Après la mort de George Floyd je me suis demandé le pourquoi du comment. Pourquoi la police dysfonctionnait à ce point. Parce que oui, je savais que contrairement au cliché, la police française est du même niveau sinon pire que la police américaine.
On est donc après le confinement et je me plonge dans un livre, puis un deuxième, puis un troisième. Je me rends compte que le sujet est super vaste. Même si les problèmes sont constatés de manière assez unanime.
Puis… d’autres priorités arrivent.
Je laisse.
Puis… Nahel.
Je me relance dans la quête. Encore des livres.
Et… j’ai fini le premier jet cet été.
Je ne sais pas si je vais réussir à le sortir cette semaine parce qu’il est long et que je ne sais pas si je veux le sortir en une ou deux parties.
Mais en attendant je peux te partager ma plus grande découverte.
La police est un service public (presque) comme les autres
C’est fou comment en lisant les témoignages de policiers, les analyses de sociologues, les reportages de journalistes j’ai retrouvé ce même constat. Alors que je n’en avais jamais entendu parler.
J’ai toujours imaginé la police comme étant à l’abri. Les politiciens de droite sont anti-service public SAUF la police.
Mais non.
La police a globalement subi exactement la même politique de réduction brutale des coûts.
Sarkozy a supprimé des effectifs
On imagine Sarkozy comme étant le ministre puis président le plus pro-police de l’histoire. Mais c’était dans les mots. Dans les faits, Sarkozy a supprimé des postes :
Et ce n’est pas un peu de poste. Il en a supprimé beaucoup.
Avec toutes les conséquences que tu peux imaginer.
La politique du chiffre
Comme dans les hôpitaux, on a déployé une politique du chiffre totalement absurde qui a dégradé le service public.
Là encore, les policiers qui témoignent sont unanimes.
Il y a eu un avant et un après. Désormais le métier a perdu de son sens : on se retrouve à remplir des cases pour optimiser des chiffres qui ne prennent pas compte de la réalité du terrain.
Par exemple : arrêter un consommateur de cannabis ça vaut autant dans le tableau qu’arrêter un parrain de la drogue. Donc… autant arrêter plein de petits consommateurs.
Les contractuels
Comme dans l’éducation nationale, on ramène des gens qui sont des contrats précaires et avec moins d’exigence de diplômes.
Une fois n’est pas coutume, je vais dire du bien de BFM TV. Ils ont fait un reportage très pertinent pour dénoncer cette pratique dans l’éducation nationale :
Journaliste à BFMTV, je n'ai pas passé le concours pour devenir professeure, je ne me suis jamais retrouvée face à une classe, je n'ai aucune expérience d'enseignante et pourtant, cet été, en une trentaine de minutes, j'ai été recrutée pour devenir professeure des écoles à la rentrée. Si cette situation semble étonnante, elle n'a rien d'exceptionnel.
L'Éducation nationale manque cruellement d'enseignants. À tel point qu'elle a organisé des sessions de "jobs dating" au mois de juin afin de recruter des professeurs, dans le premier comme dans le second degré. Car le métier n'attire plus: cette année, plus de 4000 postes n'ont pas été pourvus aux concours enseignants.
Durant ces entretiens d'une trentaine de minutes, j'ai été interrogée à chaque fois par deux personnes - des membres de l’inspection académique ou des conseillers pédagogiques. Sur le système scolaire, le fonctionnement d'une école, la place du numérique, les ressources pédagogiques... Je n'avais pas bachoté avant de me rendre à ces entretiens, notamment pour ne pas fausser l'expérience. J'ai tenté de répondre au mieux mais j'ai improvisé. Et il m'est aussi arriver de sécher.
"Qu'est-ce que vous connaissez du programme?" m'a-t-on demandé. "Pas grand chose", ai-je répondu. Autre question: "Quels sont les liens avec le collège?" Réponse: "Je ne sais pas." Ou encore: "Connaissez-vous les documents officiels que vous devez avoir dans votre classe?" Je n'en avais aucune idée: "Non."
Lors de ces trois entretiens d'embauche, le jury m'a aussi mise en situation avec des problèmes auxquels doivent faire face les enseignants: harcèlement, incident avec la laïcité, difficultés avec un enfant porteur de handicap ou en décrochage, relation avec les parents... "C'est du bon sens", tente-t-on de m'aider. "Je ne sais pas si c'est ce qu'il faut faire", ai-je une fois précisé.
Je te mets le lien de la version complète à la fin car c’est vraiment fascinant (et consternant), c’est un sujet qui devrait être une préoccupation citoyenne.
Chez les profs on a donc les contractuels. Chez les policiers on a les ADS (adjoints de sécurité). Même principe…
Tu imagines le problème que ça pose…
Mais tout ça je le développe dans mon article. Je t’en reparle quand il est prêt.
En attendant…
… pour avoir la version complète du reportage BFM c’est par ici : https://www.bfmtv.com/societe/education/penurie-de-profs-comment-on-m-a-propose-d-enseigner-a-la-rentree-apres-30-minutes-d-entretien_AN-202208290016.html
Je suis genre 2 mois en retard, mais je me rappelle distinctement avoir fait un BlaBlaCar sous Sarkozy (ok millenial), et le chauffeur était motard dans le 93. On était en octobre, et c'étaient eux qui payaient les pleins de leurs motos. SOUS SARKO. Incroyable.