J’ai eu ce débat avec mes élèves, il y a quelques temps. Une élève disait qu’une vie avait une valeur illimitée.
Ça procède d’une incompréhension de ce qu’est l’argent ou du concept de l’infini. Car si on investit une somme infinie pour sauver une vie…tout le reste de l’humanité meurt de faim.
Il y a donc bien une limite.
Situation A
Imagine que tu diriges la France. Combien de budget serais-tu prêt à mettre pour sauver 1 000 personnes ?
Pour te donner un ordre de grandeur, le budget de l’Etat est de 400 milliards et 70 vont pour l’éducation. Donc si tu réponds 70 milliards pour milles vies, tu estimes que milles vies valent le coup qu’on arrête toutes les écoles pendant un an.
Situation B
Une personne inconnue est sur le point de mourir. Tu es la seule personne à pouvoir l’empêcher. Pour cela, il suffit de payer. Jusqu’à quelle somme de ta poche es-tu capable de monter pour sauver cette personne que tu ne connais pas ?
Comme d’habitude, clique sur le bouton bleu pour venir répondre et voir les réponses des autres. Tu n’es pas obligé de faire les deux cas. Mais précise. Par exemple :
A) Je mettrais 1 milliard pour 1000 vies B) Je peux mettre jusqu’à 1500€ de ma poche.
Je vais peut être aller à l’encontre de beaucoup mais je ne vois aucune valeur à la vie humaine. C’est manquer d’humilité que d’estimer qu’une vie a un prix. Nous sommes plus de 7 milliard pour quel résultat ?
Et pourquoi sauver une vie au détriment d’une autre ? Bien sûr que personnellement j’apporte de l’intérêt à la vie de mes proches et que je suis très attachée à leur sort. Je ne ferai cependant pas plus pour eux que pour un inconnu. La mort fait partie de la vie, c´est un cycle naturel. L’humain veut tout contrôler alors que notre ère disparaîtra bien un jour comme celles d’autres espèces avant nous . Et qu’aurons nous laisser ...
N'y a t'il pas une estimation, notamment dans le système hospitalier, qui fixe le prix d'une vie à 23 millions d'euros ? Il me semble que c'est le barème utilisé pour décider de l'achat de matériel.
Sinon pour la situation A la première réponse qui me vient est qu'une vie n'a pas de prix mais cela dépend du type de discussion. Est on dans un débat moral ou économique ? L'assassin ne remplacera jamais la vie prise quel que soit le dédommagement accordé. Mais l'achat d'un défibrillateur peut sauver une vie.
Pour la situation B, une réponse du type "je donnerai tout ce que j'ai" place le curseur au niveau des ressources de chacun.
A-impossible pour moi de définir le prix d'une vie. Qu'un tel calcul soit fait par chaque état, soit, mais au final, nous savons bien que des choix sont faits indépendamment de cette valeur théorique : l'hélicoptère prévu pour emmener une octogénaire victime d'un avc au CHU régional fera demi-tour au dernier moment pour aller prendre en charge un patient plus jeune. C'est du vécu. Je comprends, je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai accepté, pas encore. Et la vie d'un ministre aura plus de valeur que celle d'un sdf. Alors ok, prévoyons un budget, mais pour sauver quelles vies dans quels contextes ? Pour faire de la prévention, de la recherche, pour donner un maximum de chances au plus grand nombre ? Et si c'est ma vie qui prochainement doit être sauvée, est-ce à n'importe quel prix ? J'espère pouvoir dire : lâchez l'affaire si je ressens que c'est là, maintenant, le moment de partir. Tout le monde n'a pas envie d'être sauvé coûte que coûte. Je choisi de prévoir un budget pour organiser une grande réflexion sur la fin de vie, pas seulement sur la vieillesse, et sur la liberté de choix. La vie à tout prix, cela n'a pas de sens pour moi. Accompagner dignement vers la mort, oui, ça en a un.
B-si l'argent est tout puissant, je donne un euro symbolique. Je manque d'imagination pour me transposer dans cette situation. Mais je sais que je donnerai du temps, de l'attention, de l'écoute, des soins.
Merci pour le thème de réflexion, en prise directe avec l'actualité :)
Tu vas tellement avoir des réponses biaisées à cause du contexte actuel...On est littéralement en plein dans ce choix. Et éventuellement, on nous à priver d'y répondre.
J'ai volontairement considéré des situations symboliquement totalement différentes. Dans le premier cas, l'argent de la France soutient ceux qui ont consacré toute leur vie à la défense de la souveraineté nationale et donne du sens à cet héroïsme afin d'inspirer les vivants à faire de même. Dans le deuxième cas, les jeunes sont le futur de la nation, et ils peuvent être sauvés d'une maladie injuste. Enfin, soulager la souffrance de nos aînés et les soutenir est essentiel, mais sans oublier d'accepter la mort naturelle.
