Vous êtes bientôt 200 à avoir rejoint l’Atelier depuis mon article sur le racisme ordinaire du traitement des réfugiés ukrainiens.
Encore merci et bienvenue.
Comme tu l’as, je l’espère, compris : ce n’est absolument pas un espace où je partage uniquement du contenu antiraciste. Je parle de plein de sujets avec toujours le même objectif : te donner quotidiennement l’inverse des actualités. Quelque chose d’intemporel, d’utile et d’épanouissement.
Mais je profite de l’occasion pour recenser les articles antiracistes que j’ai pu écrire. Ça permettra à tout le monde de les (re)découvrir.
Le racisme expliqué à mes amis
C’est le tout premier article que j’ai écrit. Historiquement, j’essayais d’expliquer ce qui différenciait le racisme de la simple discrimination.
J’en étais arrivé à 5 dimensions. C’était avant que je lise vraiment sur le sujet et que je redécouvre tous ces concepts avec leurs vrais noms. Mais je ne changerais pas une ligne de cet article, tellement les bases sont là :
Dimension #1 | Le racisme bienveillant/ordinaire : il constitue la plus grosse partie du poids quotidien. Il passe par des “blagues” et des “tu viens d’où”
Dimension #2 | Le racisme hostile. Celui que tout le monde imagine
Dimension #3 | Le racisme structurel. Celui qui fait que les PDG sont pas noirs. Mais que les chauffeurs Uber le sont.
Dimension #4 | Le racisme historique et géopolitique.Qui fait que quand je regarde autour de moi, les pays noirs sont pauvres et on a les séquelles de la traite négrière.
Dimension #5 | Le racisme intériorisé.Qui fait que moi même je me trouvais moche quand j’étais petit, que parfois je me taisais dans le métro pour pas “créer le racisme” et que j’ai moi même des a priori envers les autres noirs.
Je suis blanc, je peux parler de racisme ?
C’est l’article qui m’a remis le pied étrier. Je traversais une phase de sécheresse d’écriture parce que j’avais subi trop de violence sur les réseaux en publiant. Mais la colère que j’ai ressenti face au blackface des employés du Slip Français m’a tiré de mon silence.
Mais c’est surtout, la manière dont certaines personnes étaient incapables d’écouter le ressenti des personnes racisées qui m’a poussé à cet article. Une sorte de guide de l’écoute à l’usage des personnes de bonne volonté.
Arrête de chercher le racisme chez les autres. Il est en toi aussi.
Dans cet article je suis revenu sur les événements dramatiques qui se sont enchaînés en très peu de temps et qui ont eu pour point culminant la mort de George Floyd.
Là encore, ce sont les réactions des personnes de bonne volonté qui m’ont donné envie d’écrire.
Je me suis rendu compte que le racisme était comme l’alcoolisme : personne ne veut prendre sa part et reconnaître sa problématique.
J’ai essayé de comprendre d’où ça vient. À ce moment je n’ai pas encore lu l’ouvrage White Fragility qui analyse en détail les racines du phénomène :
Ne désespère pas. Les choses vont mieux.
Dans la foulée, j’ai également écrit cet article pour rappeler que même si l’effet zoom nous donne l’impression qu’on ne s’en sortira jamais, il y a de bonnes raisons de penser qu’on est précisément en train de s’en sortir.
Il y a de bonnes raisons de penser que c’est parce que le racisme recule que ce qu’il reste nous semble insupportable.
De la même manière que la forme moderne des attentats terroristes aurait fait exploser de rire nos ancêtres :
Au Moyen Âge, la violence politique était omniprésente dans l’espace public. La capacité à user de violence était de fait le ticket d’entrée dans le jeu politique; qui en était privé n’avait pas voix au chapitre. Non seulement de nombreuses familles nobles, mais aussi des villes, des guildes, des églises et des monastères avaient leurs propres forces armées. Quand la mort d’un abbé ouvrait une querelle de succession, il n’était pas rare que les factions rivales – moines, notables locaux, voisins inquiets – recourent aux armes pour résoudre le problème.
Le terrorisme n’avait aucune place dans un tel monde. Qui n’était pas assez fort pour causer des dommages matériels substantiels était insignifiant. Si, en 1150, quelques musulmans fanatiques avaient assassiné une poignée de civils à Jérusalem, en exigeant que les Croisés quittent la terre sainte, ils se seraient rendus ridicules plutôt que d’inspirer la terreur. Pour être pris au sérieux, il fallait commencer par s’emparer d’une ou deux places fortes. Nos ancêtres médiévaux se fichaient bien du terrorisme: ils avaient trop de problèmes bien plus importants à régler.
C’est donc la forte diminution de la violence politique qui rend ce qu’il en reste si douloureux. C’est pareil, je pense, pour le racisme. Ce qui ne veut absolument pas dire que nous sommes au bout de nos peines. Je ne pense pas voir de mon vivant une société post-raciste.
Martin Luther King n’était pas un bisounours
Et en parlant de ça, parlons du fameux rêve. Tu sais, ce bout de discours détourné par les opposants au mouvement antiraciste pour expliquer que les vrais racistes se sont les nouveaux antiracistes.
Cette falsification n’est possible que parce que personne ne lit ou n’écoute Martin Luther King. J’ai été choqué de voir que certains passages de son livre sont si radicaux que si on m’avait demandé j’aurais dit que c’est forcément Malcolm X.
Mes 7 ripostes face au racisme subtil
Ici, j’ai voulu faire un petit guide rapide qui ne mange pas de pain pour réagir face au racisme ordinaire. Celui qui passe par les blagues en entreprise.
Tactique #0 : ignorer
Tactique #1 : “t’as vu ?”
Tactique #2 : le silence
Tactique #3 : le miroir
Tactique #4 : la pédagogie
Tactique #5 : poser les questions révélatrices
Tactique #6 : dénoncer le stratagème
Tactique #7 : recourir à un témoin
Un Noir peut-il s’identifier aux héros blancs dans les films ?
La réponse est “bien sûr”. Mais j’explore pourquoi le manque de représentation est un problème profond.
Pourquoi on ne parle que de l’esclavage des Noirs ?
J’ai mis du temps à comprendre. Mais en fait “esclavage” est un abus de langage. Ce qu’on veut dire c’est “traite négrière transatlantique”. Pourquoi ? Parce que c’est un phénomène qui a duré des siècles, qui a eu lieu dans notre pays et qui a accouché du racisme.
Oui, tu as bien lu : c’est l’esclavage qui a créé le racisme et non le racisme qui a créé l’esclavage, comme on pourrait le croire de manière anachronique. Dans cet article je détaille le comment du pourquoi :
Ma semaine de lancement de formation à l’antiracisme
Chaque fois que je lance une nouvelle formation, je l’accompagne d’une semaine d’emails. Quand j’ai lancé ma formation : Racisme : comment s’auto-désintoxiquer j’ai donc aussi écrit une semaine d’emails. Les voici (attention, les liens de promo ne fonctionnent évidemment plus) :
Racisme ordinaire et Ukraine
Enfin… le dernier en date tu le connais, c’est celui où j’explique pourquoi je pense que l’intensité de notre solidarité envers les “réfugiés” ukrainiens relèvent en fait du racisme ordinaire :
Impressionnant, t'as écrit un livre sur le sujet au total