Ce qui va suivre est une comparaison tirée par les cheveux, je le sais. Il ne s’agit évidemment pas de minimiser la difficulté d’une parentalité. Je vois bien que ça n’a aucune commune mesure quand je vois l’expérience de mes ami·es parents.
Mais je trouve que ça donne une bonne idée de la nature des impacts.
#1 - Du temps contraint
La première similitude : je dois y passer tous les jours un temps contraint. Je peux accélérer ce temps, mais je ne peux pas le supprimer.
Bien sûr je peux écrire des emails d’avance, mais ça veut juste dire que j’augmente ma charge de travail ponctuellement.
🔴 Le côté négatif
De manière assez évidente… c’est chiant ! Ça diminue ma liberté, mes marges de manoeuvre.
🟢 Le côté positif
Je ne m’y attendais pas et c’est ce qui m’a inspiré la métaphore de l’enfant. Un jour une maman m’a dit
en vrai je n’ai jamais été aussi productive au travail que depuis que j’ai un enfant, parce que ça donne donne une limite à ne pas dépasser, ça me donne une raison de me concentrer.
C’est ce qui m’est arrivé. Avant je finissais souvent à 21 heures voire 22 heures de bosser pour mon CDI. Mais c’était souvent avec des grands creux l’après-midi. Ou alors je me réveillais à midi.
Car oui, je suis dans une boîte avec énormément de liberté horaires. Sauf que… je ne suis pas forcément le meilleur manager de moi-même.
Oui, c’est cool de s’arrêter au milieu de l’après-midi pour aller faire mes courses. Mais ça avait tendance à me désynchroniser avec mes proches.
Pire : je disais que je ne savais que produire dans l’urgence. Quand je préparais une conférence je faisais des nuits blanches avant. C’était la seule manière d’y arriver pour moi.
Ce n’est plus le cas. Là par exemple j’ai une conférence qui arrive le 30 janvier, j’ai commencé à avancer dessus la semaine dernière par anticipation que je ne pourrais pas à la fois bosser à fond dessus et bosser l’Atelier.
J’ai donc globalement une organisation bien meilleure. Je ne finis quasiment plus jamais après 19h00 et le plus souvent je finis toujours à 18h00 (pour un début vers 10h30).
Parce que j’ai la contrainte de l’Atelier qui me crée une deuxième petite journée de travail que je ne peux pas sécher.
Bon… par contre comme je peux programmer les emails, je ne me lève jamais à 09h00 pour les envoyer. Donc ça ne me fait pas comme avec un bébé où j’apprends à mieux gérer mon sommeil parce que je n’ai pas le choix.
#2 - Diminution du temps pour la vie sociale
Là encore, comme avec un enfant, j’ai diminué mes autres activités. Je ne sais même pas depuis combien de temps je n’ai pas joué à un jeu vidéo. Ne parlons même pas de regarder une série (solo). Je viens d’en regarder une : The Boys. Mais je l’ai fait pendant les vacances de Noël.
J’ai également tendance à refuser certaines sorties, j’ai même ralenti certaines relations personnelles.
🔴 Le côté négatif
En vrai… si je regarde de manière restreinte : c’est pas si négatif. J’aime bien avoir une raison de refuser des soirées de gens extravertis.
Mais si je prends du recul : ça attaque une partie cruciale, le temps dédié au couple.
Enfin… quand je dis cruciale, je veux dire cruciale pour moi. Je veux dire dans mes objectifs de vie.
Je ne sous-entend absolument pas qu’un couple est plus important que des potes, de manière absolue. Ni même que tout le monde devrait avoir le couple comme objectif.
Mais oui, ça a engendré des situations compliquées où on peut pas partir en voyage n’importe comment parce que je dois prévoir pour l’Atelier.
Je dis je dois, mais je dois et je veux sont ici des concepts proches puisque c’est moi qui décide. Je suis, au fond, libre d’arrêter d’envoyer des emails.
En tout cas, j’ai pu vérifier la théorie qu’on m’avait expliquée un jour :
Si on dit que dans la vie y’a : le travail, les amis, les relations amoureuses, les loisirs, la famille, etc… je pense qu’on ne peut se concentrer que sur la croissance de deux choses à la fois.
