Un nouvelle étincelle dans mon écriture
En ce moment, écrire a été extrêmement dur.
Déjà parce que ça fait 3 mois que je suis hébergé en attendant de trouver un nouvel appartement.
Oui, tu sais : les punaises de lit.
Alors attention… je me plains pas. Gratitude infinie de pouvoir être hébergé.
Mais du coup ça demande d’accorder mon emploi du temps avec un autre humain, de ne pas pouvoir me dire allez j’écris de 2 à 3h30 du matin…
Au-delà de ça… ça implique de ne pas être sur mon ordinateur avec tout mon matériel, ma papèterie, etc.
Et puis… le mois de juillet a été un mois de dépression assez intense. Je ne saurais même pas te dire ce que j’ai fait tellement c’est un black-out dans ma tête.
À ce titre j’ai vécu le paradoxe de la dépression : les symptômes sont aussi la cause.
Ce que tu dois faire pour sortir de la dépression c’est ce que la dépression veut pas que tu fasses
Typiquement… j’avais commencé à faire un peu de sport tous les jours… et ça m’avait aidé à me maintenir hors de l’eau. Jusqu’au moment où j’ai arrêté d’un coup. Et ça a été impossible de reprendre.
Faut-il se forcer à faire du sport dans ce cas ? Je sais pas. Peut-être ? Mais en dépression on a paradoxalement aussi besoin de se ménager. Tout devient plus dur. Donc il faut jauger ce qu’on peut et ne pas faire.
C’est un peu comme si d’un coup on se baladait avec un sac de 50 kg. Donc même marcher devenait compliqué.
Certains jours, le simple fait de me doucher a été une victoire.
Les emails best of de l’Atelier : bonne ou mauvaise idée ?
Cet été j’ai décidé de faire un mois de best of. Ça veut dire que je n’ai pas écrit de nouveaux emails, j’ai envoyé des choses déjà écrites.
Mais… on revient au paradoxe de la dépression. À la fois écrire tous les jours tout en étant déprimé était une souffrance… à la fois quand je n’ai plus eu cette contrainte… je n’ai plus eu de but dans ma journée.
Toujours est-il que j’ai pédalé dans le vide.
Et quand je suis revenu à l’écriture… c’est un peu comme si j’avais laissé un appartement sans y vivre.
Je rigole de cette phrase car ce n’est pas qu’une analogie : c’est aussi ce qu’il s’est passé quand je suis retourné dans mon appartement. Bien sûr plein de plantes sont mortes, y’avait des choses qui avaient pourri, etc.
Il fallait donc remettre de l’ordre et se relancer.
Or… pendant le mois de best of j’avais adoré écrire sur la pédagogie.
Mon travail m’a sorti de la dépression
Je n’ai pas eu le choix, j’avais dit ok avant les vacances pour une journée de formation en présentiel, le 05 septembre. Un mardi.
Je me rappelle que j’avais dit ah ouais ce sera un retour violent de vacances mais y’a pas de raison que ça le fasse pas.
Ah bah… y’avait clairement une raison.
Le 03 septembre j’étais encore totalement dans le noir.
Le 04 ça allait un peu mieux car j’avais repris le travail en CDI. Avec les contraintes horaires. Pour la première fois je me levais à 09h45 pour faire la réunion de 10h. Alors que j’avais passé tout un mois à me lever autour de 14-15h.
Le truc c’est que se lever l’après-midi c’est dévastateur dans le cycle dépressif. Mais on revient au paradoxe : je ne voulais pas me lever avant.
Et donc… c’est là que se joue l’équilibre qui est dur à trouver : se forcer à sortir un peu de la zone de “confort” dépressive pour guérir.
Ce n’est pas forcément possible. Parfois ça peut aggraver les choses.
Alors j’ai fermé les yeux et j’ai sauté.
Heureusement : j’adore enseigner. Vraiment.
Alors je me suis rendu à la formation, le 05 septembre.
Je n’avais pas si peur que ça : après tout j’ai déjà donné des formations dans plein de contextes compliqués.
Avec une intoxication alimentaire en 2016 : j’avais prévenu les participant·es que si je pars d’un coup en courant de ne pas s’inquiéter, c’est que je vais aux toilettes
En pleine rupture amoureuse : plein de fois
Le lendemain de ma seule crise d’angoisse : techniquement ce n’était pas une formation mais une conférence qui s’appelait Linkedin Days. Conférence en featuring avec Nina Ramen.
Alors j’ai sauté… et c’était génial.
Enseigner à nouveau m’a regonflé d’une énergie vitale. En même temps… j’adore ce métier.
J’écris sans plan
Normalement j’écris mes emails avec une structure détaillée que je fais avant. Mais là non… j’écris en impro.
Je me rends compte que je ne t’ai toujours pas parlé du sujet que je voulais aborder : un nouveau contenu.
Donc…
Je me rends compte que c’est très dur d’écrire sans ligne directrice. C’est le défaut de l’Atelier.
Mais en même temps, j’avais fait exprès : après Dessine Toi un Emploi où je me suis senti à l’étroit de toujours devoir écrire sur le même sujet. Voilà que maintenant j’ai le problème inverse : ne pas avoir de contrainte c’est la porte ouverte à la page blanche.
On est jamais content tu me diras… mais en vrai si… je préfère les problèmes de l’Atelier que les problèmes de Dessine Toi un Emploi. Ne serait-ce que parce que l’Atelier y’a une monétisation derrière et que ça permet de tenir dans les moments plus durs.
Donc je me suis fait deux réflexions : la première c’est d’insérer davantage de semaines thématiques. Vous avez été plein à me dire que vous préfériez quand c’est comme ça.
C’est pour ça que fin octobre j’ai fait une semaine extrême-droite, la semaine d’avant une semaine sur l’argent, encore avant une sur les punaises, etc.
Deuxième réflexion : j’ai vraiment énormément de choses à dire sur la pédagogie et j’aimerais m’essayer à un contenu spécialisé comme je faisais sur Dessine Toi un Emploi.
MAIS… je ne sais pas encore exactement comment faire. Je vais construire le truc en faisant. Ce qui est sûr c’est que je ne vais pas me rajouter un email de plus par jour. Ce ne serait pas sage. Nicolas du futur m’en voudrait. En tout cas tant que j’aurais mon CDI en même temps. Si j’étais à plein temps à mon compte ce serait autre chose.
Donc il y aura plein d’expérimentations. Et la première c’est de remplacer un email des premium par un email sur la pédagogie.
Le premier email a été envoyé ce weekend. Si tu ne l’as pas vu c’était ici :
PS : environ une personne sur 10 (donc 350 personnes parmi les gens qui reçoivent cet email) feront une dépression au cours de l’année.
Heureusement, j’ai l’impression que le tabou là-dessus est de moins en moins prégnant. Mais si tu sens que ça peut être ton cas, n’hésite pas à trouver de l’aide professionnelle.
Tu peux aussi écouter cet audio : https://d3mh72llnfrpe6.cloudfront.net/wp-content/uploads/2018/02/07234905/antidepressantskillsworkbook-french.mp3
Ou consulter la version plus complète et écrite : https://d3mh72llnfrpe6.cloudfront.net/wp-content/uploads/2018/02/09210226/asw-french.pdf