Hier je vous ai demandé de partager les choses que vous auriez aimé savoir sur les relations. Il y a eu plein de bonnes contributions. Je te remets le lien à la fin.
Du coup ça m’a fait me demander qu’est-ce que j’aurais répondu. Et j’en suis arrivé à 10 choses à dire à mon moi du passé.
#1 | Les gens qui ne savent pas ne veulent pas comme toi
Les gens adorent faire ce que j’appelle le zig zag. Qu’est-ce que c’est ? C’est par exemple quand tu dis que tu vises un couple. Tu demandes alors à l’autre personne ce qu’elle vise et elle commence à bégayer.
Non mais tu sais, je n’ai pas envie de mettre une case, on verra comment ça évolue.
Je trouve ça fou que cette phrase soit si acceptée. C’est n’importe quoi. On accepterait pas ça en entreprise.
Non mais je ne vais pas te dire la fiche de poste, on verra comment ça évolue. Parce que bon, si ça se trouve tu ne passeras pas la période d’essai.
Non mais D’ACCORD. Dire ce qu’on vise ce n’est pas le promettre. Quand une entreprise t’embauche en CDI elle ne te promet pas de te garder à vie, ni même de valider la période d’essai. Quand une personne dit que de manière générale ce qu’elle veut dans sa vie sentimentale c’est un couple ça ne veut pas dire qu’elle veut un couple là maintenant avec toi, demain.
Donc c’est totalement malhonnête de répondre par non mais là je ne sais pas.
On te demande pas de savoir si tu sais si c’est l’entreprise où tu veux faire ta carrière. On te demande si de manière générale tu recherches un CDI ou un contrat d’intérim.
Ça ne fige rien dans le marbre. On peut ensuite changer d’avis.
Mais l’autre personne a le droit de savoir vers où tu navigues.
Sans compter que les gens, au fond, savent très bien ce qu’ils font. Ils répondent je ne sais pas quand ils sentent que leur orientation est plutôt à l’inverse de ce que tu veux.
Si tu veux un couple et que l’autre dit je ne sais pas encore. C’est souvent parce qu’il ne veut pas.
Si tu veux une relation casual et que l’autre dit je ne sais pas trop si je veux un couple ou une relation légère. C’est souvent parce qu’il ou elle est beaucoup plus orienté·e vers le couple que toi.
#2 | Ma partenaire peut être ma meilleure amie, ce n’est pas un mythe
J’ai longtemps cru que les gens qui disaient ça exagéraient.
Ouais mon mec c’est mon meilleur ami
Ouais ma meuf c’est ma meilleure amie.
Limite je trouvais ça niais comme propos.
Jusqu’à le vivre. Ça change tout.
Même si ça vient avec un énorme inconvénient : quand la relation amoureuse est en danger, l’amitié aussi. Il m’est arrivé plusieurs fois de vouloir raconter ma tristesse de la rupture à ma meilleure amie… mais qui est celle avec qui j’ai rompue, du coup.
Ça rend la rupture bien bien plus difficile.
#3 | Le sexe est une discussion
Le sexe est une discussion géante. Littéralement, semi-littéralement et métaphoriquement.
Une discussion se fait à deux.
On a pas envie de discuter avec tout le monde. On ne peut pas discuter avec tout le monde. Parfois on aime parler avec quelqu’un qui n’aime pas parler avec nous. Il faut arrêter. Parfois c’est un dialogue de sourd. Il faut arrêter.
Un monologue n’est pas une discussion.
#4 | L’amour est toujours passionnel chez moi
Je ne veux pas généraliser. Je ne parle que pour moi : je n’ai pas d’amour raisonnable. Si l’amour est raisonnable c’est que ce n’est pas de l’amour. L’amour a toujours le même goût chez moi.
Ça ne veut pas dire qu’il faut accepter tout. Je ne suis pas en train de dire qu’on doit tout accepter par passion.
J’utilise le mot passion car c’est celui de la langue courante. On dit amour passionnel pour dire amour de niveau supérieur, d’intensité supérieure. Ça existe probablement chez les autres mais pas chez moi.
La seule fois où je me suis dit que ce n’était pas un amour passionnel, c’était parce que je n’étais pas amoureux.
#5 | La télépathie n’existe pas
Jamais.
Dans le sexe, dans l’amour, dans le quotidien, dans le film qu’on regarde ensemble… il n’existe que ce qui est communiqué.
Après… toute communication n’est pas verbale.
On ne peut pas prendre ce principe comme excuse pour faire quelque chose que l’autre ne veut pas alors qu’on le voit sur son expression.
De même, on ne peut pas s’en vouloir de ne pas avoir su dire non quand on était sous pression ou manipulation.
Ici ce que je veux dire c’est qu’il faut sortir de l’idée selon laquelle la personne devrait deviner tous nos désirs si c’est la bonne. Parfois il suffit de lui dire pour qu’elle s’adapte. Parfois pas. Mais ça vaut le coup d’essayer.