B) ~2000€
En me représentant un nouveau système de sécurité sociale pair à pair, où chaque citoyen est devant ce choix un jour, je pourrais me dire "je peux bien me passer d'un mois de salaire pour faire fonctionner ce système de solidarité nationale". Si on lève la contrainte de l'inconnue, et que j'en sais plus sur la personne, ce nombre peut varier en fonction de l'âge, de "l'utilité sociale", de mon empathie... Autant d'argument pour se convaincre que sa mort serait une tragédie.
Car c'est là le problème récurrent de ce débat : oublier que la mort est naturelle et acceptable. Elle n'est une tragédie que lorsqu'elle est un accident qui prive quelqu'un d'une vie qui s'annonçait palpitante. Mais tout le monde meurt un jour.
Zero. Et je suis à peu près sûr qu'Olivier Véran, notre sinistre de la santé, me gratifierait d'une prime (ou qu'un projet de loi allant dans ce sens est en préparation; je vois déjà le slogan: tuez un vieux, touchez une partie de sa retraite). Les écologistes qui estiment une vie à 30 tonnes de CO2 pourraient également me récompenser.
Si jamais je sauve cette personne, je pourrais bien être attaqué en justice pour crime contre le gouvernement (pire que crime contre l'humanité: j'entraverais l'allègement de la dette, et donc les politiciens, et leurs amis les grands patrons, de pouvoir s'en mettre encore plus dans les fouilles).
En plus je ne connais pas cette personne, y'a 99% de chance qu'elle ne vote pas UPR. Donc bon débarras. Haha.
Avec tous les messages qui circulent en période de confinement, celui-ci que j'ai reçu hier, sans être certain que l'histoire soit vraie. Sa "morale" éclaire :
"Un italien âgé de 93 ans, guéri après avoir été infecté par le Coronavirus, a fondu en larmes lorsqu'on lui a demandé de payer les frais d'une journée d'utilisation du respirateur artificiel. Lorsque le médecin lui a demandé pourquoi pleurait-il, il répondit :
Je pleure parce que grâce à Dieu, j'ai pu respirer gratuitement pendant 93 ans, alors qu'aujourd'hui, pour une simple journée de respiration artificielle, je dois payer 500 euros. Imaginez l'énorme dette que j'ai envers Dieu"
Et pour la situation B, j ai dû mal à imaginer comment je réagirai. Donnerai je beaucoup ? Peu ? Je n en ai aucune idée... Peut-être 1000 euros, peut être plus, je ne sais pas...
[Discussion ouverte] Quel est le prix d'une vie ?
Je vais peut être aller à l’encontre de beaucoup mais je ne vois aucune valeur à la vie humaine. C’est manquer d’humilité que d’estimer qu’une vie a un prix. Nous sommes plus de 7 milliard pour quel résultat ?
Et pourquoi sauver une vie au détriment d’une autre ? Bien sûr que personnellement j’apporte de l’intérêt à la vie de mes proches et que je suis très attachée à leur sort. Je ne ferai cependant pas plus pour eux que pour un inconnu. La mort fait partie de la vie, c´est un cycle naturel. L’humain veut tout contrôler alors que notre ère disparaîtra bien un jour comme celles d’autres espèces avant nous . Et qu’aurons nous laisser ...
Bonjour à tous et Joyeuses Pâques.
N'y a t'il pas une estimation, notamment dans le système hospitalier, qui fixe le prix d'une vie à 23 millions d'euros ? Il me semble que c'est le barème utilisé pour décider de l'achat de matériel.
Sinon pour la situation A la première réponse qui me vient est qu'une vie n'a pas de prix mais cela dépend du type de discussion. Est on dans un débat moral ou économique ? L'assassin ne remplacera jamais la vie prise quel que soit le dédommagement accordé. Mais l'achat d'un défibrillateur peut sauver une vie.
Pour la situation B, une réponse du type "je donnerai tout ce que j'ai" place le curseur au niveau des ressources de chacun.
A-impossible pour moi de définir le prix d'une vie. Qu'un tel calcul soit fait par chaque état, soit, mais au final, nous savons bien que des choix sont faits indépendamment de cette valeur théorique : l'hélicoptère prévu pour emmener une octogénaire victime d'un avc au CHU régional fera demi-tour au dernier moment pour aller prendre en charge un patient plus jeune. C'est du vécu. Je comprends, je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai accepté, pas encore. Et la vie d'un ministre aura plus de valeur que celle d'un sdf. Alors ok, prévoyons un budget, mais pour sauver quelles vies dans quels contextes ? Pour faire de la prévention, de la recherche, pour donner un maximum de chances au plus grand nombre ? Et si c'est ma vie qui prochainement doit être sauvée, est-ce à n'importe quel prix ? J'espère pouvoir dire : lâchez l'affaire si je ressens que c'est là, maintenant, le moment de partir. Tout le monde n'a pas envie d'être sauvé coûte que coûte. Je choisi de prévoir un budget pour organiser une grande réflexion sur la fin de vie, pas seulement sur la vieillesse, et sur la liberté de choix. La vie à tout prix, cela n'a pas de sens pour moi. Accompagner dignement vers la mort, oui, ça en a un.
