De temps en temps je me demande quelle est la pression la plus forte : le racisme ou le sexisme ?
D’intuition je dirais que le sexisme est plus puissant. Mais peut-être est-ce parce que je le vis du bon côté. Alors que je suis habitué à vivre le racisme du mauvais côté. Ça ne me paraît pas insurmontable.
En y réfléchissant, je pense que c’est la bonne intuition.
Le racisme est moins valorisé que le sexisme
On m’a demandé un jour si je préférais avoir un fils raciste ou sexiste. J’ai répondu “sexiste”. Parce que je suis un homme, mais aussi parce que je sais que le stigmate est bien plus fort sur le racisme.
Une grande partie du racisme est socialement tolérée. Mais la partie qui ne l’est pas est très violemment rejetée. Jean-Marie Le Pen est stigmatisé.
Alors que je ne sais même pas si je peux trouver une partie du sexisme qui n’est pas au moins tolérée.
D’ailleurs, en entreprise, il vaut mieux être accusé de sexisme que de racisme.
Même dans la rue, un Noir ne reçoit pas en permanence des remarques racistes, ça nous paraîtrait intolérable. Il n’y a pas d’équivalent du harcèlement de rue.
Le sexisme est plus insidieux, donc plus puissant
Tous les hommes fréquentent des femmes. Tous ont eu une maman, une soeur, une conjointe ou les trois à la fois. Mais tous les blancs ne fréquentent pas de noirs.
Voilà pourquoi le sexisme est une force plus insidieuse. Y’a même pas besoin de dire “j’ai une amie femme” comme on dirait “j’ai un ami noir”.
Même l’homme le plus sexiste du monde continuera à voir des femmes s’il est hétérosexuel. En résulte une forme de “cohabitation” qui fait que le sexisme est très ancré.
Mais bon… ce ne sont que des intuitions : je n’ai pas d’études sur lesquelles m’appuyer, et je ne vis pas le sexisme.
Je m’arrête donc là pour te partager ce qui m’a inspiré cette micro-pensée :
Ce sera probablement plus facile d’avoir un président noir homme qu’un président blanc qui soit femme car, les préjugés contre la femme sont probablement les plus profonds de tous
On est en 1972 et George Leonard se livre à une prédiction. Au début, il prédit un président Noir après une présidente blanche. Avant de se reprendre en disant que le sexisme est plus profond. Et donc qu’on aura d’abord un président Noir.
Aujourd’hui, on sait qu’il a raison. Les États-Unis ont bien eu un président Noir, mais pas de président femme.
Ça ne tient pas lieu de démonstration, mais ça nous donne quand même un indice.
C'est la situation étasunienne, en France, je ne sais pas lequel arrivera en premier et malheureusement la 1ère présidente sera peut être de la famille Le Pen.