Voici donc le deuxième épisode du Syndrome de La Page Noire.
Avant de commencer, merci pour tous les retours sympathiques que vous m’avez envoyé à propos du premier épisode.
Pour le second épisode, on accueille Guillaume Gentil
C’est chelou d’écrire ça comme ça. C’est moi qui invite les artistes dans mon espace numérique mais c’est bien eux qui m’invitent chez eux.
Bref. Guillaume m’a donc reçu chez lui.
Guillaume est musicien et m’a offert, à la fin de la discussion, de me faire un générique pour le podcast. C’est le générique que tu as entendu dans le premier épisode et que tu entendras à nouveau, ici.
Je lui redis donc un énorme merci pour ce travail titanesque (une trentaine d’heures de travail pour trente secondes). Rien ne l’y obligeait.
L’embarras du choix
Comme avec Lucile, on a tourné autour de plein de sujets, en nous laissant porter. Ce qui est logique puisque je viens sans avoir préparé une liste de questions. Je sais que je veux aborder mes trois piliers : motivation, inspiration, monétisation. Mais je prépare pas de questions.
Mais j’ai choisi de retenir ce thème du choix car c’est ce qui m’a le plus profondément marqué à la réécoute.
Guillaume m’a expliqué qu’à un moment de sa vie il s’est laissé déborder. Car, à force de vouloir tout faire, on finit par tout mal faire.
Il a utilisé le mot “écartelé” qui est très fort mais dans lequel je me reconnais. Il est matériellement impossible de se donner à fond dans un job, un hobby artistique et ses relations sociales. Quelque chose finit toujours par en pâtir.
Damso le dit simplement :
J'fais c'que j'aime au prix d'perdre ceux qu'j'aime
Laisser toutes les portes ouvertes est une méthode d’aliénation, pas de liberté
Parfois on a peur de choisir, car on se dit “je veux laisser toutes les portes ouvertes”. Ce faisant, on croit qu’on est en train de lutter pour sa liberté. Alors qu’on construit soi-même sa prison.
Ce n’est pas pour rien que dans “embarras du choix”, il y a le mot embarras.
Avoir toutes les portes ouvertes est une torture.
Car on ne peut rien accomplir sans se concentrer. Or, accomplir, rend heureux.
L’arnaque des multipotentiels
Il y a un terme à la mode qui m’horrifie : les multipotentiels. L’idée que “si je suis au chômage/malheureux dans mon job c’est parce que j’ai trop de potentiel”.
Par réflexe je me méfie de tous les concepts de sciences sociales démagogiques. Ces concepts qui sont présentés comme des analyses sociologiques mais qui bizarrement caressent des défauts dans le sens du poil.
Comme par exemple “tu savais que les gens qui arrivent en retard sont en moyenne plus intelligents” ? Ou “les gens intelligent boivent de la bière”. Le pire c’est que tu vas penser que j’invente… que j’exagère…
Voilà une nouvelle qui ravira les amateurs de blondes, de brunes et d'ambrées en tout genre: la bière rendrait plus intelligent. C'est une étude menée par l'Université de l'Oregon, aux Etats-Unis qui l'affirme.
Il en va de même avec le concept des zèbres. C’est-à-dire le fait que si on échoue c’est parce qu’on est trop intelligent.
Tu remarqueras d’ailleurs que dans la sociologie de démagogie tu as toujours quelque chose autour de l’intelligence, du potentiel…cette croyance que tu es un être supérieur à la plèbe.
Une partie de ceux qui proclament être multipotentiels souffrent simplement du Syndrome de l’objet brillant.
Le Syndrome de l’object brillant, c’est la croyance qu’il existe toujours quelque chose de mieux que ce que l’on a déjà et qu’il faut absolument le trouver.
Une autre partie a tout simplement une peur panique de décider, de trancher.
Je dis “eux”. Mais en fait c’est nous tous. Moi le premier. On sent tous qu’on a plein de potentiels. Personne ne se dit “je suis monopotentiel”. Pour autant, nous sommes obligés de choisir, pour nous concentrer sur quelque chose. Parce que nous sommes mortels. Booba le dit plus simplement :
J'rêve peu, j'préfère agir mais j'ai un temps d'vie minimal donc forcément l'infini, ça finit mal
Pour écouter ce nouvel épisode
Je me suis égaré. En vrai il faudrait approfondir cette notion de choix dans un texte plus long. Revenons à Guillaume. Si tu veux écouter notre discussion, tu peux désormais le faire à peu près partout.
L’épisode est disponible sur Youtube,
Spotify,
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Ou même directement sur la page de l’épisode : https://le-syndrome-de-la-page-noire.captivate.fm/episode/2-guillaume-gentil-jetais-ecartele-car-je-ne-faisais-pas-de-choix-clair
Bonne écoute !