Voici un extrait du guide antidépression que je t’ai partagé mardi :
Si vous arrêtez de vous occuper de votre bien-être ou de faire les choses que vous aimez habituellement, votre vie devient plus ennuyeuse et déprimante. Il se peut que vous ayez l’impression de vous réconforter en étant moins actif, mais en fait, il se peut que vous aggraviez votre dépression. En d’autres mots :
La dépression entraîne l’inactivité, mais l’inactivité amplifie la dépression. Ce qui semble à première vue une bonne stratégie d’adaptation a en fait tendance à maintenir ou à intensifier la dépression.
Solution : n’attendez pas d’avoir envie d’en faire davantage. Le fait d’attendre vous rend encore moins susceptible de vous rétablir.
Et n’attendez pas d’être motivé·e - la motivation viendra d’elle-même lorsque vous vous sentirez mieux.
Débutez par l’action et la motivation suivra plus tard. L’établissement d’objectifs pour accroître votre niveau d’activité constitue une méthode puissante pour prendre en charge la dépression.
Le but est de vous remettre à bouger graduellement même si vous n’en avez pas envie.
Ça résume assez bien mon propre vécu.
Technique #1 : prendre de longues douches chaude, tous les jours
La dépression pousse à ne plus se doucher, car ça devient une corvée de se bouger. Alors, autant que je peux j’essaie d’en faire mon objectif principal de la journée.
Oui, quand on dit qu’il faut se bouger graduellement c’est vraiment graduellement. Parfois je passe des semaines à lutter pour juste ne pas perdre la douche.
Technique #2 : mettre un pantalon
Il y a un épisode de la série How I met your mother où Marshall explique à quel point le pantalon est une mauvaise invention. Je ne retrouve plus l’épisode mais de mémoire il explique qu’on imagine pas les humains de la préhistoire porter des pantalons. Parce qu’on sait très bien que c’est le début du malheur.
Alors il passe ses journées en pyjama.
Bien sûr… c’est parce qu’il traverse un épisode dépressif. Mais du coup cet épisode m’a énormément parlé.
Ce truc de je suis en dépression, je n’ai pas la force de mettre un pantalon versus mettre un pantalon me fera me sentir mieux.
De manière générale, m’habiller d’une manière qui me plaît dans le miroir peut aussi m’aider.
Technique #3 : faire la cuisine
J’avais vu la technique dans le livre de Robert Lustig The Hacking of the american mind.
Dedans il expliquait que faire la cuisine avait une vertu d’antidépresseur.
Car ça nous fait faire une activité proche de la méditation : on se concentre sur ce qu’on fait.
En plus, si on est avec une autre personne ça nous permet de nous sentir utile à un autre humain.
Enfin… ça permet également d’éviter de manger de la junk food comme ce que nous livre Deliveroo.
Technique #4 : faire le ménage
Alors… là… c’est une des plus dures. Parfois j’arrive à être suffisamment strict quand je tombe en dépression pour ne pas me laisser déborder. Mais si je me laisse déborder c’est fini.
Alors qu’habituellement ce n’est pas trop grave si mon espace est en bordel pendant un long moment : je vais un jour me lever et dire maintenant je range… ce n’est pas le cas en dépression.
J’essaie donc de passer dans le mode on fait un peu tous les jours.
Mais c’est incroyablement dur.
Au point que souvent c’est l’inverse : c’est quand je retrouve la force de faire le ménage que je sors de la dépression. Sans que je puisse dire si c’est la fin de la dépression qui m’a permis de faire le ménage ou si c’est le ménage qui a enrayé la dépression. Je pense que c’est un peu les deux à la fois.
Technique #5 : dormir suffisamment et aux bonnes heures
Là encore c’est super dur. Mais le manque de sommeil va aggraver la dépression.
Sauf que la dépression me fait me coucher en décalage. Je vais me coucher à 4h du matin et me réveiller à 15h. Ce qui est un cycle qui n’est pas du tout sain pour moi.
Là encore : chaque personne a ses cycles donc ce n’est pas forcément pareil pour toi.
La dernière fois que je suis tombé en dépression, ça a eu lieu alors que j’appliquais toutes les techniques présentes ici pour ne pas tomber. Puis un jour je me suis laissé me coucher à 3h du matin… et c’était fini.