#6 | Il faut un pacte
C’est d’autant plus valable quand on sort des relations monogames. Mais même en monogamie c’est important : il faut définir sa relation. Rien ne va de soi. Rien ne nous oblige à prendre le package de base.
Rien ne nous oblige à vivre ensemble, à acheter un logement ensemble…
On fait ce qu’on veut.
On définit l’adultère comme on veut. On définit ses limites comme on veut. Mais il faut s’entendre dessus.
#7 | Ce n’est pas parce que c’est fini que ce n’était pas bien
Le but d’une relation n’est pas de durer le plus longtemps possible, c’est d’être la mieux possible. Il vaut mieux 4 ans de haut niveau que 25 ans à moitié.
#8 | La jalousie n’est pas naturelle
La première fois qu’une personne m’a dit que la jalousie n’est pas naturelle (coucou Laurent) j’ai fait de grands yeux ronds. Surtout qu’il n’était pas entièrement sobre. Puis il m’a expliqué les découvertes d’un livre qui s’appelle Sex at Dawn et qui a étudié les sociétés pré-agriculture et les sociétés qui sont restées préservées de l’influence occidentale.
On y apprend notamment que la jalousie n’est absolument pas l’inclinaison naturelle chez les humains. La jalousie s’apprend. Elle existe dans les sociétés monogames.
On confond profond et inné. Oui, la jalousie est un sentiment super profond. Mais c’est quelque chose qu’on apprend ou a minima qu’on laisse se développer.
On peut développer le sentiment inverse : la compersion. C’est-à-dire le fait de se réjouir que l’autre ressente du plaisir avec d’autres personnes.
#9 | L’amour ne suffit pas
C’est un peu déprimant. C’est déjà si rare d’être en amour. Mais en plus ce n’est que le début ?
Il y a des choses que l’amour ne peut pas compenser. Je pense évidemment aux comportements destructeurs. Mais sans aller jusque là, ça peut être des divergences trop grandes. Par exemple si une personne veut des enfants mais pas l’autre.
Il faut définir ses dealbreakers c’est-à-dire les choses qu’on ne veut surtout pas dans une relation.
L’idéal c’est de les définir avant et de les passer en revue pendant les premiers échanges.
Par exemple, moi je vérifie :
Que la personne est de gauche
Qu’elle ne fume pas de tabac
Qu’elle ne fait pas partie des gens qui prennent des années à répondre à un message
Qu’elle ne fait jamais (je dis bien jamais) de blague raciste devant moi ou sans moi (oui ça peut se vérifier assez vite, par exemple une personne qui déteste Benzema sans savoir qui c’est… c’est fini. Idem avec Aya Nakamura).
Que la personne ne veut pas d’enfant
Et encore plein d’autres choses qui n’ont pas d’intérêt à lire pour toi. Mais y’a une bonne quinzaine d’éléments. Si la personne rate une seule des cases alors je dois renoncer à envisager un couple avec.
C’est important de le faire très tôt car si l’amour s’en mêle il sera impossible de faire marche arrière sans souffrir.
Pour envisager « uniquement » une relation sexuelle la liste est un poil moins longue, mais un poil. On a trop tendance à être trop large sous prétexte qu’on ne vas pas s’engager dans un couple. Dans mon cas ça a toujours été une erreur. Un peu plus large, oui. Mais pas drastiquement plus large.
Par exemple, je peux être moins exigeant avec le niveau de gauche par exemple. Aller jusqu’aux personnes qui votent Jadot. Mais chaque fois que j’ai été plus à droite que ça, ça a mal fini.
Pareil, avant je me disais pas grave les blagues racistes si on veut pas être en couple. Grave erreur.
#10 | Un mauvais couple c’est bien bien BIEN pire qu’être célibataire
Alors déjà, être célibataire c’est bien aussi.
Mais ce que je veux dire c’est que je ne comprenais pas ce que voulait dire il vaut mieux être seul·e que mal accompagné·e.
J’ai fini par comprendre. Un mauvais couple peut être une source infinie de souffrance.
En conclusion…
Je rigole intérieurement parce que les gens me disent toujours que ça se fait pas de dire qu’on conclut. Pun not intended.
Mais il est 2h57 du matin. J’avais totalement oublié d’écrire un email. Je m’en suis rendu compte à 1h40, bien content d’enfin aller dans mon lit après une journée de début de migraine ophtalmique.
Je me suis exclamé quasiment comme dans un film : noooooooooooooon.
Donc… je ne vais pas relire cet email. J’espère qu’il n’y a pas trop de coquille et de conneries. Mais là il faut aller dormir.
En tout cas, n’hésite pas à jeter un œil aux conseils qui ont été proposés hier :
#3 et #5 sont tellement importants!
Pour le #1 je pense que la réponse c'est aussi une question de timing, on est prêt à X mais on n'a pas envie de s'en ouvrir à n'importe qui