Avant de lire l’article de Mark Manson, j’avais lu un article de Waitbutwhy qui s’appelle How to pick your life partner. C’était un peu le brouillon et ça m’avait déjà bien marqué. Voilà les concepts clés.
Il vaut mieux être seul·e que mal accompagné·e
J’ai mis du temps à comprendre ce proverbe. Je le trouvais un peu balourd, un peu vantard pour rien.
Alors que c’est terriblement vrai. Il vaut largement mieux être célibataire que dans une relation toxique.
Largement mieux.
L’auteur le transcrit de manière visuelle et diablement efficace. Quand on est célibataire la société nous fait croire qu’on est dans ce cas :
Tu es sur l’escalier de j’ai-tout-compris-à-la-vie et tu es sur la toute dernière marche. Tout en haut y’a les couples.
Alors qu’en réalité la situation est la suivante :
Tu es au milieu, entre le couple heureux et le couple malheureux.
Attention, cette représentation graphique sert à battre en brèche le mythe du couple qui rend heureux par nature mais ça ne veut pas dire que tu es forcément au milieu quand tu es célibataire : tu peux être effectivement tout en bas. Et surtout tu peux aussi être tout aussi haut que des personnes en couple.
Mais l’idée principale ici c’est cette notion de relation toxique.
En 2025, le concept est beaucoup plus démocratisé. Mais j’ai dû lire ça en 2015… on avait un peu moins ce terme en tête.
L’argument qu’il donne est limpide :
Quand tu es célibataire et que tu désires trouver une relation, tu es à une étape d’y arriver. Cette étape c’est :
1) Trouver une bonne relation
Alors que les personnes qui sont actuellement malheureuses dans leur relation, sont à trois étapes d’y arriver :
1) Traverser une rupture déchirante
2) Se rétablir émotionnellement
3) Retrouver une belle relation 1
Les gens ne savent pas ce qu’ils veulent dans un couple
Je l’ai observé tellement de fois que c’en est presque troublant. J’ai eu la “chance” de passer par une relation catastrophe qui m’a permis de savoir clairement ensuite ce que je voulais. Mais la plupart des gens n’ont pas ce chemin.
Les études ont montré que les gens sont généralement mauvais, lorsqu'ils sont célibataires, pour prédire ce qui s'avérera plus tard être leurs préférences en matière de relations. Une étude a montré que les personnes interrogées sur leurs préférences en matière de relations se trompent généralement quelques minutes plus tard sur ce qu'elles préfèrent dans la réalité.
Cela ne devrait pas nous surprendre : dans la vie, on ne devient généralement bon à quelque chose que lorsqu'on l'a fait un grand nombre de fois. Malheureusement, peu de gens ont la chance de vivre plus de quelques relations sérieuses, voire une seule, avant de prendre leur grande décision. Il n'y a tout simplement pas assez de temps. En outre, étant donné que la personnalité et les besoins d'une personne en matière de partenariat sont souvent très différents de ce qu'ils sont en tant que célibataire, il est difficile, en tant que célibataire, de savoir réellement ce que l'on attend ou ce dont on a besoin d'une relation.2
Pire encore… on nous décourage en permanence de nous éduquer.
On ridiculise le fait de se former sur les relations, d’apprendre cette discipline
Or, comme tout : ça s’apprend. Pareil, ça s’organise. On regarde bizarrement quelqu’un qui va justement s’organiser. Alors que c’est ce qu’il faut faire. Faire la liste de ses dealbreakers (ce qu’on ne veut vraiment pas dans une relation). Analyser le type de personnes qu’on attire et pourquoi. Etc.
On nous décourage sur le fait de sortir de nos cercles sociaux
En réalité, ça a beaucoup changé depuis l’article. Aujourd’hui le stigma sur les apps de rencontre est un peu tombé. Il y a toujours ce discours de non mais je veux des rencontres en vrai mais beaucoup moins. Avant y’avait la blague sur Tinder de on dira qu’on s’est rencontré à un bal.
Suggérant que ce serait honteux de se rencontrer sur une app.
Or… les rencontres en vrai ont un gros défaut : elles ont tendance à nous maintenir dans nos cercles sociaux. Donc si le type de personne qu’il te faut ne fréquente pas tes cercles sociaux, c’est mort.
On nous précipite
Y’a un peu ce truc de faut le faire avant que ça soit trop tard. Je me rappelle quand j’ai rompu avec ma partenaire de 6 ans… on avait 25 ans. Je me sentais énormément coupable de lui avoir gâché sa vie amoureuse parce que maintenant c’est trop tard. Ça me paraît lunaire aujourd’hui. 10 ans plus tard y’a eu le temps d’avoir 10 vies.