Technique #6 : travailler
Bien sûr, ça n’est possible que parce que je fais quelque chose que j’aime. Mais le travail peut me donner une raison suffisamment forte de me coucher aux bonnes heures ainsi que me faire faire des choses que j’aime pendant la journée.
Technique #7 : le sport
Ahhahahah. J’ai fait ça une seule fois. Franchement ça marche. Mais… voilà quoi. Déjà que j’y arrive pas en temps normal…
Blague à part : aller juste me balader prendre l’air tous les jours peut m’aider.
Technique #8 : équilibrer tout ça
ll s’agit de trouver le bon dosage entre rompre la spirale négative et sauter des étapes. Car, se bouger trop violemment peut être contreproductif : ça crée de l’épuisement qui nous décourage de continuer.
Comme dit dans le guide :
Vous pourriez être tenté·e de fixer vos objectifs en fonction de ce que vous devriez pouvoir accomplir. Ne succombez pas à cette tentation. N’oubliez pas que la dépression vous ralentit et rend toutes les choses plus difficiles à accomplir.
Vos objectifs devraient être assez faciles à réaliser même si vous vous sentez très déprimé au cours de la prochaine semaine. Entreprendre une nouvelle activité peut parfois sembler une tâche insurmontable.
Dans ce cas, essayez d’établir l’objectif de recueillir des renseignements sur cette activité. Par exemple, informez-vous sur les types d’activités qui sont offerts au centre communautaire le plus près de chez vous.
Technique #9 : éviter les gens qui ne comprennent pas ce qu’est une dépression
Je n’ai pas la force de faire l’éducation dans ces moments. Je peux la faire dans des moments comme maintenant où je suis au plein de mes capacités. Pendant une dépression, je m’éloigne de toute personne capable de dire des phrases comme :
Il suffit de se bouger
Mais… pourquoi t’es triste ?
T’es pas vraiment en dépression
Technique #10 : faire du shopping
Allez m’acheter des choses qui me font plaisir va me donner un but dans la journée, me faire sortir…
Avec un bonus pour le fait de m’acheter des vêtements, je ne sais pas pourquoi.
Mais clairement Uniqlo est ma destination principale dans ces cas-là.
Bonus : les médicaments
Je n’aborde pas les médicaments antidépresseurs et anxiolytique car je n’en ai jamais pris. Mais je connais des personnes que ça a littéralement sauvé.
On a souvent un discours très négatif qui est incompréhensible pour moi.
Surtout que, souvent, les arguments contre les médicaments antidépresseurs sont un peu étranges. On pourrait les faire sur tous les médicaments. Tous les médicaments ont des effets négatifs secondaire. La question c’est toujours la balance bénéfice-risque.
Bien sûr, ça doit se faire avec de l’aide professionnelle. Mais si c’est une piste que tu veux explorer, ne laisse pas les gens qui ne vivent pas la dépression te dissuader d’en prendre.
Et inversement, si tu ne veux pas en prendre, tu ne veux pas en prendre.
Merci pour cet article, il est intéressant et tu es suffisamment humble pour reconnaître que les techniques que tu as expérimenté ont fonctionner pour toi. Pour ma part en ce moment je suis fais attention car je suis sur une mauvaise pente, la dépression me guette.....je le reconnais car je deviens le contraire de ce que tu exposes hyper active.Il est 14h00 j'ai déjà fais plus de 19 km dépensé 2000calories. Alors je viens de me mettre au lut avec un bon roman.....c est compliqué la dépression il n y a pas de recette miracle Merciiiii de partager ton expérience, je la partage avec deux personnes en dépression et qui s'y retrouve surtout tes conseils concernant le ménage.....
Il me semble que Mari Kondo disait aussi un truc sur le fait de s'habiller "bien" (aka ne pas rester en pyjama) même quand on reste chez soi, notamment pour favoriser un état mental positif 😊 Je sais que tout n'est pas à prendre chez Mari Kondo, mais ça ça m'avait parlé et je confirme que faire l'effort vestimentaire même sans sortir ça fait du bien ! Parfois je prends juste le temps de me faire une jolie coiffure voire de me maquiller (ce que je ne fais plus vraiment en général, même quand je sors) quand je suis en phase dépressive / anxieuse, parce qu'au moins j'ai le contrôle sur mon apparence.