Livre #3 : The obstacle is the way
Je t’ai parlé en premier du livre The subtle art of not giving a fuck. Et je te l’ai dit : ce livre est un repackaging du bouddhisme. Il commence d’ailleurs par raconter l’histoire de Bouddha.
Et bien, ici, on est sur un repackaging du stoïcisime : The obstacle is the way
(Version française : L’obstacle est le chemin)
Idée-phare
Il ne faut pas souhaiter l’absence d’obstacle, il faut accepter qu’une fois qu’un obstacle est présent il devient le chemin. Il va nous stimuler ou nous décourager mais il devient le chemin. La lutte est une constante de la vie.
Voilà comment on apprend à, non pas être d’un optimisme béat, mais à réfléchir en permanence comment on peut transformer un obstacle en force. Un peu l’idée du proverbe : quand la vie te donne des citrons, fais une limonade.
Enfin, il nous explique l’importance de prendre du recul par rapport à notre perception. Car, à la fois, elle est en notre contrôle, à la fois elle nous dupe. Surtout quand elle est panique : la panique nous pousse à l’erreur.
Pourquoi j’aime tant ce livre ?
Parce que j’ai toujours eu la flemme de me pencher sérieusement sur la pensée stoïque alors qu’elle m’a pourtant toujours attiré. Et en lisant ce résumé j’ai compris pourquoi : c’est une posture assez naturelle chez moi.
En plus, comme c’est une pensée millénaire, elle échappe aux clichés propres à la philosophie (ou développement personnel) de notre époque. Notamment le positivisme à outrance. Ici il ne s’agit pas d’ignorer que nous traversons des obstacles, il s’agit de voir comment on peut faire du judo sur chaque obstacle. Au moins essayer.
J’aime aussi la puissance du titre. Quand j’offre ce livre je sais que même si la personne ne le lit pas, ça va la faire réfléchir. Comment ça l’obstacle est le chemin ?
L’idée même insuffle de l’espoir.
Quelle influence sur ma pensée ?
J’ai accentué des choses que je faisais naturellement. Par exemple le fait de se concentrer sur les choses que je peux changer plutôt que les choses qui échappent à mon contrôle.
J’en ai retenu également l’obsession d’améliorer ma lucidité, pour ne pas être dupé par ma propre perception.
Mais surtout, ce qui m’a le plus influencé c’est de me rappeler qu’on ne peut pas savoir ce qui est une chance ou une malchance avant sa mort. Que l’idée même de déterminer est un peu vaniteuse. Du coup, ça permet d’adopter un détachement dans les deux sens. Et de voir le verre à moitié plein autant que faire se peut. Tant qu’à faire.
3 choses à emporter
#1 | "La pire chose qui puisse survenir n'est jamais l'événement. La pire chose qui puisse survenir c'est l'événement et la perte de contrôle de votre esprit."
On ne le dit pas assez. Notre perception peut nous perdre. La panique est très mauvaise conseillère : elle peut même être une douleur en soi. Voilà pourquoi on peut essayer de se répéter que le pire c’est jamais le pire. Le pire c’est le pire et nous qui perdons les pédales face à ce pire.
D’ailleurs, on oublie souvent, que le pire n’a pas de limite : on peut toujours creuser plus bas. Donc c’est aussi bien d’avoir de l’indulgence envers soi en stabilisant la situation. Stagner c’est bien aussi quand on vient de descendre.
#2 | "Pour une personne une situation sera perçue positivement. Pour une autre, l'exacte même situation sera perçue négativement"
J’en parlais plus haut : l’idée qu’une chose soit une chance ou une malchance est plus complexe à déterminer que l’on croit. L’auteur nous invite donc au recul :
"Il n'y a pas de bon ou mauvais en dehors de nous, il n'y a que la perception. Il y a l'événement lui-même et l'histoire que nous nous racontons pour interpréter le sens de l’événement."
Ça peut sembler un peu extrême si on lit trop vite. Au début je pensais lire que le mauvais est notre faute. Mais ce n’est pas ce qui est dit. Ce qui est dit c’est que le mauvais est créé en nous, dans notre esprit. Même si, évidemment, il peut être suscité par des événements extérieurs.
Mais c’est important de le savoir car, parfois, on peut maîtriser cette sensation. Je dis bien “parfois”. Il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et se dire qu’on devrait résister à tout drame. Pas du tout.
