On fume par addiction. Point.
On ne fume pas par plaisir. On ne fume pas pour se déstresser.
On fume par addiction.
Sauf que, malheureusement, l’addiction fait partie des troubles psys dont un des symptômes est le déni. Une personne alcoolique reconnaîtra rarement qu’elle est alcoolique.
Il en va de même pour la cigarette.
Je ne te parle pas de savoir en théorie que c’est une addiction, je te parle de vraiment comprendre que c’est le seul moteur.
Tant qu’une personne continue à dire que la cigarette lui fait plaisir ou la détresse, c’est qu’elle est encore dans le déni de l’addiction.
La preuve ? Est-ce que tu savais que la nicotine était un excitant et un dépresseur ? En d’autres termes ça veut dire que fumer augmente le stress et l’anxiété.
La plupart des personnes qui fument croient qu’elles fument pour se déstresser alors que c’est l’inverse :
Elles sont stressées PARCE QU’ELLES FUMENT
Mais avant d’en arriver là, reprenons à la base.
Il y a deux leviers de dépendances à la cigarette :
La dépendance physique à la nicotine
La dépendance psychologique à l’acte de fumer
Cette dépendance est si forte que le taux d’échec d’arrêt du tabac sur une année est supérieur à 70%.
environ 75 % des fumeurs qui sont abstinents à 4 semaines ont rechuté à 1 an, la majorité des rechutes se faisant dans les 6 premiers mois1
Ce n’est donc pas une question de volonté individuelle ou de plaisir personnel : c’est une drogue addictive.
Le paradoxe : l’addiction physique est très légère
La dépendance physique au tabac est finalement courte :
La dépendance physique disparaît en moyenne entre 3 semaines et 3 mois suivant les personnes. C'est le temps qu'il faut aux récepteurs nicotiniques pour revenir à un taux normal.2
Pourquoi ? Parce que la nicotine est une drogue à action très rapide mais aussi à disparition rapide. C’est pour ça que les fumeurs fument plein de cigarettes dans une journée.
Mais, pour autant, la plupart des fumeurs peuvent s’arrêter une journée sans souffrir le martyre. Parce que l’effet de manque physique est relativement faible.
Tu me diras que ça n’a pas de sens : comment une des drogues les plus addictives du monde peut avoir un effet de manque si faible ?
Et bien justement : c’est parce que l’effet de chaque dose est relativement faible qu’on ne sent pas qu’on est en train de s’enfoncer dans une dépendance.
En réalité, les vrais symptômes du manque de nicotine sont si légers que la plus grande partie des fumeurs ont vécu et sont morts sans même se rendre compte qu’ils étaient drogués.3
On confond le manque physique et le manque psychologique
On l’a dit, il y a deux leviers. Mais on confond les deux. Beaucoup de fumeurs et fumeuses croient dur comme fer que l’effet de manque physique est terrible parce que c’est l’effet psychologique qu’il l’est :
Je dois désormais dissiper une illusion courante à propos de ces effets de manque. Les fumeurs assimilent ce manque au terrible traumatisme dont ils souffrent lorsqu’ils essaient, ou sont forcés, d’arrêter de fumer ; ce traumatisme est avant tout mental ; le fumeur se sent privé de son plaisir, de son soutien. 4
Attention, c’est pas parce qu’un truc est psychologique que c’est rien. Au contraire. Les difficultés psychologiques sont parmi les pires car on est son propre ennemi.
Mais faire la distinction est importante car elle permet de comprendre qu’une dépendance psychologique doit avoir une réponse psychologique.
Pour arrêter de fumer c’est plus facile si on arrive à le faire vraiment pour soi, avec la conviction qu’on est en dépendance d’une drogue, etc.
Tant qu’on arrête par contrainte, parce qu’on sait que la santé blablabla, et bien c’est plus dur. Beaucoup plus dur. Car on a l’impression de renoncer à un plaisir.
