Si tu veux partager des ressources sur le sujet, j’ai exceptionnellement ouvert les commentaires pour tout le monde donc il te suffit de commenter avec le lien du partage.
Tu l’as compris, LE livre que je te recommande c’est :
Ce que Cécile sait : journal de sortie d’inceste par Cécile Cée.
Il est parfait. Y’a tout dedans. À la fois c’est écrit par une personne directement concernée mais c’est également un concentré incroyable de sources. Elle fait en même temps une vulgarisation de toutes les ressources sur son sujet.
D’ailleurs le livre qu’elle cite le plus c’est :
Le berceau des domination - Dorothée Dussy
La culture de l’inceste - Juliet Douar et Iris Brey
Tu peux aussi retrouver un article qui aborde ce livre : https://www.humanite.fr/en-debat/inceste/juliet-drouar-linceste-est-structurel-dans-notre-societe
Les Podcasts
Ou peut-être une nuit
Dans «Ou peut-être une nuit», Charlotte Pudlowski décortique la fabrique du silence autour de l'inceste.
Qui sont les incesteurs ?
Ici il s’agit d’un épisode du podcast Les Couilles sur la Table. Victoire Tuaillon y interroge Dorothée Dussy, dont les travaux ont servi de source à Cécile Cée :
En France, 5 à 10 % des enfants sont victimes d’inceste. Et dans 96 % des cas, les incesteurs sont des hommes. Le véritable interdit de l’inceste, dans notre société, ce n’est pas de le commettre : ça arrive partout, tout le temps, dans tous les milieux. Ce qui est interdit, c’est d’en parler.
L’inceste est banal et courant. Mais chaque cas d’inceste médiatisé est traité comme s’il s’agissait d’un fait isolé. Or, comme le démontre l’anthropologue Dorothée Dussy, l’inceste est en réalité un structurant de l’ordre social, le premier apprentissage de la domination.
Directrice de recherche au CNRS, Dorothée Dussy a enquêté durant des années sur le phénomène de l’inceste, comme bénévole dans des associations de victimes, puis en s’entretenant avec des dizaines d’incesteurs condamnés par la justice. Elle en a tiré un livre exceptionnel, dans lequel elle analyse de façon totalement nouvelle l’inceste et ses liens avec le patriarcat : Le berceau des dominations. Introuvable pendant des années, il vient enfin d’être réédité, aux éditions Pocket.
Au micro de Victoire Tuaillon, Dorothée Dussy raconte comment s’est déroulé son enquête et ce qu’elle y a appris : comment expliquer le fait que l’écrasante majorité des personnes qui commettent un inceste soient des hommes ? L’inceste n’est-il qu’une question de désir sexuel pour les enfants ? Quels sont les mythes que l’on associe couramment à l’inceste ? Pourquoi lorsque les faits sont révélés, les familles préfèrent toujours exclure les incesté·es que les incesteurs ? Comment sortir du système de silence dans lequel tout le monde est empêtré ?
https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/qui-sont-les-incesteurs
La fille sur le canapé
Celui-ci a la particularité de raconter l’inceste dans une famille racisée, thème je trouve souvent oublié.
20 000 lieues sous ma chair
Un hors série du podcast Le coeur sur la table et qui m’a été citée par une militante comme étant le plus accessible et efficace sur le sujet.
Un article qui m’a interpellé
Y’en a plein mais ce titre m’a particulièrement marqué :
L'incesteur mène une vie que rien ne différencie des autres
L'incesteur n'est pas un homme caché au fond d'une cave qui sort de temps en temps pour violer un enfant de sa famille. C'est un père, un oncle, un grand frère qui a fait des études supérieures, bien inséré socialement, qui fait du sport... Il mène une vie que rien ne différencie des autres.
On peut s'interroger sur la socialisation des garçons et se demander pourquoi 5 à 10 % d'entre eux deviennent des hommes qui s'autorisent des rapports sexuels avec un enfant de la famille.
Le cas d'Olivier Duhamel est un formidable exemple. Sachant que lui ont été confiées parmi les plus hautes fonctions en France, on ne peut pas le qualifier de sociopathe. Ces actes sexuels doivent donc être analysés autrement que sous l'angle de la pathologie. La seule alternative est de repolitiser le problème. On peut s'interroger sur la socialisation des garçons et se demander pourquoi 5 à 10 % d'entre eux deviennent des hommes qui s'autorisent des rapports sexuels avec un enfant de la famille...
L’audition de François Bayrou
Le hasard a voulu que l’audition de Bayrou sur les violences pédocriminelles de Bétharram se déroule cette semaine.
Je ne pensais pas que j’allais écouter 5 heures d’audition. Et pourtant, grâce à Clément Viktorovitch (qui commente et rend le visionnage beaucoup plus supportable) j’ai écouté. Et… ce qui est fou c’est la notion de continuum. Comment Bayrou, encore aujourd’hui, continue à dire qu’une gifle sur un enfant c’est pas grave : c’est éducatif. Puis… s’étonne de ne pas avoir vu les violences de Bétharram. Alors qu’en fait c’est précisément parce qu’il ne peut pas voir qu’une gifle est déjà une violence qu’il ne voit pas les autres.
Si tu as le courage voici l’audition commentée par Viktorovitch
Ou sinon le résumé :
Très bonne liste de lectures, podcasts sur ce thème, oserais-je ajouter le livre de Vanessa Springora "Le consentement" et le texte d'Edouard Durand "160.000 enfants, violences sexuelles et déni social" (Tracts n°54 https://www.gallimard.fr/catalogue/160-000-enfants/9782073071927) suite au travail de la CIIVISE.