Ce n’est jamais trop tard. Les gens commencent des relations parfois un an avant leur mort.
Ce qui peut être trop “tard” c’est des choses comme je veux un enfant avant tel âge. Mais sinon tout est ouvert.
Ceci étant dit, on arrive sur LA partie qui m’a vraiment marqué dans cet article. Les trois ingrédients pour une bonne relation.3
Élément #1 : une amitié épique
Avant je trouvais ça ridicule quand les gens me disaient non mais mon mec c’est mon meilleur pote / ma meuf c’est ma meilleure amie.
Aujourd’hui c’est le cas : je comprends. En effet ça change tout.
Mais genre tout. Cette amitié peut comprendre :
Un grand sens de l'humour partagé. Personne ne veut passer 50 ans à faire semblant de rire.
La capacité d'extraire du plaisir de situations peu amusantes - retards à l'aéroport, longs trajets en voiture, courses. Il n'est pas surprenant que des études suggèrent que le degré d'amusement d'un couple est un prédicteur important de son avenir.
Le respect du cerveau et de la façon de penser de l'autre. Si vous ne respectez pas la façon de penser de quelqu'un, vous n'aurez pas envie de lui dire ce que vous pensez du travail chaque jour, ou de toute autre chose intéressante qui vous passe par la tête, parce que vous ne vous soucierez pas vraiment de ce qu'il a à dire à ce sujet.
Un nombre décent d'intérêts, d'activités et de préférences communes. Dans le cas contraire, une grande partie de ce qui vous caractérise deviendra inévitablement une partie beaucoup moins importante de votre vie, et vous et votre partenaire de vie aurez du mal à trouver des façons agréables de passer un samedi libre ensemble.
Élément #2 : “a feeling of home”
Tellement dur à traduire… la sensation d’être chez soi, avec l’autre ?
Le sentiment de faire famille ?
L’intimité profonde ?
Et c’est là qu’arrive un des passages qui m’a marqué à vie :
Si quelqu'un vous disait que vous devez rester assis·e sur une chaise pendant 12 heures d'affilée sans bouger, outre le fait que vous vous demanderiez pourquoi diable on vous oblige à faire cela, votre première pensée serait : « Je ferais mieux de me mettre dans la position la plus confortable possible » - parce que vous sauriez que le moindre inconfort se transformerait en douleur et, finalement, en torture. Lorsque vous devez faire quelque chose pendant très longtemps, il vaut mieux que ce soit extrêmement confortable.
Dans le mariage, un « inconfort » perpétuel entre vous et votre partenaire peut être une source permanente de malheur, d'autant plus qu'il s'amplifie avec le temps, à l'instar de votre situation torturante dans le fauteuil. A feeling of home, c'est se sentir en sécurité, bien dans sa peau, naturel et totalement soi-même avec l’autre.
Élément #3 : une détermination à TRAVAILLER sa relation
Je pense que c’est sur ça que je pêche encore le plus. En fait c’est un autre job. Un job complet.
Un job où on développe notamment les capacités à communiquer sans tout déchirer, à se disputer correctement quand on se dispute, à faire attention à ne pas avoir une relation trop déséquilibrée sur certains points (par exemple les tâches ménagères).
Je crois d’ailleurs que 90% des couples à qui je parle ont pour sujet de tension principal les tâches ménagères.
Parce que c’est réellement dur.
Sources
Comme je te disais ça vient d’un article mais qui est coupé en deux parties, que tu peux retrouver ici :
Idem
Sur le 2) c'est super ironique, l'opinion publique a un gros temps de retard aujourd'hui comme hier.
L'acceptance des applis de rencontre n'a fait que s'améliorer, c'est logique c'est devenu banal, mais tous les échos que j'ai c'est que l'expérience sur les memes applis n'a fait qu'empirer depuis 10-15 ans, et en particulier depuis le Covid. Aujourd'hui on atteint un niveau de frustration immense du coté des deux sexes. Rien que savoir que 65% des gens sur Tinder sont en couple, berk.
Ca ne m'étonne guère vu que Tinder, Match, Meetic, OkCupid, Hinge, Plenty of Fish, et 45 autres marque appartiennent au meme monopole, le groupe Match, et il n'a pas l'intéret de ses utilisateurs et utilisatrices comme préocuppation principale.