pas forcément la peine d'insister sur le sujet.
(j'avoue que maintenant, en y réfléchissant, je ne suis pas choqué qu'il puisse être sanctionné par sa direction. Malheureusement d'autres ont tenu des propos bien pires sans conséquence, et je ne parle même pas de Meyer Habib qui bat des records)
Malgré tout ça reste quand même une autre échelle de critiquer Netanyahou qui pourrait se cacher derrière sa religion comme s'il jouait à chat perché, et la méchanceté gratuite de tous les autres cas que tu as cités et qui sont inacceptables (je n'imagine même pas comment je réagirais à ta place quand je vois la violence de certaines choses que tu as vécues).
Encore un mail que je ressortirais en cas de besoins. MERCI Nicolas
Merci pour ce mail 💙
Merci, je n’avais pas vu ça de cette manière. L’exemple que tu prends avec le sexisme m’a fait voir les choses autrement.
J’ai le sentiment que ton e-mail oppose le rire et la gêne et que tu prends le parti de dire qu’une blague qui engendrerait de la gêne ne devrait pas être prononcée.
Est-ce que ça n’est pas le principe même de l’humour ? D’avoir différents types d’humour (et d’humoristes) et d’avoir certaines blagues qui font faire rire certaines personnes mais en gêner d’autres ?
Est-ce qu’une blague qui risque d’engendrer de la gêne chez quelqu’un, ou pire, de la souffrance ne devrait en aucun cas être prononcée ?
Le rire n’est-il pas quelque chose de précieux qu’il conviendrait de préserver plutôt que de pousser à ce demander avant chaque tentative de faire rire si la blague que l’on s’apprête à faire pourrait potentiellement gêner quelqu’un ?
Le rire me semble moins précieux que l'absence de souffrance. Mais bon...
En plus j'ai jamais parlé de gêne. Perso ça me gêne pas du tout, juste ça m'humilie.
Mais du coup ça veut dire qu’il vaut mieux s’abstenir de faire quelconque blague qui pourrait engendrer de la souffrance ? Ça implique une sacrée limitation de l’humour.
Est-ce qu’on ne pourrait pas tourner la question en ce demandant comment on pourrait éviter de souffrir ou de se sentir humilier lorsque l’on entend une blague qui nous dérange ? En se rappelant qu’il s’agit de propos qui ont pour objectif de faire rire, d’amuser et rien d’autre ?
Quasiment aucune ligne des spectacles humoristiques actuels les plus appréciés ne pourrait continuer d’être prononcée si on supprime toutes les blagues qui peuvent potentiellement engendrer de la souffrance chez quelqu’un. Peut être que cela permettrait aux personnes qui souffrent de ces blagues de ne plus mal le vivre, mais cela priverait encore plus de gens de moments de joie qui sont très précieux.
Tu inventes totalement. La plupart des humoristes que je connais ne font pas de blagues racistes. Et la moquerie c'est vieux comme le collège.
J’ai évoqué les humoristes actuels les plus populaires.
Si tu prends Bougheraba, Dia, Ferrari, Foresti, Laune, …
et que tu leur enlèves les sketch qui risquent de blesser quelqu’un, alors il ne reste plus grand chose au spectacle.
Allez c’est bon. J’ai entendu assez de conneries.