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Du bruit pour rien
J’avais 15 ans. Je détestais déjà mon père. J’avais pris l’habitude de m’évader avec la bicyclette de l’inconnue. Mon père avait toujours refusé de me dire à qui appartenait ce vélo mais j’adorais lui poser la question. Ses yeux trahissaient des frémissements de vie, il semblait moins vide bien qu’infiniment triste.
J’avais fait une très mauvaise chute qui m’avait emmenée à l’hôpital. Mon père était venu sur son temps de travail pour me voir ! Je n’ai jamais bien compris pourquoi. Cela ne lui ressemblait pas du tout. En tout cas il était venu et c’est un des rares moments où j’ai partagé autre chose que des reproches avec lui. À vrai dire, c’est le tout dernier moment.
Peut-être est-ce pour ça que je me précipite pour le voir ? J’ai l’impression que l’hôpital est le seul endroit possible pour s’échanger autre chose que du vide contre de la rancoeur.
Une simple appendicite. Il n’a qu’une simple appendicite. Enfin…”une simple” : l’appendicite est une affection potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée à temps.
Je repense à la bicyclette de l’inconnue. Elle était rouge comme le sang et l’amour. Une simple appendicite. J’ai traversé la ville pour une appendicite. À moins que ce ne soit pour la bicyclette.