Avant de commencer, ma promotion pour accéder au premium à tarif réduit expire ce soir. Si tu veux en profiter c’est maintenant.
Si tu as raté l’email de samedi où j’expliquais plus en détail ce qu’on obtient quand on devient premium, tu peux le retrouver en cliquant ici.
Si tu es de gauche, tu t’es forcément posé la question.
Pourquoi à chaque fois que quelqu’un commence par “je suis apolitique”, “je n’aime pas les étiquettes”, ou “je ne m’intéresse pas la politique”, il finit par tenir des propos centristes ou de droite ? Mais jamais de gauche ?
Je vais t’expliquer ça avec un chauffage. Mais avant d’arriver là… il faut revenir à ce qu’est la gauche.
Qu’est-ce que la gauche ?
La gauche est le camp politique qui rassemblent les idéologies qui veulent changer la société. Elle s’appuie sur la croyance que la politique peut changer le monde et qu’il n’existe pas d’ordre naturel (ou divin) qu’on se doit de respecter.
Généralement, on est donc de gauche quand on ne se sent à l’aise ni dans le monde actuel, ni dans le monde passé.
Remarque importante : la tendance à gauche est une personnalité. C’est avant tout une question d’ouverture à la nouveauté. Ça ne dépend pas vraiment des conditions externes.
J’entends par là que la République était une idée d’extrême-gauche. Maintenant qu’elle a été appliquée, c’est une idée transpartisane. En 2020, même l’extrême-droite est républicaine.
Pourtant, on a toujours des gens de droite et des gens de gauche. Dans un ratio qui semble constant (plus de gens de droite que de gens de gauche).
De même, défendre l’assurance-maladie était une idée d’extrême gauche il y a un siècle en France. Aujourd’hui c’est une évidence pour tout le monde. Mais, aux Etats-Unis, c’est encore une idée de gauche (ou au moins centriste). Pour autant, le ratio droite/gauche existe également dans ce pays dans des proportions similaires.
Ce que je veux dire c’est qu’en fait on est de gauche de manière interne. Même si on se place ensuite en fonction des idées politiques de son époque et son lieu.
À cause d’un phénomène qu’on appelle la fenêtre d’Overton.
Qu’est-ce que la droite ?
Par définition, il y a autant de gauches que de modèles alternatifs de société. En revanche il n’y a que deux droites.
Ou trois selon certains modèles.
En effet, la droite est composée des personnes qui veulent garder la société telle qu’elle est (les conservateurs) et des personnes qui veulent revenir à une société antérieure (les réactionnaires).
Là encore, les idées changent en fonction du contexte. Vouloir que la France soit une monarchie est une idée réactionnaire. Mais un anglais qui voudrait que le Royaume-Uni reste une monarchie est conservateur.
Ce qui rassemble les deux droites c’est l’idée qu’il y aurait un ordre des choses. Il peut être divin, économique ou naturel. Il y a une forme de mérite et la société fonctionne bien ainsi (ou a mieux fonctionné avant).
Encore une fois, il s’agit avant tout d’un trait de personnalité. Qui se caractérise par une acceptation du monde tel qu’il est.
Pourquoi s’intéresser à la politique quand la société nous convient ?
Voilà pourquoi tant de gens de droite disent ne pas s’intéresser à la politique. Parce qu’ils en ont le luxe.
Quelqu’un de gauche n’a pas ce luxe : il se sent oppressé par l’état de la société. Il a envie de la changer.
C’est comme on était dans une salle de classe avec un chauffage. Une moitié de la classe trouve que le chauffage est bien réglé. Une autre a froid, tous les jours.
Est-ce que tu penses que la moitié qui a froid dirait : je ne m’intéresse pas au chauffage dans cette pièce ?
Au contraire, ces personnes seraient les premières à savoir comment fonctionne le chauffage, à qui s’adresser pour le monter, pourquoi il n’est jamais à la bonne températures. Elles seraient également les premières à se renseigner pour savoir si on peut changer les paramètres du chauffage.
Jusqu’à obtenir un jour gain de cause.
Alors que la moitié qui n’a pas froid pourrait dire : c’est bon, on peut se concentrer sur le cours ? On va pas parler de chauffage pendant toute l’heure ?
Tu m’étonnes ! Puisqu’elle se sent à l’aise avec cette température.
Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid…
Avec cette analogie tout devient clair. Quelqu’un qui te dit “il ne fait ni trop chaud, ni trop froid”… il est du côté des gens qui ont froid ou du côté des gens qui sont bien ?
Il est, bien entendu, du côté des gens qui sont bien. Simplement, il ne réalise même pas qu’il est possible de ne pas se sentir bien sous cette température.
Pire encore, parfois il est carrément du côté des gens qui aimeraient qu’il fasse encore plus froid parce que ça permet de voir qui est capable de se concentrer. Il aimerait qu’on revienne au temps du chauffage au bois parce que c’était plus vrai. C’est un réactionnaire.
“Je n’aime pas les étiquettes”
De même, dans cette analogie une personne qui dit “je n’aime pas les étiquettes” devient “je n’aime pas me mettre dans une case. C’est trop binaire comme question : monter le chauffage ou le diminuer”.
Là encore c’est flagrant : c’est un conservateur.
Ou alors… il y a deux salles et il trouve qu’une salle est trop froide et l’autre est trop chaude. D’où son malaise.
C’est le cas des gens qui sont à droite sur les questions économiques mais à gauche sur les questions de société.
Où ai-je volé ça ?
La définition de la gauche et la droite me vient de cette vidéo :
Donc si l'on en croit ta vision, le spectre politique gauche/droite est décentré. En effet, qu'est-ce qu'un "centriste" selon ta définition. Il serait plus sensé selon moi de dire que les gens de gauche sont ceux qui veulent voir un changement, les gens de droite sont ceux qui veulent au contraire annuler un changement déjà opéré (les réactionnaires donc), et au centre, on trouve donc les gens qui n'ont a priori pas d'intérêt politique, car ils ne désirent pas de changement particulier, et ne veulent pas revenir à une situation antérieure non plus. Les "purs" conservateurs seraient donc au centre.
Super analogie, petite épiphanie de mon côté comme dirait M. Urban 😉