J’ai reçu un texto d’une personne qui ne m’écrit quasiment jamais. Le message d’avant datait d’il y a un an…
Il me demande comment ça va. Mais c’est toujours bizarre comme question quand on n’a pas d’échanges réguliers.
Au début, je ne comprends même pas ce qui peut me valoir ça… puis d’un coup je percute… ok c’est à cause des emails de la semaine dernière sur la psychothérapie.
Le pire c’est qu’il illustre vraiment ce que je disais : on le traite comme la masturbation. Il ne veut même pas me dire lui-même pourquoi il me parle. Comme si c’était tellement intime ou tellement sale qu’il faut forcément que ça soit moi qui mette le sujet sur la table.
Je finis par comprendre et je lui dis tu veux dire les articles sur la psychothérapies ?
Et on en arrive finalement à :
J’essaie de lui faire le parallèle avec la politique puisqu’il s’agit de quelqu’un qui s’est présenté aux élections et qui a transformé ses réseaux sociaux en plateforme de propagande électorale. Des gens s’en sont plaints. Avec ce genre d’arguments.
Mais… ça n’a pas marché. Le classique non mais là c’est différent. Même s’il faudrait m’expliquer en quoi inciter la population à faire des psychothérapies n’est pas un projet profondément politique ?
On en revient au stigmate qui entoure la santé mentale : n’en parlons pas, que chacun se débrouille.
Le problème de ça c’est que ça crée des souffrances inutiles et parfois même des morts inutiles. Je t’en parle demain…
PS : ça me rappelle le combattant UFC qui a livré récemment ce message après qu’un proche à lui se soit suicidé :
«Il y a une stigmatisation dans ce monde, on pense que les hommes ne peuvent pas parler, a-t-il pointé du doigt. Si vous êtes un homme et que vous avez du poids sur les épaules et si vous pensez que la seule façon de résoudre le problème est de vous tuer, parlez à quelqu’un. Parlez à n’importe qui ! Je sais que je préfère qu’ils pleurent sur mon épaule plutôt que d’aller à ses funérailles la semaine prochaine. Débarrassons-nous de cette stigmatisation.»
Terrible.
C’est aussi cette société qui nous fait croire que le but de la vie c’est le bonheur. Ça revient à devoir afficher une bonne performance. Cela nous objectifie aussi : un produit dans une société capitaliste ne doit pas avoir de défaut de fabrication. Il faut que nous soyons toujours prêt-e à l’emploi en parfait état de marche... La santé mentale est un sujet de société. Trou de la sécu, burn out, traumatismes liés aux violences oppressives... les politicien-ne-s se doivent d’être sans faille, afficher une bonne santé mentale, être solide sinon il risque de perdre en crédibilité. Car on pense que quelqu’un-e qui va mal ne peut plus être maître-sse de ellui-meme. Ce qui est vrai et à la fois, non. On peut vivre travailler et être performant dans son travail sa famille son cercle social en souffrant de troubles psychiques de dépression... Y’a peut être de ça dans ce que dit cette personne particulièrement : elle préfère remettre ça au privé ce serait personnellement pour elle un aveu de faiblesse.