Livre #8 : Tribe of mentors
Merci pour vos votes d’hier. Verdict : 60% d’entre vous qui penchent plutôt pour ne pas renouveler la version papier dans ces conditions.
Je vais réfléchir à une solution alternative : peut-être une réédition entièrement en auto-édition sans Librinova. Mais… en même temps… j’ai été sensible à l’argument de l’un d’entre vous “on ne peut pas offrir une version numérique”, ce qui est très vrai. Surtout avec Noël arrivant.
Je vais encore réfléchir mais merci pour votre contribution.
Et… sur la deuxième question vous avez été 12 à me dire que ça vous intéresse de venir récupérer un exemplaire en mains propres. Sachant que j’en ai une vingtaine, ce n’est pas négligeable. Je vais donc essayer de vous organiser ça courant de ce mois-ci.
Ceci étant dit, je te propose de finir la série sur les livres qui m’ont permis d’écrire mon livre.
Comme ça la boucle est bouclée.
Je t’ai déjà montré les 7 principaux. Mais il y en a 3 autres qui m’ont servi. Moins. Mais tout de même servi.
On part donc sur le premier d’entre eux : Tribe of Mentors. Je pense que j’en ai entendu parler dans le podcast Nouvelle Ecole. Parce que je voulais retrouver une citation que l’auteur du podcast utilisait souvent sans dire d’où il la tenait. Je lui avais demandé et il m’avait répondu que c’était dans ce livre.
Je l’ai donc acheté en version numérique. Et, heureusement, car ça m’a permis de ne pas voir à quel point il était gros… dans un contexte où je n’avais pas forcément le temps de lire autant.
Idée-phare
Il n’y a pas vraiment d’idée phare puisqu’il s’agit d’une succession de 100 interviews avec toujours les mêmes questions.
Mais la citation que je cherchais c’était : une bonne vie c’est plein de bonnes journées.
Après… on peut se dire qu’il y a une méta idée-phare. En effet, le fait de lire plein de conseils courts de plein de personnes permet de se rendre compte qu’il est impossible de faire un conseil ultime. Chacun va piocher ce qui lui correspond le mieux.
Par exemple, je me suis ennuyé sur les 9 premiers. J’ai failli abandonner. Heureusement que dès le début il a expliqué que c’était impossible d’accrocher aux 100. J’ai donc persévéré.
Et c’est au 10ème que j’ai commencé à accrocher. En même temps c’était Tim Urban qui est l’auteur de mon blog préféré : Wait But Why.
Pourquoi j’aime tant ce livre ?
Parce que chaque personne peut picorer ce qu’elle veut. Y’en a vraiment pour tout le monde. Ça remplit vraiment la mission du titre : une tribu de mentors. Par exemple, dans mon cas j’ai principalement accroché sur des personnes qui parlaient de leur rapport au succès et à l’échec.
J’ai enfin trouvé des gens qui disaient leur même incompréhension de ces concepts :
"L'idée selon laquelle l'échec est un pré-requis au succès n'a jamais eu de sens pour moi. Les gens vous diront qu'il y a beaucoup à apprendre de l'échec. Peut-être...mais il y a encore plus à apprendre du succès. L'échec peut vous dire ce qu'il ne faut pas faire, mais il ne vous aide pas à découvrir ce que vous devriez faire la prochaine fois. Je préfère me concentrer sur les choses qui fonctionnent et recommencer, plutôt que d'essayer de comprendre les leçons de ce qui ne fonctionne pas"
"Je pense que l'idée selon laquelle on apprend davantage grâce aux échecs est fausse. C'est une bonne chose à dire pour que les gens se sentent mieux mais quand vous voulez apprendre à faire quelque chose bien vous commencez par étudier les gens qui sont vraiment bons. Vous n'allez pas étudier tous les sprinteurs nuls pour apprendre à courir vite : vous allez étudier les meilleurs sprinteurs, les plus rapides."
Quelle influence sur ma pensée ?
J’avais déjà cette pensée sur le succès et l’échec. Mais je pense que ce qui m’a le plus marqué c’est la citation : easy choices, hard life; hard choices, easy life.
C’est si simple, si court et si profond. Ça décrit tellement de situations où on fait le choix qui est plus facile à court terme mais qui nous met en difficulté sur le moyen terme.
Notamment le fait de ne pas oser avoir des conversations difficiles.
J’ai aussi été marqué profondément par une réflexion sur le paradoxe que la plupart d’entre nous entretenons avec le présent et le futur :
"Les gens ne devraient pas se préoccuper autant des huit prochaines années, ils devraient se préoccuper davantage des huit prochains jours. Sur les grandes durées, je pense que tout le monde est super impatient. Je crois être incroyablement patient en ce qui concerne les années et les décennies et incroyablement hyperactif en ce qui concerne chaque minute, au quotidien.
