Je suis libre financièrement
L'un des pièges les plus courants en matière de finances personnelles est de ne pas savoir quand on a assez d'argent pour vivre sa vie comme on l'entend. La vie est un perpétuel arbitrage entre le temps et l'argent. Beaucoup d'entre nous vont travailler tous les jours, faisant un travail qui ne les intéresse pas particulièrement, en échange d'argent.
L'idée de l'indépendance financière ou de la liberté financière est qu'un jour nous aurons suffisamment d'argent pour travailler moins et profiter de la vie comme nous l'entendons, sans sacrifier le mode de vie auquel nous nous sommes habitués. La question à un million de dollars est la suivante : de combien d'argent avez-vous besoin pour devenir financièrement libre ? Ne pas connaître la réponse à cette question peut conduire à un cycle sans fin où l'on a constamment besoin de « plus ».1
C’est quelque chose que j’ai croisé énormément : ce truc de ne pas savoir à quel seuil on aura globalement atteint une forme de sérénité.
Je me rappelle, quand j’entrais dans le monde du travail j’avais des discussions avec d’autres camarades de classe sur le sujet. Je leur demandais à partir de combien tu seras bien.
J’étais très étonné par le nombre de personnes qui me répondent je n’ai aucun seuil, je voudrais toujours plus.
Je répondais que moi, à 3000€ nets je pense que c’est sûr que j’en voudrais pas ardemment plus. Et qu’en tout cas à 5000€ c’est sûr et certain.
Je pense qu’il y a eu une incompréhension entre nous à l’époque. Ils ont réagi comme si je disais je ne voudrais pas gagner plus.
Non. Bien sûr que je ne dis pas non à plus d’argent. Mais ça n’est plus un objectif principal de vie passé un seuil.
On m’a répondu que je verrais quand je gagnerais cet argent. Il faut savoir qu’à l’époque j’étais encore à 700€/mois donc on pouvait me rétorquer tu dis ça parce que tu te rends pas compte.
Et… maintenant que j’y suis : je persiste et je signe. C’est bon… je n’ai pas de grand désir ardent. Le reste c’est du bonus. Bien sûr que si je deviens millionnaire, ce serait cool. Mais je ne manque de rien, je n’ai pas de mal à payer mes factures.
Mais j’ai compris que ce qui me différenciait des gens à qui je parlais à l’époque ce n’était pas d’être plus raisonnable : c’est que je passais déjà mes journées à faire ce que j’aime.
Et ça, ça change tout. Je l’ai conscientisé en lisant le livre Financial Freedom de Ben Le fort :
C'est pourquoi j'ai une définition simple de ce que la liberté financière signifie pour moi : Faire un travail que j'aime sans jamais m'inquiéter de la façon dont je vais payer les factures. Cette définition est devenue mon principe de vie en matière d'argent. Mais elle reste un peu vague. Comment savoir si l'on a assez d'argent pour faire un travail que l'on aime sans jamais se soucier de payer les factures ?
En tant que geek économique que je suis, j'ai décidé de transformer ma définition de la liberté financière en une équation.
Liberté financière = (revenus d'investissement + revenus d'un travail que vous aimez) > vos frais de subsistance
Une fois que j'aurai gagné suffisamment d'argent grâce à des revenus passifs ou à la poursuite de mes passions pour couvrir mes frais de base, je serai libre financièrement.
C'est une voie très claire vers la liberté financière. 2
Voilà pourquoi je voyais les choses différemment : je passais mon temps à faire quelque chose que j’aimais pour en tirer des revenus.
Ce que j'aime le plus dans cette définition personnelle de la liberté financière, c'est que, contrairement à la définition de l'indépendance financière du mouvement Financial Independence, Retire Early (FIRE), qui dit que vous devez épargner 25 fois vos frais de la vie courante, cette définition propose deux voies différentes vers le succès :
1. les revenus d'investissement. Accumuler un capital financier en épargnant et en investissant, comme le prône le mouvement FIRE.
2. les revenus tirés de la réalisation de projets passionnants. Ces revenus reposent sur votre « capital humain », c'est-à-dire sur l'utilisation de vos compétences et de vos talents pour gagner de l'argent.
Ma définition de la liberté financière ne consiste pas à avoir suffisamment d'argent pour « prendre une retraite anticipée », mais à me mettre en position de consacrer mon capital humain à une entreprise ou à un travail que j'aime.
En d'autres termes, cela m'a permis de passer clairement d'un travailleur à temps plein de 9 à 5, obsédé par l'idée d'économiser chaque centime, à un travailleur qui passe ses journées à travailler sur des projets qui lui tiennent à cœur, même s'ils ne sont pas toujours très rentables.3
Bien sûr, c’est un privilège, j’en ai conscience. Mais puisque la question de la semaine est pourquoi je garde mon CDI ? Voici pourquoi je l’ai fait jusqu’ici.
Au final, c’est un CDI où je passe quasiment 100% de mon temps à faire des choses que j’aime : enseigner et écrire.
Ce qui est pas mal, je trouve, dans l’équation de Ben Le Fort c’est qu’elle permet de travailler sur deux choses : les revenus passifs et les revenus de passion.
Alors que souvent on imagine une seule voie : les revenus passifs, type immobilier.
Bon… y’a quand même un défaut dans cette équation. Et c’est la raison pour laquelle je quitterai probablement mon CDI à moyen terme.
On en parle demain
Financial Freedom - Ben Le Fort
Idem
Idem