C’est comme si demain je te disais que tu dois renoncer à manger de la nourriture avec du goût (je n’ai pas dit grasse) ou sinon tu vas perdre 10 ans d’espérance de vie. Et bien dis-toi que le fumeur est dans cette situation.
En revanche, une fois que la personne qui fume comprend que la cigarette, contrairement à la bonne nourriture, n’est pas un vrai plaisir… c’est plus simple d’arrêter.
En résumé : il faut réussir à arrêter sans se traumatiser. Car sinon ce traumatisme va favoriser la rechute.
La faim de tabac
Toute drogue agit par son absence. C’est pourquoi il est difficile de se débarrasser de n’importe quelle drogue. C’est lorsque vous ne fumez pas que vous souffrez : vous ne considérez donc pas la cigarette comme responsable.5
La nicotine est un petit monstre dans ton estomac qui va réclamer de ne jamais mourir. Le concept même d’une drogue addictive.
C’est comme si tu avais introduit dans ton corps un nouveau type de faim : la faim de tabac.
D’ailleurs, la notion de plaisir est toute relative : les premières cigarettes sont horribles, on se sent malade, on tousse… parce que notre corps repère que c’est du poison.
Et, une fois que l’addiction est installée, elle camoufle tout ça.
Encore une fois ce n’est pas une question de volonté. Il faut de la “volonté” pour continuer à fumer malgré le prix, malgré les inconvénients, etc.
La cigarette te stresse
Un des plus grands mythes autour de la cigarette c’est qu’elle permet de te déstresser. Alors que… c’est l’inverse.
En gros, quand tu fumes, la nicotine envahit ton corps. Tu arrêtes. Or… on l’a vu, la nicotine disparaît rapidement.
Du coup, tu ressens rapidement l’effet du manque : le stress.
Alors tu fumes à nouveau et ce stress disparaît.
Et là ton cerveau fait l’erreur d’associer la cigarette à la disparition du stress.
Alors que c’est l’inverse.
En fumant tu retournes à ton état normal de paix. Celui que tu aurais si tu ne fumais pas.
Et pire encore… la phrase précédente est fausse. En fait… un fumeur, juste après sa cigarette est davantage stressé qu’un non-fumeur. Parce que la cigarette est un dépresseur et un excitant.
la consommation de nicotine augmente le niveau d’anxiété, de stress, voire de dépression des fumeurs. La majorité des fumeurs ne fume pas parce qu’ils sont stressés, mais sont stressés parce qu’ils fument.6
C’est vraiment le tour de force de la nicotine : elle te plonge si rapidement dans un état de manque que tu oublies que ce n’est pas normal. Tu oublies que l’état de sevrage n’est pas ton état habituel. Parce que c’est devenu ton état constant. Tu vis dans le manque permanent de la nicotine.
En réalité, la nicotine est un composant chimique qui a sur l’organisme l’effet d’un excitant. Vous constaterez une nette augmentation de votre rythme cardiaque si vous le mesurez avant et après deux cigarettes consécutives.7
Alors tu confonds les rares moments de normalité avec un effet d’amélioration. Tu as l’impression que la cigarette te permet de passer d’un état normal à un état de plaisir.
Alors que non, la cigarette te permet de passer d’un état de manque à un état presque normal.
La cigarette ne comble pas un vide : elle crée ce vide.
Source principale d’inspiration
Le livre La méthode simple pour en finir avec la cigarette m’a mis une claque à ce niveau. En me faisant réaliser comment fonctionnait l’addiction à la nicotine. Donc tout ce que je viens te dire est très largement inspiré de ce livre.
La méthode simple pour arrêter la cigarette - Allen Carr
Idem
Idem
La méthode simple pour arrêter la cigarette - Allen Carr
salut Nicolas !! Un ENORME merci, garce a toi et tes textes j ai démarré l arret de ma consommation de tabac