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Les découvertes de la semaine - édition spéciale fascisme
Ça fait deux mois que je n’ai pas proposé une vraie édition des découvertes de la semaine.
Vous êtes donc pas mal à n’avoir jamais vu ce format du vendredi.
Le concept est simple : je partage des contenus qui m’ont marqué et je les résume en trois points.
Bon… cette fois-ci, en vrai, ça va être une édition un peu spéciale. J’avais déjà prévu de parler de fascisme, car ça fait des semaines que je décortique les événements du Capitole, maintenant qu’on a davantage de recul.
En plus de ça, quand j’ai vu que Génération Identitaire était de nouveau à l’actualité, je me suis dit que j’allais faire une édition spéciale dont la conclusion serait “pourquoi Génération Identitaire n’est pas encore dissoute” ?
Finalement, j’ai été devancé par l’actualité. Génération Identitaire a fait l’opération de communication de trop.
Raison de plus pour faire cette édition spéciale fascisme.
[Vidéo semi-courte] Génération identitaire : une nébuleuse violente
Comment j’ai découvert cette vidéo ?
Je triche, je l’ai déjà partagée dans les découvertes #19 et dans mes 20 découvertes de l’année. Je la remets parce que c’est une excellente introduction et que ça permet de commencer chez nous. On aime trop parler du fascisme américain, allemand, anglais, suédois, etc. Alors qu’on sait très bien faire ça chez nous aussi.
Les 3 choses que j’en retiens
#1 | Génération identitaire utilise une stratégie éprouvée de communication. Les anglo-saxons appellent ça le “dog whistling”. En gros on envoie un message en ultrason, que seules les personnes d’extrême-droite vont identifier. Par exemple “racisme antiblanc”. Les centristes ou conservateurs de bonne foi peuvent se dire que le concept est intéressant. Mais les gens d’extrême-droite savent très bien que c’est une stratégie pour pirater le débat sur le racisme. Pareil pour “il faut défendre la culture occidentale”. Si on prend juste le texte littéral c’est un débat comme un autre. Mais le sous-entendu c’est “il faut une suprématie blanche”. Et ainsi de suite…
#2 | En public ils nieront toujours tout lien avec le fascisme. Logique en même temps. On croit toujours que le fascisme arrive en étant identifié. Parce qu’on a identifié les fascistes du passé. Mais, le concept même du fascisme repose sur une stratégie permanente de camouflage. Rappelons que Nazisme veut dire National-Socialisme. Le mot socialisme servant à sous-entendre que c’est un mouvement ni de gauche ni de droite. Là c’est pareil : devant les caméras, ils nient. En revanche, en caméra cachée on voit des militants clamer des slogans Nazis sans pression.
#3| Génération Identitaire mise tout sur la communication de type guérilla marketing. C’est-à-dire des campagnes éclairs et pensées pour la viralité. Toujours avec la stratégie du “dog whistling”. Ironie du sort : ils se sont mis en danger en répétant la même opération. Ce qui va à l’encontre de la mentalité guérilla consistant à toujours attaquer d’un point différent. Là, ils ont reproduit leur opération dans les montagnes pour stopper les migrants. Ils ne bénéficiaient donc plus de l’effet de sidération. L’opinion s’est donc immédiatement indignée.
Pourquoi tu devrais la découvrir à ton tour ?
Parce que ça interroge : comment on peut avoir eu autant d’éléments filmés, autant de preuves et ne pas avoir agi avant ? D’ailleurs… rien ne dit que le processus de dissolution ira au bout. Pour l’instant c’était juste une annonce.
[Vidéo longue] Un an infiltré dans l’ultradroite
Comment j’ai découvert cette vidéo ?
YouTube a vu que je regardais plein de vidéos sur l’extrême-droite. Il m’a logiquement poussé celle-ci.
Les 3 choses que j’en retiens
#1 | J’avais sous-estimé l’impact de l’élection de Trump. Ici on a des membres d’organisations fascistes qui disent, à travers le monde : l’élection de Trump est un signal qui change la donne. Ça a vraiment donné un élan international que je ne soupçonnais pas.
#2 | Une action peut être modeste sur le terrain mais avoir un impact sur les réseaux sociaux. Dans une des séquences, on voit une action qui mobilise très peu de gens. La foule passe sans trop regarder. Mais le militant précise qu’en fait ce qui compte c’est de filmer. Il ne s’adresse pas aux passants de la rue mais bien à YouTube.
#3 | Le fascisme n’a plus d’impact dans la vie sociale d’un individu. Autre point que j’avais raté : il est désormais compliqué d’identifier des fascistes. Parce qu’ils peuvent militer depuis un ordinateur, dans l’anonymat. Alors qu’avant il fallait aller à des réunions, se déplacer, avoir une carte de parti, etc. Ce changement décuple les possibilité et diminue les barrières à l’entrée pour recruter de nouveaux adhérents.
Pourquoi tu devrais la découvrir à ton tour ?
Je ne peux pas te dire sans te spoiler la fin.
[Vidéo semi-longue] L’émeute du Capitole, décortiquée
Comment j’ai découvert cette vidéo ?
Je ne sais même plus, probablement encore la recommandation YouTube.
Les 3 choses que j’en retiens
#1 | Une définition du fascisme. On a tendance à traiter de facho tout ce qui est un peu trop de droite. Cette vidéo commence par définir clairement le fascisme comme étant l’idéologie qui, d’une part, désire la renaissance violente d’une nation pour surmonter une période de décadence morale; d’autre part, affirme une loyauté sans faille à une vision pervertie du concept de nation, noyauté par du racisme et de l’intolérance.
#2 | “C’est pas l’Amérique, ça. Ils nous tirent dessus ! Ils devraient tirer sur Black Lives Matter, mais ils sont en train de tirer sur les patriote”. Je crois que tout est dit dans cette citation. Elle encapsule bien comment pense le fascisme. Être pour la liberté d’expression uniquement quand ça nous favorise, être pour la police violente uniquement quand c’est contre les minorités, vouloir recompter les votes uniquement dans les états qui ont voté contre nous.
#3 | Les fascistes ont été obligé d’expliquer que les antifascistes ne sont pas les vrais fascistes. Tu as probablement déjà entendu cette stratégie venant de la droite dure. Trump lui-même s’en est servi : dire que les antifas sont les fascistes. L’ironie du sort c’est qu’on voit ici des vrais fascistes dire “mais arrêtez de dire que les antifas sont les vrais Nazis. En vrai les Nazis combattaient les mêmes choses que nous”.
Ce désarroi est à la fois drôle et terrifiant de sincérité.
Pourquoi tu devrais la découvrir à ton tour ?
Parce que ça permet de revenir sur les événements sans le brouillard de l’actualité. La poussière est retombée : on a le recul.
C’est tout pour aujourd’hui. Si tu es premium, je te dis à demain. Sinon je te dis, “abonne-toi” ou “à lundi” :