Ceci est un email que j’ai déjà envoyé il y a deux ans. Mais je suis toujours en phase avec chaque mot et chaque virgule.
En vrai non… c’est Nicolas de la relecture qui parle et… j’ai pas pu m’empêcher de changer trois virgules qui étaient mal placées.
Mais avant de te le proposer, n’oublie pas que c’est le dernier jour de relancement de ma formation Ma méthode pour trouver sa voie. Même quand on n’a pas de passion.
Si tu veux en profiter avant que l’offre n’expire c’est par ici :
J’ai une bonne nouvelle pour toi : les vocations n’existent pas. Les gens font semblant. À force d’entendre la question “tu fais quoi dans la vie ?”, on s’oblige à trouver une case.
La vérité c’est que nous sommes beaucoup à ne pas savoir répondre à “tu fais quoi dans la vie”.
C’est d’ailleurs tellement répandu que, dans le livre de Leil Lowndes pour apprendre à briller en société mondaine, elle recommande de ne JAMAIS poser cette question. Pour ne pas mettre l’interlocuteur mal à l’aise.
Parce que la majorité d’entre nous détestent cette question. Alors pourquoi on la pose ? Parce que personne n’ose dire à haute que voix que cette question est naze.
Au fond de nous on le sent. On sait que notre vie ne peut pas se résumer à un intitulé de poste. Surtout pas celui-ci.
Personne ne peut être comptable de vocation
Personne ne rêve d’aller faire du contrôle de gestion ou du consulting. On nous dompte à répondre ça.
La stratégie est progressive. Ça commence quand on est enfant et qu’on nous demande tu veux faire quoi quand tu seras plus grand·e ?
On ne s’en rend pas compte mais les adultes font ça pour se moquer de nous. Comme quand ils nous font croire au Père Noël. Ça fait partie des situations où il est socialement acceptable de profiter de la naïveté des enfants pour s’en moquer. Ça nous permet de nous rappeler que nous aussi on avait cette innocence.
Puis, on grandit… on arrive au lycée et la question commence à devenir sérieuse.
Cette question me mettait tellement la pression que je répondais :
Je veux être chômeur.
Comme ça ils rigolaient et me laissaient tranquille.
Sauf que la pression était de plus en plus forte. On m’a demandé de choisir la suite de mes études en fonction de ce que je voulais faire plus tard. Alors j’ai dit que je voulais être chimiste. Je me suis persuadé que c’est ce que je voulais.
Donc j’ai fait une prépa Physique-Chimie. J’y ai découvert que la chimie, à haut niveau, ça devient de la cuisine. Tout ce que je déteste dans la cuisine je l’ai retrouvé dans la chimie. Sauf que, quand je rate, la recette les trucs explosent. L’enfer.
Alors, deux ans plus tard, j’ai redit que je ne savais pas quoi faire plus tard mais que je voulais bien faire une école de commerce car y’a de bons salaires de sortie.
Puis j’ai dit que je voulais être commercial… et ainsi de suite.
Mais, plus ça avançait, plus c’était éloigné d’un désir spontané, d’un rêve. À dix ans je voulais être pompier ou astronaute. À vingt-et-un ans je voulais être “business developer”…
Commencer par penser le métier est angoissant
Tu as probablement vécu une histoire similaire ? Plus ça avançait et plus tu te résignais. Le pire c’est que tu ne t’en rendais même pas compte.
Le souci c’est que c’est comme l’eau qui tue la grenouille. Tu connais ?
Si l'on plonge subitement une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond ; alors que si on la plonge dans l'eau froide et qu'on porte très progressivement l'eau à ébullition, la grenouille s'engourdit ou s'habitue à la température pour finir ébouillantée.
C’est bien évidemment faux. Les grenouilles ne restent pas en place pour les beaux yeux d’une belle morale. Ça vient d’une expérience qui a vraisemblablement été trafiquée. En tout cas, personne n’a réussi à en reproduire le résultat. De la même manière que les autruches ne mettent pas vraiment la tête dans le sable quand elles ont peur et que les poissons rouges n’ont pas une mémoire de 30 minutes.
Mais la morale reste valable : on se laisse éteindre à petit feu.
Au final, comme par hasard, on se retrouve à faire le métier que font nos camarades de classe. Si on était en école de commerce on se retrouve consultant ou auditrice. Si on était en école d’ingénieur on se retrouve dans l’informatique au sens large (SS2I, ESN).
Faudrait qu’on parle un jour de ce phénomène… tous ces gens qui étudient la physique nucléaire, la chimie organique, la thermodynamique… et finissent ingénieurs dans des SS2I.
On se conforme à ce que le marché du travail veut bien nous offrir le plus spontanément. Par peur du chômage.
Sans cette menace du chômage, je pense qu’on se réveillerait avant.
