Racisme feat Ukraine : 3 vidéos
Je n’avais pas du tout prévu de faire toute la semaine sur le sujet. Normalement je voulais faire une semaine pour promouvoir l’abonnement premium de l’Atelier. Mais tous les jours j’ai envie de dire quelque chose de plus tellement la situation me révolte.
Alors on continue sur ce thème. Aujourd’hui je te montre des vidéos qui disent mieux que moi ce que j’essaie de dire sur le sujet.
L’immigration ukrainienne - Le Moment Meurice
Dans cet épisode, Guillaume Meurice va à la rencontre de français pour leur demander leur avis sur les réfugiés ukrainiens. Et… on a une démonstration du problème.
Un passant dit :
Faut qu’on les accueille on n’est pas des sauvages
Meurice le relance en demandant est-ce qu’il faut accueillir les autres réfugiés…
Non les autres ils font pas partie de l’Europe
Ce à quoi, il rétorque que pourtant les Rroms font partie de l’Europe. Et ça m’a frappé… en effet… personne ne dit jamais qu’il veut accueillir les Rroms car ils sont européens.
Puis vient la palme des réactions :
C’est des gens qui ont la même culture que nous. Ils parlent français…
No comment.
Puis le malheureusement classique mais malheureusement toujours hallucinant :
Eux ce sont des réfugiés politiques véritablement alors que les autres sont des réfugiés économiques. Ceux qui viennent d’Afrique du Nord. (…) Je suis pas raciste. Mon colocataire c’est un tunisien.
Faudra vraiment qu’on m’explique ce qui passe dans la tête des gens… personne ne dit je ne suis pas sexiste, ma mère est une femme.
Enfin… j’espère.
Trevor Noah dans le Daily Show
Trevor Noah est revenu sur le sujet. Aux États-Unis, donc (encore une preuve s’il le fallait que c’est pas une histoire de proximité géographique).
Je ne sais même pas quoi choisir dans cet extrait. Je te donne la retranscription quasiment intégrale tellement tout touche juste.
Et au-delà de la guerre elle-même, il y a une chose très intéressante que j’ai apprise. Beaucoup de gens à la télévision ne s’attendaient pas à ce qu’une guerre comme ça se passe dans, disons, un certain voisinage.
[Extraits de journaux télévisés]
“Ce n’est pas une nation du tiers monde, c’est en Europe !”
“Ce sont des gens prospères de la classe moyenne, ce ne sont pas des gens qui essaient de s’enfuir de l’Afrique du Nord, ils ressemblent à des membres de n’importe quelle famille de votre voisinage”
“Quelle pourrait être la différence entre ce conflit et les autres qui peuvent sembler loin, vous savez, en Afrique ou en Moyen-Orient c’est que là ce sont des européens qui sont tués”
“Sauf votre respect, ce n’est pas un endroit comme l’Irak ou l’Afghanistan qui ont vu les conflits faire rage depuis des décennies, c’est un endroit relativement civilisé et européen. Il faut que je choisisse ces mots avec précaution. Une ville où vous ne vous attendriez pas ou n’espéreriez pas que ça se passe”
Waouh. C’était la version où tu choisissais tes mots avec précaution ? C’était la version précautionneuse ? Donc si tu ne choisissais pas tes mots avec précaution tu aurais dit quoi ? “J’espère que la prochaine fois que ça arrive, ça arrive dans des endroits qui sont faits pour ça comme le Moyen-Orient”
Mais, au-delà du racisme (…), vous réalisez que jusqu’à récemment, se mener des guerres dévastatrices était une spécialité européenne, c’était LA spécialité. C’est toute l’histoire européenne. Ils ont même quelque chose appelé la guerre de cent ans (…)
Et maintenant les gens disent “oh là là mais voir ça en Europe” ? (…)
J’ai été choqué de voir le nombre de reporters sur toutes la planète qui semblent penser que c’est une plus grande tragédie quand les blancs subissent une tragédie. Parce que les “bronzés” sont conçus pour ça ?
La rédemption de Robert Ménard
Ce qui me fascine dans ce moment c’est que le racisme est si flagrant qu’il est très dur à nier. Non seulement chez les autres mais surtout en soi. Et voilà comment quelqu’un comme Robert Ménard, qui est un des plus fervents soutiens du Front National et de Zemmour s’excuse à la télévision et regrette de ne pas avoir traité les syriens comme on traite les ukrainiens aujourd’hui.
Comme quoi… tout peut arriver.
Et voilà qui conclut cette semaine.
Je te dis à demain si tu es premium et à lundi, sinon.