Mes lectures de mars 2022

Comme tous les mois, il est venu le temps du format premium de mes lectures du mois. Le concept est toujours le même : faire un retour rapide sur tous les livres que j’ai lus.

Ce mois-ci, j’en ai lu quatre. Tous orientés autour du même thème, de près ou de loin.

L’efficacité de la psychanalyse

Ma note

★★★★☆

Comment je suis tombé sur ce livre ?

La psychanalyse a subi énormément de critiques. J’avais notamment été beaucoup marqué par la charge de Michel Onfray. Il avait écrit un livre Le Crépuscule d'une idole : L'Affabulation freudienne.

J’en étais resté là tellement il m’en fallait peu pour me convaincre que Freud raconte énormément de bêtises.

Sauf que j’ai aussi lu la charge d’Onfray contre le Jésus historique qui m’avait convaincu qu’on doutait de son existence.

Entre temps, Onfray a sombré dans un délire un peu étrange et j’ai du même coup remis en question ce que j’avais lu. Mais pas tant que ça : après tout on peut dire plein de choses justes et subitement raconter n’importe quoi.

Sauf que j’ai fini par tomber sur une vidéo qui analysait l’historicité de Jésus et qui expliquait à quel point Onfray racontait n’importe quoi. Mais n’importe quoi niveau Zemmour qui fait de l’Histoire.

Du coup je me suis également dit que si ça se trouve c’était pareil avec sa critique de la psychanalyse. Je n’avais pas plus fouillé que ça.

Entre temps, j’ai moi-même fini par aller voir une psychothérapeute. Qui fonde les bases de sa pratique sur la psychanalyse. Forcément, ça m’a soulevé à nouveau les questions.

J’ai donc cherché où en était le consensus académique sur la question et je suis tombé sur ce livre.

Ce que je n’ai pas aimé

L’auteur est psychanalyste. Donc on peut s’interroger sur sa subjectivité face aux sujets. Mais en même temps, peut-être que j’aurais dit pareil s’il ne l’était pas.

Ce que j’ai aimé

Justement, il fait l’effort de s’appuyer sur des sources scientifiques. Avec une vraie différence entre Freud et la psychanalyse. Il explique aussi que, contrairement à ce que j’ai beaucoup entendu, la psychanalyse en tant que discipline ne refuse pas son évaluation scientifique. Que ça a été le cas, en effet, mais que ça ne l’est plus et qu’il y a désormais pas mal de psychanalystes qui ont une démarche scientifique.

Il explique néanmoins les obstacles à cette démarche. Premièrement, en médecine on utilise un protocole en double aveugle pour faire des conclusions scientifiques. C’est-à-dire que non seulement on a un groupe contrôle (qui reçoit un placebo) et un groupe test (qui reçoit le vrai médicament) mais en plus de ça les expérimentateurs ne savent pas qui et qui.

Sauf que… comment imaginer ça en psychothérapie ? En médecin on peut donner un faux médicament, mais là on ne peut pas faire une fausse thérapie. Et quand bien même on pourrait… l’expérimentateur le saurait. On ne peut pas faire une psychanalyse pour de faux.

Il faut donc contourner ce problème et c’est tout l’objet du livre. Il nous fait un compte-rendu des études.

Quelques extraits

Il avance notamment que peu importe la psychothérapie (psychanalyse, thérapie cognitivo-comportementale, thérapie de guidance), il y a des facteurs communs d’efficacité :

être là pour le patient ;

apporter un soutien ;

croire à son modèle thérapeutique ;

s’intéresser aux problèmes de la personne en demande ;

aider à trouver du sens ou des explications à ce qui arrive.

les résultats de la recherche lui paraissent plutôt confirmer que ce qui est opérant et efficace dans les psychothérapies n’appartient à aucune d’elle en propre, comme Saul Rosenzweig en avait émis l’idée en 1936

On ne prend cependant pas de risque inconsidéré à conclure que la psychanalyse, sous sa forme a priori recadrée en quelques principes fondamentaux (approche psychodynamique, verbale, centrée sur la relation transférentielle, à la fois interprétative et soutenante), est efficace – et globalement aussi efficace que d’autres approches112 – relativement à un ensemble de symptômes-cibles formellement diagnostiqués à l’aide du DSM.

Les accidents du transfert - Monique Lauret

Ma note