Je confirme. Quand je suis concentré sur mon CDI et l’Atelier, je ne suis pas concentré sur ma vie amoureuse. Elle continue d’avancer en pilote automatique. Et quand j’ai commencé à investir du temps sérieux dans la vie amoureuse, j’ai dû mettre en pilote automatique mon CDI ou l’Atelier.
🟢 Le côté positif
À part ce que j’ai dit au début : aucun. Oui c’est cool d’avoir une sorte de “protection” qui empêche la vie sociale de me détourner de mon objectif de faire de l’écriture une priorité dans ma vie.
#3 - Il faut s’organiser pour faire une pause de ce travail
Là encore, si tu veux des vacances de ta parentalité, tu as besoin de t’organiser à l’avance pour le baby-sitting.
🔴 Le côté négatif
Je pense que c’est l’impact qui a le plus pesé sur moi. Devoir écrire même en dépression.
Je le redis, j’utilise ici le verbe “devoir” et “vouloir” indistinctement.
Cet été, je n’ai pas été très loin d’abandonner. Je pense que c’est uniquement l’effet “streak” qui m’a maintenu.
Tu sais le fait de se dire waouh, j’ai publié pendant plus de 1000 jours d’affilée sans discontinuer.
Il y a évidemment le côté monétisation aussi. Pour ça que c’est si important de monétiser. Ça introduit une certaine pression qui permet de ne pas lâcher quelque chose qu’on aime.
C’est évidemment très nocif quand on fait de l’argent avec quelque chose qu’on aime pas et qu’on se retrouve dans un piège.
🟢 Le côté positif
Déjà, je peux mitiger cet effet en faisant des stocks d’emails à l’avance. J’ai réussi plusieurs fois à le faire mais ce n’est pas facile.
Mais surtout c’est un peu comme un entraînement sportif. Je suis content des résultats de cette discipline.
Oui, parfois c’est dur à en vomir. Mais c’est pour quelque chose que j’aime.
Et j’ai développé tellement de stratégies de productivité…
Je me rends compte de la différence dans mon niveau d’organisation. En d’autres termes, je me suis professionnalisé. Quand on est pro y’a plus le choix de ne pas faire.
C’est parce que je me tiens à cette discipline de production que mon rapport à l’écriture devient celui d’un pro.
Y’a un auteur qui décrit bien cet état d’esprit. Dans un livre qui s’appelle The War of Art. Mais je t’en reparlerai dans un prochain email pour ne pas alourdir celui-ci.
#4 - J’apprends de manière forcée
Si je veux mener l’Atelier à bien je suis obligé de m’auto-éduquer : sur le marketing, sur les sujets de formation que je vends, sur les sujets que j’aborde dans les emails, sur la gestion d’une entreprise, etc.
De la même manière que la parentalité nous pousse à apprendre : la nutrition, la pédagogie, la gestion du temps…
🔴 Le côté négatif
Aucun. Peut-être que j’oublie parfois de me divertir ? Par exemple aujourd’hui je n’ai fait qu’écrire et faire des tâches ménagères.
🟢 Le côté positif
Tellement. J’ai l’impression d’avoir fait 4 ans d’école ! J’ai tellement appris. Sur des sujets que je procrastinais depuis si longtemps !
Parfois même sur de sujets hyper importants pour ma vie. Par exemple j’ai été apprendre la gestion financière pour pouvoir vous en parler. Aujourd’hui mes investissements sont à +1500€ en deux ans. Je me dis que si j’avais appris à faire ça dans ma vingtaine…
D’ailleurs c’est un autre sujet à aborder : vous faire un compte-rendu après deux ans. Ce qui a marché et ce qui a lamentablement échoué dans ma gestion financière.
Pareil sur l’antiracisme : devoir en parler en formation m’a obligé à me muscler très sérieusement. Et maintenant, c’est tellement plus facile de survire aux discussions reloues !
Bref… je pourrais en faire une semaine d’emails. D’ailleurs peut-être que c’est ça la série que j’aurais dû faire ? Les 5 compétences que j’ai apprises grâce à l’Atelier qui ont le plus amélioré ma vie.
Par liste j’entends : la liste des thèmes à aborder un jour.
Le côté financier…
C’est là que vraiment la métaphore du bébé ne marche plus du tout car l’Atelier m’a rapporté financièrement et non coûté. Mais on en parle dans un prochain email.