Avant, j’enviais les personnes de mon entourage qui avait mis à exécution le plan semaine de 4 heures : Nina Ramen, Alex Koutso, Laurent Breillat pour ne citer que ces 3. Par plan semaine de 4 heures j’entends le fait de faire de son blog/sa newsletter son activité professionnelle.
Mais… chaque fois que je me demande pourquoi je n’ai pas fait le basculement… ce sont toujours les mêmes choses qui reviennent.
Avant c’était le blocage de vendre et d’écrire régulièrement. Autant dire que, depuis l’Atelier, c’est fini comme blocage. Alors il reste quoi ?
Et bien il reste les bénéfices d’un CDI. Il y a une raison pour laquelle le CDI est une conquête du mouvement social. Il y a une raison pour laquelle quand on veut vraiment exploiter des gens (Uber, Deliveroo, Amazon) on les “embauche” en tant qu’auto-entrepreneur et jamais en CDI justement.
#1 | La protection d’un CDI
Le CDI est un cadre de protection incroyable, notamment en ce qui concerne la stabilité du revenu et la sécurité sociale.
Bien sûr que ça veut aussi dire que tu ne peux jamais avoir un revenu qui explose, mais ça veut aussi dire que tu ne peux jamais avoir un revenu qui plonge.
Mais surtout tu profites pleinement de la sécurité sociale, c’est-à-dire du service d’assurance sociale qui te permet de te couvrir pour : la maladie, la retraite, le chômage, l’invalidité.
#2 | S’auto-employer peut équivaloir à s’auto-exploiter
Je pense que je n’aurais pas trop ce problème si j’étais à mon compte. En tout cas plus maintenant car, après 10 ans de CDI, j’ai précisément appris comment on ménage sa monture.
Mais je le vois auprès de certains proches : le fait d’être son propre patron ça veut aussi dire qu’on peut être son propre patron horrible.
On s’accorde moins de vacances que le minimum légal pour les salarié·es, personne ne nous dit stop quand on en fait trop, etc.
#3 | Je ne me lèverai pas avant 14 heures
Je ne sais pas comment je trouverais la motivation de me lever le matin sans les obligations d’un CDI et d’une équipe avec qui je dois collaborer.
Attention, je ne dis absolument pas que c’est mal de se lever à 14 heures. Il faut arrêter l’injonction à faire rentrer tout le monde dans l’horaire universel de bureau. Certaines personnes sont plus productives le soir. Mais…. je ne fais pas partie de ces personnes. Je suis une personne du matin qui déteste se lever tôt.
Quand je me lève tôt je suis grave content et productif. Mais je déteste me lever tôt.
Voilà.
Donc je trouve ça cool d’avoir à le faire de temps en temps.
Bien sûr c’est parce que mon CDI m’offre assez de liberté pour que ça ne soit pas quotidien. Là par exemple je me suis réveillé à 10h30 aujourd’hui (hier pour toi au moment où tu reçois l’email). Parce que je ne mets pas de réveil si je n’ai pas d’obligation absolue.
Mais demain matin (aujourd’hui pour toi), je dois me réveiller à 07h15 pour être à 08h45 en formation. Bon… ça pique un peu, mais ça ne me déprime pas non plus. Ça m’arrive une fois tous les mois.
#4 | Parler à des gens
Pareil que le point précédent : le fait d’avoir le choix change tout. Si j’ai envie je peux aller parer à mes collègues. Souvent pour les empêcher de travailler, d’ailleurs.
Ça me fait un petit cadre social dans un endroit relativement safe, de surcroît.
D’ailleurs, ça n’a pas toujours été à ce niveau. J’ai dû batailler (et je n’étais heureusement pas le seul) pour qu’on abolisse définitivement les blagues sexistes et racistes.
Même si je ne suis pas extrêmement sociable et que je ne ressens donc pas un énorme besoin de voir des personnes tous les jours, justement c’est pas mal d’avoir un endroit où je peux avoir des interactions sociales quand je le veux.
Ne pas ressentir le sentiment de solitude.
#5 | Déléguer ce que je déteste faire
J’ai une structure qui me met à disposition des gens au marketing, des commerciaux, des personnes au produit.
Y’a donc d’autres personnes qui sont chargés de promouvoir, vendre, développer et améliorer la plateforme de formation.
Moi je me contente de tourner les vidéos ou me pointer en formation quand c’est en présentiel.
Je n’ai pas de trucs administratifs à faire, c’est géré par une autre personne.
Bien sûr, c’est aussi possible si je suis à mon compte : mais le problème c’est qu’il faudrait que je m’occupe de déléguer.
Alors que là… tout est déjà fait. Quelle tranquillité d’esprit.
Mais il reste un souci
Je te disais hier, que mon CDI était quand même l’obstacle à quelque chose. Et bien ce quelque chose c’est le temps d’écrire mon prochain livre.
Ça fait 6 ans que je sais quelle “suite” je veux donner à mon premier livre de développement personnel. J’aimerais faire un livre sur l’estime de soi.
Un truc qui s’appellerait Comment se mettre en couple avec soi-même ?
Quelque chose du style.
J’aimerais découvrir comment on développe l’estime de soi. Est-ce qu’on naît avec ? Pourquoi j’ai réussi à avoir une si haute estime de moi ? Qu’en dit la science ?
Bref, un voyage pour comprendre comment transmettre cette “compétence”. Car, je sais la pratiquer mais je ne sais absolument pas l’enseigner.
Donc voilà… le jour où je quitte mon CDI, tu sauras que c’est parce que ce livre me démange trop.
C’est ce qu’on appelle un coût d’opportunité. Tu te rappelles de l’équation de Ben Le Fort ? Comme quoi la liberté financière c’est de passer 100% de son temps à faire ce qu’on aime.
Mais ça passe sous silence le coût d’opportunité. C’est-à-dire à côté de quoi on passe ? Oui je passe 100% de mon temps à faire ce que j’aime, mais je pourrais passer 100% de mon temps à faire quelque chose que j’aime encore plus que ce que j’aime.
Et on revient au dilemme classique : un livre ça ne rapport rien. Donc faut le financer.
Si ça se trouve au lieu de quitter mon CDI je vais me bloquer 6 mois de congés sans solde pour l’écrire ?
Ou alors au lieu de faire une dépression chaque été, je trouve la clé et j’écris à la place de déprimer ?
Impossible de prédire l’avenir.
Donc je peux te dire pourquoi j’ai gardé mon CDI jusqu’à présent.
Je ne peux pas te dire pour combien de temps encore.
Why not congé sans solde maintenant ?