#3 | “La lutte contre un obstacle propulse inévitablement le combattant à un nouveau niveau de fonctionnement. L'étendue de la lutte détermine l'étendue de la croissance. L'obstacle est un avantage, pas une adversité. L'ennemi est toute perception qui nous empêche de voir cela.”
Ici on a toute l’essence du livre : l’idée que l’adversité va nous renforcer. Comme un muscle qui se renforce par les micro-déchirures que lui impose l’effort.
Non pas en niant l’obstacle mais en voyant si on est capable de changer sa perception pour le surplomber.
Ce n’est pas juste l’idée de voir un verre à moitié plein, c’est vraiment l’idée de chercher en permanence ce qu’on peut gagner dans l’adversité du moment. Il y a toujours quelque chose à gagner, même si c’est douloureux.
Quelle influence dans ma vie pratique ?
En faisant ce résumé je me rends compte que je ne l’utilise pas assez. Notamment ce travail de chercher quelle croissance m’apporte telle ou telle adversité.
Mais juste après avoir lu mes notes pour écrire cet email, je me rappelle que j’y pensais souvent. Il faudrait que je le relise. Je me rappelle par exemple que j’essayais de replacer mes difficultés dans le choix qui était le mien. Par exemple, un jour où j’ai un peu le cafard d’être seul chez moi, me rappeler que pour rien au monde j’irais travailler dans une entreprise où il faut obligatoirement se pointer au bureau.
Ou alors, en pleurant de douleur pour une rupture, me rappeler que pour rien au monde je voudrais effacer l’histoire que j’ai vécue.
C’est bizarre, mais cette pensée est réconfortante : quand tu arrives à retracer pourquoi la souffrance que tu traverses est la résultante de ton choix.
Mais j’avais oublié… je suis en train de m’en servir, du coup, pour ma souffrance du moment. Et je ressens déjà un peu plus d’énergie et surtout de pouvoir. Car, le fait de se voir comme une victime qui subit des choses aléatoirement cultive en nous un sentiment d’impuissance. Là où le fait de voir ce qui appartient à nos choix va nous remobiliser.
Avec indulgence et amour pour soi, bien sûr. Il ne s’agit pas de trouver un truc du style : non mais c’est normal qu’elle mis un râteau, c’est parce que j’ai été ennuyeux pendant le rencard. Non. Il s’agit de trouver une racine que l’on assume et qui est positive. Par exemple : je me suis pris un râteau parce que j’ai fait le choix de me remettre à chercher quelqu’un dans ma vie sentimentale et que ça passe par essuyer des refus.
Comment je m’en suis servi dans mon livre ?
Ce livre a très largement fondé mon troisième chapitre :
Troisième principe : je maîtrise ma perception
Car, c’est vraiment la notion de lucidité qui m’a marqué dans ce livre. J’en ai donc fait un chapitre qui résume ce livre mais aussi un des 4 accords des 4 accords toltèques.
J’ai notamment réutilisé un conte taoïste qui est relaté dans le livre et que j’ai tellement aimé que j’ai dû me retenir de ne pas le répéter 5 ou 6 fois dans mon livre. Le voici :
Un paysan perd son unique cheval. Son voisin lui dit "oh, tu n'as vraiment pas de chance". Il répond "chance ou malchance, qui peut en être sûr ?".
Quelques jours plus tard, le cheval revient avec une douzaine d'autres chevaux. Le voisin s'exclame "oh, tu as vraiment de la chance".
Le paysan répond "chance ou malchance, qui peut en être sûr ?".
En voulant dresser les nouveaux chevaux, le fils du paysan tombe et se brise les deux jambes. "Oh tu n'as pas de chance, ton fils va devoir rester immobilisé alors que tu en as besoin pour t'aider". Le paysan répond : "chance ou malchance, qui peut en être sûr ?".
Deux semaines plus tard, une troupe de soldats arrive et enrôle de force tous les jeunes gens valides pour faire la guerre. Mais comme le fils du paysan n'est pas guéri, ils le laissent. Le voisin s'exclame "oh, tu as vraiment de la chance, il ne va pas à la guerre". Le paysan, continue de répondre : "chance ou malchance, qui peut en être sûr ?"
Si tu veux en savoir plus, tu peux aller lire ça directement dans mon livre : https://www.amazon.fr/dp/B09KHJ8W48/