Cette menace nous fait jouer contre notre camp. J’entends même des gens dire que l’école devrait davantage nous former au monde du travail.
Mais quelle horreur ? Vous avez besoin d’apprendre au lycée comment faire des powerpoint, vraiment ? Vive la philosophie, l’histoire, la littérature, la biologie, les maths… toutes ces choses inutiles pour le marché du travail mais qui nous épanouissent quand on aime.
Obéir à ce système est insupportable pour certaines personnes
C’est très violent de se mettre au pas comme ça. Je me rappelle de ma tutrice de stage à IBM qui m’avait dit après mon discours de pot de départ “tu parles super bien en public, je te vois bien consultant”. Dans sa bouche c’était un compliment. Mais moi je me disais mais non ! Tu me vois bien président de la République ! Comment ça, consultant ?
Par conséquent, certaines personnes ne supportent jamais de rentrer dans la case forcée.
Si c’est ton cas, tu vas de job en job en te disant que de toutes façons le monde du travail c’est pas pour toi. Tu envisages de rester un minimum de temps dans chaque entreprise avant de passer à la suivante. Pour ne pas avoir le temps de t’ennuyer.
Puis… un jour tu tombes sur un article, une vidéo qui t’offre une explication à ton mal-être.
En fait tu es…
Tu es…
Tu es une personne différente parce que tu es…
Allez je sais que tu l’as sur le bout de la langue…
Toi t’es pas comme tout le monde.
Tu t’ennuies quand tu fais la même chose.
Tu n’as pas une vocation : tu en as plein.
Parce que tu es…
Tu n’es PAS une personne multipotentielle
Le concept démagogique ultime. On te dit que tu es multipotentiel. On te raconte que tu es multipotentielle.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Personne sait vraiment…
On trouve plein de définitions différentes.
J’ai essayé d’en trouver une…
En 1990, Barbara Kerr réutilise le terme de multipotentialité dans son ouvrage Planning for Gifted and Talented Youth en se référant à ces deux auteurs. Ce terme lui permet d’expliquer la situation de certains étudiants en questionnement quant à leur orientation lorsqu’ils sont très intéressés par plusieurs domaines et très talentueux dans chacun de ces domaines. Elle associe alors la multipotentialité à un QI plutôt élevé
Je me suis auto claqué la main contre le visage. Encore un de ces mots qu’on utilise pour dire “j’ai un QI élevé”. Sauf qu’on peut pas le dire comme ça parce que c’est mal vu socialement. Alors on dit “je suis HPI”, “je suis zèbre”, “je suis atypique”…
Alors… non.
En toute probabilité (98%), tu es une personne comme les autres.
Tu penses que les autres personnes sont quoi ? Monopotentielles ? Que y’a une foule de gens qui adorent faire que de la comptabilité toute leur vie ?
Vraiment, tu te dis ça ?
Genre y’a d’un côté les fourmis monopotentielles (et du coup un peu débiles, disons-le nous) et de l’autre les personnes géniales avec plein de talents ?
Mais attention… des talents POTENTIELS. Parce que ce serait trop dur d’avoir à prouver qu’on a des talents. Non… c’est que potentiel.
En écrivant ça j’ai pensé Nicolas tu exagères un peu, c’est juste que personne ne pense à inverser le terme pour voir comment il est creux. Personne ne se dit vraiment que y’a des monopotentiels.
Puis je suis tombé sur ça :
Dans Master of Many Trades, Robert Twigger va jusqu’à forger le mot « monopathe » : Cela signifie une personne avec un esprit borné, une pensée étroite, un tunnel, un super-spécialiste, un expert n’ayant pas d’autres intérêts, en d’autres termes, le prototype du monde Occidental
Kamoulox.
La multipotentialité est la mauvaise réponse à une bonne question
Le souci de la multipotentialité c’est sa démagogie : on flatte les gens en s’appuyant sur un biais connu du cerveau. Chaque personne se sent spéciale. C’est même une des caractéristiques les plus banales.
Ça me rappelle les articles qui sortent en disant “les personnes intelligentes sont en retard”.
Mais bien sûr.
Ou “boire de la bière rend intelligent”.
MAIS BIEN SÛR.
Il n’empêche que le concept de multipotentialité pose la bonne question. Comme le complotisme. Le constat de départ est le bon. Mais la réponse est simpliste.
Le bon constat est le suivant : tu n’as pas de vocation.
L’erreur est dans la suite : je n’ai pas de vocation. Or, je sais que les vocations existent car on m’en parle depuis l’enfance. Par conséquent, si je n’ai pas trouvé la mienne c’est que j’en ai plusieurs.
Sauf que ce raisonnement part du principe que les vocations existent.
Et… sa conclusion ne t’aide pas. Ça te fait une belle jambe de savoir que t’as plein de potentiels.