J’ai l’impression que tout le monde fait l’inverse. Tout le monde se demande des trucs du genre « Qu’est-ce que je ferai quand j’aurai 25 ans ? Il faudrait mieux que... » Ils sont impatients à l’échelle des années et prennent des décisions stupides puis...à l’échelle des jours...ils regardent des p**** de séries Netflix.
Ils sont super inquiets pour leur 25 ans quand ils ont 22 ans mais pourtant ils boivent tous les jeudis soir à 19h00. Ils jouent à des jeux vidéos. Ils regardent House of Cards. Ils passent quatre heures et demies sur Instagram, chaque jour."
Si tu me suis tu sais que je ne valide pas le fait de sous entendre que regarder des séries de Netflix c’est inutile.
C’est utile.
Mais le propos reste vrai : beaucoup de gens veulent faire plein de choses grandioses dans un temps long. Mais concrètement leurs journées ne ressemblent pas à cet objectif.
C’est beaucoup plus efficace d’essayer de gagner tous les jours une bataille plutôt que de faire de grands plans pour gagner la guerre avec des coups de billard à 25 bandes.
3 choses à emporter
#1 | Tu auras toujours des gens à qui tu ne plais pas.
Ce n’est pas un but. Je déteste les gens qui se la jouent en mode plaire à tout le monde c’est plaire à n’importe qui. Non. C’est juste que c’est impossible. Et c’est Dita Von Teese qui le dit bien dans le livre :
"Vous pouvez être la meilleure pêche du monde, la plus goûtue, la plus juteuse...il y aura toujours des gens qui n'aiment pas les pêches."
#2 | Le but c’est d’avoir des victoires faciles
Ce n’est même pas une des 100 personnes interviewées. C’est dans une page intercalaire que l’auteur a rajouté avec des citations à chaque fois. Et donc on a cette citation d’un colonel de l’armée américaine :
"Si vous vous retrouvez dans un combat équitable c'est que vous n'avez pas préparé correctement votre mission"
Ça me parle énormément. C’est vraiment comme ça que je mène ma vie. Je ne m’expose que très rarement à des contextes où je suis en difficulté. Je n’ai pas du tout le culte de la souffrance pour mériter.
Je m’oriente vers des choses faciles pour moi.
Ou alors des choses que je ne connais pas mais qui m’enthousiasment.
#3 | Prendre la perspective de responsabilité
Là aussi quelque chose que je faisais un peu intuitivement, mais pas assez. Le fait de se concentrer sur ce qu’on peut faire, ce qui était de notre responsabilité, plutôt que sur ce qu’on ne maîtrise pas :
Lorsque tu te sens dépassé ou déconcentré, que fais-tu ?
Je fais un exercice qui m'aide à être présent à la réalité de la situation. Je me raconte mon histoire du point de vue de la victime, puis je raconte exactement la même histoire du point de vue de la responsabilité à 100 %.
Victime : « J'étais en retard à un événement important parce que ma copine a mis trop de temps à se préparer. Ce n'est pas de ma faute."
Responsable : « Je reconnais ma panne d'être en retard. À l'avenir, je m'engage à faire tout ce que je peux pour m'assurer d'être à l'heure.
Me raconter l'histoire de la victime me permet de me défouler brièvement. Une fois que j'en ai fini, je me rends compte que si cette réunion était si importante pour moi, j'aurais dû dire clairement à ma copine que je ne pouvais pas être en retard, et lui faire savoir que si elle était en retard, je Je dois partir sans elle.
Quelle influence dans ma vie pratique ?
Déjà, c’est un livre que j’offre beaucoup. J’aime vraiment ce concept où on peut picorer. J’ai également volé les questions qui me servent à briser la glace quand je veux discuter ou alors pour mes propres interviews.
Le livre c’est uniquement les réponses à ces questions, par chacune des 100 personnes.
Les voici :
Quel est le livre que tu as le plus offert et pourquoi ? Ou quel est le livre (ou les trois livres) qui ont le plus influencé ta vie ?
Quel achat récent de 100€ ou moins a le plus changé positivement ta vie dans. N’hésite pas à donner des précisions sur la marque, le modèle, comment tu l’as trouvé, etc.
Raconte quelque chose qui semblait être une défaite mais qui t’as permis d’arriver à une victoire future.
Quel est le meilleur (ou le pire) investissement que tu aies jamais fait (ça peut être en argent, en temps, en énergie…) ?
Si tu pouvais avoir un panneau géant sur lequel tu pourrais écrire un message à des milliards d’humain, tu écrirais quoi dessus ? Ça peut être quelques mots ou un paragraphe. Ça peut être la citation de quelqu’un d’autre.
