Suis je la seule personne à penser que tout le monde doit avoir le même genre d’émotions ou idées fortes folles que moi alors qu’en fait non non j’ai bien un trouble psy.
La meilleure manière de le savoir est de t’intéresser aux différents troubles psychiques ou alors d’aller demander à une personne dont c’est le métier de faire le diagnostic.
Ce que je peux dire c’est que, pour mon cas, j’hésite entre les deux positions.
Parfois je ressens tellement fort les émotions que je me demande si je suis la seule personne. Mais parfois je ressens tellement pas la même émotion que les gens autour que je me demande comment ça se fait.
Ça a évolué avec l’âge. Quand j’étais plus jeune je me disais que vraiment les émotions étaient trop fortes. Notamment pendant les ruptures amoureuse et les disputes avec mes parents où la colère me donnait envie de me suicider par vengeance pour leur faire du mal.
Aujourd’hui c’est moins le cas.
Et puis aujourd’hui j’ai appris que tout n’était pas forcément une émotion. Par exemple, parfois je suis en dépression. Ça m’arrive assez souvent, maintenant je sais le repérer.
Si ça peut t’aider, voilà une définition de la dépression :
On parle de trouble dépressif caractérisé quand on a au moins 1 symptôme A et 4 symptômes B, pendant au moins deux semaines :
Symptômes A :
une humeur dépressive
perte de plaisir pour les activités appréciées habituellement
Symptômes B :
perte de l’estime de soi ou culpabilité injustifiée
idées suicidaires ou nombreuses pensées morbides
difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions
ralentissement des mouvements ou, à l’inverse, agitation et incapacité à se poser
trouble du sommeil (diminution ou augmentation)
trouble de l’appétit (perte ou excès)
Bien entendu, cette liste est un guide sur une notion qui est un continuum. Ce n’est pas parce qu’une personne n’a que 3 symptômes B au lieu de 4 qu’on va dire “elle n’est pas dans un état dépressif”.
Les statistiques globales des troubles psys
Ensuite, ce qui peut aider c’est d’avoir conscience des probabilités :
Troubles anxieux : 14% (8% hommes 18% femmes)
Dépression/Bipolarité : 8%
Troubles liés à une substance : 4,5% (l’immense majorité à cause de l’alcool)
Troubles psychotiques : 1,2%
Ton entourage est-il surpris par tes émotions ?
Ce qui peut t’aider à répondre c’est aussi la réaction des gens. Sont-ils vraiment surpris ? Mais plus que ça… quand tu expliques est-ce une incompréhension qui s’installe ?
Après… je dis ça… mais moi j’ai cette sensation mais c’est pas un trouble psy : c’est les clichés associés aux hommes et aux hommes noirs. Les gens m’imaginent spontanément moins triste que je le suis vraiment et plus en colère que je le suis vraiment.
Dès que je suis triste : ah non j’avais pas vu
Ah bah je pleure de l’intérieur pourtant.
Et même quand je suis normal : ouah t’es en colère là !
Mdr, mais je parle juste fort parce que c’est ma culture ?
As-tu des phases inversées ?
Par exemple des phases de dépressions, suivies de phases de grande excitation ou de grandeur ? Des phases avec des comportements excessifs ?
Si c’est le cas tu peux te rapprocher d’un médecin généraliste, psy ou psychiatre pour diagnostiquer le trouble bipolaire. Mais ça prend souvent du temps, là j’ai résumé mais c’est plus complexe que ça. Cependant ça peut être une piste.
Si tu es persuadé·e que c’est un trouble psy…
Tu as les troubles psys plus durs à diagnostiquer. Comme par exemple le trouble de la personnalité limite ou trouble borderline.
Mais il faut faire attention, c’est un diagnostic réputé pour être celui qu’utilise les psys en colère pour punir les patients en désaccord. Ça m’est arrivé. Une psy m’a affirmé que j’avais un trouble borderline, parce que je lui expliquais que le racisme anti blanc n’existait pas et que j’avais le droit de ressentir la colère de vivre le racisme.
Voilà un petit résumé :
Le trouble de la personnalité limite (borderline) se caractérise par une tendance constante à l'instabilité et l'hypersensibilité dans les relations interpersonnelles, l'instabilité au niveau de l'image de soi, des fluctuations d'humeur extrêmes, et l'impulsivité.
Les patients présentant un trouble de la personnalité limite (borderline) ne supportent pas la solitude; ils font des efforts désespérés pour éviter l'abandon et génèrent des crises: ils font p. ex., des tentatives de suicide pour qu'on vienne à leur secours et que l'on prenne soin d'eux.
Mais, j’insiste : c’est un diagnostic très complexe à poser. Au final, tout le monde peut se reconnaître partiellement dans cette description.
Le mot clé si tu veux aller lire les descriptions des troubles psy c’est “DSM 5”. C’est le manuel scientifique de description.
Attention : scientifique ne veut pas dire parfait. L’homosexualité a fait partie du DSM 2 par exemple. Elle était considérée comme un trouble psy jusque récemment. La science est influencée par son époque. Elle peut donc intégrer du sexisme, du racisme, etc.
La plus grande probabilité : tu vis la violence des émotions humaines
De manière beaucoup plus probable : tu vis des cascades d’émotions.
Après, sans avoir de trouble psy, tu as deux traits de la personnalité : l’extraversion dont une composante est la positivité et le neuroticisme.
La positivité c’est à quel point tu vis des émotions positives. Le neuroticisme c’est à quel point tu es sensible face aux émotions dites négatives.
Avoir un score très haut de neuroticisime n’est pas un trouble psy, c’est juste un trait de personnalité.
Coeur sur toi
Je ne te connais pas. Rien de ce que je viens de dire ne saurait te définir. Tu es la seule personne qui peut aller le découvrir.
Et d’ailleurs, il n’y a aucune injonction à aller creuser : si tu es bien comme ça ?
Parfois on oublie qu’on peut aussi être bien dans un fonctionnement différent. Alors pourquoi changer tant que ça fait pas du mal aux autres ?
Article excellent sur la santé mentale !
De mon côté, je vis aussi des phases dépressives et les symptômes évoqués résonnent bien avec moi.
Et parfois, la seule manière de me ramener à plus de stabilité mentale est de répondre à ces deux questions : est-ce-que j'ai envie de me faire du mal ? est-ce-que je risque de faire mal aux autres ? Ensuite, j'ajuste mon comportement et je consulte ma psy quand je suis en détresse et que je ne suis plus capable de gérer mes émotions et/ou de prendre des décisions.