B-si l'argent est tout puissant, je donne un euro symbolique. Je manque d'imagination pour me transposer dans cette situation. Mais je sais que je donnerai du temps, de l'attention, de l'écoute, des soins.
Merci pour le thème de réflexion, en prise directe avec l'actualité :)
A) 100M
B) 5000€ (quasiment tout ce que j'ai), mais en vrai ca dépend du contexte
Petite remarque : le fait de mettre un exemple chiffré induit un biais sur les résultats que tu vas avoir (je te laisse faire des recherches dessus)
Tu vas tellement avoir des réponses biaisées à cause du contexte actuel...On est littéralement en plein dans ce choix. Et éventuellement, on nous à priver d'y répondre.
Je sais c'est pas une réponse a la question. Lol
Je précise pour la France, car une vie n à pas la même valeur partout économiquement parlant.
Hello, pour la situation À, je pensais qu une vie était probablement estimée à un peu plus d un million. En fait elle est de 3 millions à priori. https://www.liberation.fr/france/2016/09/02/pourquoi-une-vie-vaut-3-millions-d-euros-en-france_1476348
Bonjour je choisis l’option B qui me paraît accessible et ne met pas en danger le reste de ma famille
A) Mille héros de guerre : 5 milliards
Mille étudiants malades : 100 millions
Mille personnes âgées en canicule : 1 million
J'ai volontairement considéré des situations symboliquement totalement différentes. Dans le premier cas, l'argent de la France soutient ceux qui ont consacré toute leur vie à la défense de la souveraineté nationale et donne du sens à cet héroïsme afin d'inspirer les vivants à faire de même. Dans le deuxième cas, les jeunes sont le futur de la nation, et ils peuvent être sauvés d'une maladie injuste. Enfin, soulager la souffrance de nos aînés et les soutenir est essentiel, mais sans oublier d'accepter la mort naturelle.
B) ~2000€
En me représentant un nouveau système de sécurité sociale pair à pair, où chaque citoyen est devant ce choix un jour, je pourrais me dire "je peux bien me passer d'un mois de salaire pour faire fonctionner ce système de solidarité nationale". Si on lève la contrainte de l'inconnue, et que j'en sais plus sur la personne, ce nombre peut varier en fonction de l'âge, de "l'utilité sociale", de mon empathie... Autant d'argument pour se convaincre que sa mort serait une tragédie.
Car c'est là le problème récurrent de ce débat : oublier que la mort est naturelle et acceptable. Elle n'est une tragédie que lorsqu'elle est un accident qui prive quelqu'un d'une vie qui s'annonçait palpitante. Mais tout le monde meurt un jour.
Zero. Et je suis à peu près sûr qu'Olivier Véran, notre sinistre de la santé, me gratifierait d'une prime (ou qu'un projet de loi allant dans ce sens est en préparation; je vois déjà le slogan: tuez un vieux, touchez une partie de sa retraite). Les écologistes qui estiment une vie à 30 tonnes de CO2 pourraient également me récompenser.
Si jamais je sauve cette personne, je pourrais bien être attaqué en justice pour crime contre le gouvernement (pire que crime contre l'humanité: j'entraverais l'allègement de la dette, et donc les politiciens, et leurs amis les grands patrons, de pouvoir s'en mettre encore plus dans les fouilles).
En plus je ne connais pas cette personne, y'a 99% de chance qu'elle ne vote pas UPR. Donc bon débarras. Haha.
A propos d'A.
Avec tous les messages qui circulent en période de confinement, celui-ci que j'ai reçu hier, sans être certain que l'histoire soit vraie. Sa "morale" éclaire :
"Un italien âgé de 93 ans, guéri après avoir été infecté par le Coronavirus, a fondu en larmes lorsqu'on lui a demandé de payer les frais d'une journée d'utilisation du respirateur artificiel. Lorsque le médecin lui a demandé pourquoi pleurait-il, il répondit :
Je pleure parce que grâce à Dieu, j'ai pu respirer gratuitement pendant 93 ans, alors qu'aujourd'hui, pour une simple journée de respiration artificielle, je dois payer 500 euros. Imaginez l'énorme dette que j'ai envers Dieu"
Et pour la situation B, j ai dû mal à imaginer comment je réagirai. Donnerai je beaucoup ? Peu ? Je n en ai aucune idée... Peut-être 1000 euros, peut être plus, je ne sais pas...