Raconte une habitude cheloue ou un truc que tu aimes de manière absurde
Dans les 5 dernières années, quelle nouvelle habitude, attitude ou croyance a le plus amélioré ta vie ?
Quel conseil tu donnerais à une personne qui finit ses études et s’apprête à rentrer dans le “vrai monde” ? Quel conseil cette personne devrait ignorer ?
Est-ce qu’il y a des mauvais conseils que tu entends régulièrement dans ton métier ou ta zone d’expertise ?
Dans les 5 dernières années, à quoi réussis-tu mieux à dire non qu’avant ? Qu’est-ce qui t’a aidé ? D’autres conseils ?
Quand tu te sens submergé·e ou déconcentré·e qu’est-ce que tu fais ? Ou quelles questions te poses-tu ?
Complète la phrase “je ne serais pas arrivé·e là, si…”
Comment je m’en suis servi dans mon livre ?
J’ai parsemé plein de citations de ce livre tout au long du mien. Certaines sont mêmes devenus les introductions de chapitre. Par exemple easy choices, hard life; hard choices, easy life.
Bien sûr il y a le concept de une bonne vie c’est une succession de bonnes journées. Qui était le concept que je cherchais à la base et qui m’a aidé dans le septième chapitre :
Septième principe : la vie est un escalier mais je ne vis que sur une seule marche à la fois
Mais j’ai aussi beaucoup aimé l’interview d’Annie Duke, la championne de poker qui m’a permis de débloquer un concept autour duquel je tournais sans jamais mettre le doigt dessus. En effet, je voyais bien que les gens se comportaient comme s’ils pouvaient calculer plein de coups à l’avance. Comme aux échecs.
Ce qui me fait d’autant plus rire que j’ai joué aux échecs en club et que je ne savais pas planifier, même dans ce jeu. Pourtant j’arrivais à obtenir un bon niveau, en compensant avec le sens de la position. La capacité à toujours avoir l’instinct du prochain coup. Sans chercher les autres.
Pour être maître/maîtresse des échecs il faut apprendre à planifier cela dit, mais ça n’est pas la fin du monde quand on joue à un petit niveau.
Et c’est donc Annie Duke qui m’a permis de trouver l’analogie parfaite : la vie c’est du poker, pas un jeu d’échecs :
Malheureusement, la plupart des situations de la vie ressemblent davantage au poker qu'aux échecs : déjà parce que les situations sont trop complexes pour maîtriser tous les tenants et aboutissant, ensuite parce qu'on ne dispose jamais d'une information complète sur le jeu de l'adversaire. Comme au poker, une partie nous est complètement cachée. Pire encore : une partie de notre propre jeu nous est également cachée car nous sommes très mauvais à prédire nos propres réactions. Par conséquent, il est très mal avisé de passer tout son temps à essayer de prédire le futur.
Ou, avec ses mots à elle :
l'une des leçons que le poker vous enseigne est qu'il s'agit d'une façon improductive de définir l'échec (note : juger uniquement sur le résultat) car vous pouvez gagner une main en prenant de très mauvaises décisions et perdre une main en prenant de très bonnes décisions.
Vous pouvez donc mettre tout votre argent dans le pot avec une main mathématiquement dominante et perdre quand même parce que le reste des cartes qui sont distribuées ne vont pas dans votre sens.
Si vous définissez l'échec uniquement comme étant le fait de perdre, vous penserez que l'échec n'est qu'un résultat. Et vous pourriez essayer d'ajuster votre jeu pour éviter de perdre même si vos décisions étaient excellentes (ou répéter de mauvaises stratégies simplement parce que vous avez gagné en les exécutant une fois).
Cela équivaudrait à décider qu'il est sage de griller les feux rouges parce que vous avez traversé en toute sécurité à plusieurs reprises. Ou de décider de ne pas passer par les feux verts parce que vous avez eu un accident une fois en faisant cela.
Le poker m'a appris à déconnecter l'échec des résultats. Ce n'est pas parce que j'ai perdu que j'ai échoué, et ce n'est pas parce que j'ai gagné que j'ai réussi. Pas quand vous définissez le succès et l'échec en prenant de bonnes décisions qui gagneront à long terme.
Ce qui compte, ce sont les décisions que j'ai prises en cours de route, et chaque échec de décision est une occasion d'apprendre et d'ajuster ma stratégie à l'avenir. En faisant cela, perdre devient une expérience moins émotionnelle et plus une occasion d'explorer et d'apprendre.
Si tu veux découvrir tout ça dans mon livre, c’est le moment où jamais, il reste encore des exemplaires papier en stock : https://www.amazon.fr/Tu-vas-mourir-tant-mieux/dp/B09KX7XQDY/ref=sr_1_1