Le moment est venu pour le traditionnel email où je spoile un peu le contenu de la formation avec un concept qui est dedans et qui me tient trop à coeur pour ne pas le partager au plus grand nombre.
Tu prends sur toi, toujours
Pourquoi y’a-t-il des situations de conflit ? Parce que des volontés s’opposent. Souvent au sujet d’une ressource (mais pas toujours).
Du coup, c’est une situation très courante. Si ce n’est quotidienne.
Quand tu te rends compte que ta volonté s’oppose à celle de quelqu’un d’autre, tu peux décider de le faire savoir mais tu peux aussi décider de prendre sur toi.
Le problème c’est que si tu prends sur toi quelque chose de trop gros tu vas développer une rancoeur envers l’autre personne. La rancoeur c’est quand on ne fait pas ça de bon coeur.
La rancoeur survient quand on fait le sacrifice, non pas par générosité mais par peur du conflit.
On a peur d’exprimer la colère
Parce qu’on sait que la colère n’est pas une émotion socialement acceptée. Parce qu’on sait que la colère peut faire des dégâts.
Mais pourquoi ce serait à toi de te sacrifier ?
Le problème c’est que ce genre de sacrifices sont souvent unilatéraux : les personnes qui ont peur du conflit se sacrifient en permanence alors que l’autre personne s’affirme sans problème.
Sauf que…
Tu ne comptes pas moins que les autres.
Réfléchis à ce que ce comportement dit sur ton estime de toi. Pourquoi ce serait toujours la même personne (toi) qui se sacrifierait ?
D’ailleurs, le fait de ne pas s’exprimer t’empêche de savoir si l’autre veut de ce sacrifice. Ça a l’air impossible et pourtant c’est la majorité des cas : tu penses faire un sacrifice, mais l’autre n’en voudrait pas s’il/elle savait.
Reste que la colère peut faire des dégâts, c’est vrai.
Même si tu hurlais on te pardonnerait
Sauf que notre vraie peur ce ne sont pas les dégâts. Notre vraie peur c’est qu’on arrête de nous aimer. Vous avez été une majorité à le dire quand je vous ai demandé lundi ce qui vous faisait peur dans le conflit.
Voilà pourquoi je tenais à faire cet email : j’affirme qu’on ne t’aimera pas moins en colère. En tout cas en ce qui concerne les personnes qui te sont chères.
Est-ce que parfois l’expression de la colère rompt des amitiés ? Oui.
Certes. Mais…
Est-ce que parfois ne pas l’exprimer rompt des amitiés ? Oui.
Est-ce que parfois l’expression de la colère renforce des amitiés ? Oui.
Est-ce que parfois ne pas l’exprimer renforce des amitiés ? Non. Jamais. Au mieux on peut dire que ça masque les problèmes.
Du coup, je ne peux pas te promettre que la colère ne va pas créer une rupture. Mais je suis convaincu que bien souvent ce sont plutôt les non-dits qui pourrissent les amitiés.
Mieux encore : très souvent la relation se renforce dans le conflit.
Et, même dans les cas où la relation se brise, ça ne veut pas dire que la personne ne t’aime plus. Je peux en ce moment penser à au moins un ami où ma colère a énormément abîmé la relation mais que j’aime profondément. Je pense à cette personne et c’est quand même de l’amour que je sens en moi.
Probablement que si tu penses que je parle de toi, c’est de toi que je parle.
Alors tu me diras que ça fait une belle jambe… que ça a quand même brisé un truc. Oui. C’est un risque, je vais pas te mentir. Mais on sous-estime l’autre risque : le silence est un poison qui diminue ton estime de toi. En permanence tu te demandes si l’autre t’aimerais encore si tu lui disais la vérité. Vivre avec ce masque est un poids douloureux.
Exprimer la colère est une marque de confiance
Il faut aussi garder à l’esprit que plus on aime quelqu’un et plus il est normal d’avoir des raisons d’être en colère. Mais qu’exprimer la colère est aussi une marque de confiance. On le voit souvent comme l’inverse de l’amour. Mais je dirais que l’inverse de l’amour c’est davantage l’indifférence.
Oui, je viens de citer du Bree Van de Kamp.
Exprimer la colère est aussi une manière de montrer sa laideur à l’autre. On ne s’aime pas vraiment si on ne s’aime pas dans nos laideurs. Mais ça demande d’accepter de se mettre en danger.
Ce n’est pas binaire
Le compromis existe. Tu n’es pas dans l’obligation de sacrifier ta volonté à chaque fois. La discussion va aussi permettre de discuter et de trouver des compromis. D’ailleurs, même si la discussion aboutissait à la décision d’un sacrifice, ce serait fait en connaissance de cause pour les deux parties. Ce qui est plus sain.
Mais une chose est sûre : tu ne dois pas négocier contre toi-même. Tu ne dois pas essayer d’anticiper ce que l’autre veut : tu te tromperas toujours. Accepte d’afficher clairement ta volonté et ton besoin. C’est injuste de ne pas dire clairement ton besoin à l’autre.
La télépathie n’existe pas.
Même pour les gens très amoureux. Même pour les amitiés de 20 ans.
Cultiver l’honnêteté radicale
J’ai beaucoup parlé de communication non-violente. Mais dans ma nouvelle formation j’aborde également les fondamentaux de l’honnêteté radicale. Parce que je pense que, même si nous ne pouvons pas forcément la pratiquer intégralement, nous avons beaucoup à apprendre du concept.
Y’a eu un avant et un après dans ma vie. J’ai commencé en 2015 après une rupture où je me suis juré qu’à partir de maintenant je dirais beaucoup plus ce que je pense à ma partenaire.
Bien entendu je ne dis pas tout. Mais j’ai été étonné de voir à quel point le curseur peut se déplacer bien plus que ce que j’aurais imaginé sans que ça porte préjudice. Au contraire, ça débloque énormément de situations.
Apprendre la communication non-violente c’est bien. Mais communiquer tout court, c’est le plus important. Souvent ce qu’il nous manque ce n’est pas le comment communiquer mais bien le courage de communiquer.
On en parle dans la formation
Voilà. C’est désormais la toute dernière fois que je te le dis. Dans quelques heures, c’est la fin du lancement de ma formation : Le conflit n’est pas une mauvaise chose. Comment ne plus avoir peur de se disputer correctement
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PS : si tu es premium tu connais la chanson, n’utilise pas ce code-ci. Prends celui de mardi.