On t’a menti sur les vocations
Voilà le bug dans la matrice. C’est normal de ne pas savoir quelle est ta vocation : parce que ça n’existe pas. Ou plutôt c’est très rare.
Rien ne cloche chez toi. Tu n’es pas une personne cheloue. Pas besoin d’aller chercher un drapeau des gens chelous pour le brandir en disant “gens chelous avec moi ! Multipotentiels et fiers !”. En fait… tu es juste comme tout le monde sur le sujet.
Au passage, je ne veux pas que tu croies que je glorifie la normalité. C’est bien d’être chelou. Seulement, en l’occurrence ce que tu ressens est plutôt normal.
Les talents naturels, les appétences existent
En revanche, tu as des talents naturels. Des appétences. Des trucs où tu ne pars pas de la même ligne de départ que les autres. Par exemple, je suis bon en écriture depuis mon enfance. Aussi loin que je puisse me rappeler on m’a toujours dit que j’écrivais bien.
Même si en relisant le livre que j’ai écrit à 17 ans je vois bien que j’écrivais bien… mais pour un ado.
À l’inverse, aussi loin que je puisse me rappeler j’ai toujours été nul dans les travaux manuels.
Par conséquent, ce n’est pas une bonne idée de me lancer dans une carrière qui demande de faire des travaux manuels.
Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas apprendre.
J’ai toujours été nul en vêtements. Je m’habillais n’importe comment. Puis, un jour j’ai eu l’envie d’apprendre. J’ai eu l’appétence. Maintenant je maîtrise les bases de l’art sartorial. Je me suis formé, j’ai appris. Mais l’envie était là. Ça m’enthousiasmait.
Plutôt que “suis ta passion” on m’a recommandé de dire “suis ta curiosité”. C’est un peu cette idée.
En revanche, les travaux manuels ne m’inspirent toujours aucune appétence. Donc je les fuis.
On essaie d’adoucir tes talents et tes lacunes
Quand je dis que j’ai toujours été très talentueux en prise de parole, je déclenche des réactions gênées, des rires, des corrections : mais non mais t’as pas toujours été bon.
À l’inverse quand je dis que j’étais nul à faire la cuisine on me dit que j’exagère.
Ci-dessous c’est un pote qui m’explique qu’il pense qu’on a le même niveau en cuisine, alors qu’il fait des trucs de oufs et que je sais pas utiliser un four :
D’autres me disent carrément que je fais exprès.
Que ce soit pour minimiser un talent ou une lacune, on essaie de me ramener à la moyenne.
Cette philosophie est un obstacle à la connaissance de soi. Comment tu veux faire un audit réaliste de tes lacunes et de tes forces si tu ramènes tout à la moyenne ?
Apprendre à te connaître est le début du chemin pour trouver ta voie
Voilà le vrai obstacle à une carrière épanouissante : la connaissance de soi. Si tu ne te connais pas, si tu ne sais pas ce qui est une vraie lacune chez toi, ce qui est un vrai talent… comment t’orienter ?
Le problème c’est que, les talents sont invisibles pour la personne qui les a. Tu as l’impression que c’est normal. Comme les gens talentueux en cuisine qui ne comprennent pas que je mette de l’huile d’olive dans un gâteau quand la recette me dit de mettre de l’huile, sans plus de précision.
L’oeil ne se voit pas lui-même sans miroir.
Il faut donc partir à l’exploration de ces talents et appétences.
Et… ça tombe bien…
Non ça tombe bien de rien du tout… depuis le début tu sais très bien que je vais te vendre ma formation.
…par un magnifique hasard il se trouve que je viens de créer une formation sur le sujet.
Ça s’appelle Comment trouver sa voie. Même quand on n’a pas de passion.
Dedans je te donne ma méthode pour faire cette exploration de soi.
Comme d’habitude, ça dure moins de deux heures. Tu peux donc la finir aujourd’hui même.
Toujours comme d’habitude… elle coûte trois fois moins aujourd’hui que demain.
Bah oui… on est vendredi. C’est donc la fin de ma proposition de lancement à 23h59.
Si tu hésites, c’est maintenant qu’il faut cliquer !
Ça ne t’engage à rien d’aller relire le plan détaillé de la formation pour prendre ta décision définitive.
PS : si tu es premium, n’utilise pas ce lien, va chercher ton code dans l’email de mardi.
Cet exemple de l'huile d'olive ...
J'ai lu le mail la première fois, et je me souviens m'être dit "ah bah j'aurais sûrement fait pareil. Au moins maintenant je sais".
Mais si hier j'étais tombé sur une recette comme ça, j'aurais probablement mis de l'huile d'olive, vu que ça doit être la seule que j'ai chez moi et que je n'ai aucune idée de la différence entre les huiles.