Une des techniques les plus efficaces pour savoir qui est autiste est aussi une des plus méconnues. C’est tellement inconnu que je ne l’ai jamais vue dans les fictions représentant l’autisme. Sachant que ça inclut le film Différente qui est très complet et très fidèle. Pourtant, même lui, il se casse les dents là-dessus.
T’es prêt·e ? Ça va être très trivial :
Les autistes côtoient des autistes
Y’a plein de raisons à ça.
Mais du coup ça fait que si tu détectes une personne autiste alors tu peux faire un chamboule-tout dans ses proches.
Si toi-même tu es autiste, tu verras que tu vas d’un coup réaliser qu’une grosse partie de tes proches le sont aussi.
La première raison c’est que :
Les autistes donnent naissance à des autistes
L’autisme est héréditaire. Ça ne veut pas dire qu’une personne autiste a forcément un enfant autiste. Ça ne veut pas non plus dire qu’une personne autiste a forcément un parent autiste. Mais ça augmente drastiquement les probabilités.
Je connais très peu d’autistes qui ont pas au moins soit :
Un parent autiste
Un grand parent autiste
Un frère ou une soeur autiste
Un enfant autiste
Un cousin autiste
Un neveu ou une nièce autiste
Donc… forcément même si la personne n’a pas cherché à avoir des proches autistes, le fait est qu’elle a probablement déjà des gens de sa famille qui le sont.
D’ailleurs ça a plutôt tendance à retarder l’identification : parce qu’on voit ça comme un truc normal. Y’a des gens qui témoigne en disant on m’a toujours vu comme ayant la même personnalité que ma mère et mon grand-père donc ça passait.
Les autistes attirent d’autres autistes et repoussent les allistes
Mais ça s’arrête pas à la famille. Il y a un problème que la science (Damian Milton) appelle le problème de la double empathie. Ça fait longtemps qu’on sait que les autistes ont du mal à comprendre les allistes. On a beaucoup dit qu’iels manquaient d’empathie.
Mais si c’était vrai ça voudrait dire que les autistes ne comprennent pas les allistes, mais que les allistes comprennent les autistes.
Je fais partie des gens qui scorent le plus haut sur les tests d’empathie. Donc je suis souvent dans cette situation : quand j’ai plus d’empathie que quelqu’un je peux parfois appendre des choses à la personne sur elle-même.
Mais si jamais personne ne comprend personne, c’est plutôt comme si on parlait des langues différentes. Personne ne manque d’empathie c’est juste comme un français qui parle en français à un italien.
Du coup, j’ai tendance à voir les allistes comme fades (à cause du small talk) et manquant d’intelligence (à cause de leur manque de besoin impérieux de correction). Ce n’est pas vrai c’est un l’impression que ça me fait car je ne comprends pas bien leur langue. En retour, les allistes ont tendance à me voir comme intrusif (parce que je passe direct au deep talk) et pédant (à cause de mon besoin impérieux de correction).
Forcément… ça les repousse.
Donc autour de moi il ne me reste que des autistes et des allistes qui ont l’habitude de cette culture (souvent parce qu’iels ont des frères et soeurs autistes).
L’illusion du cygne parmi les canards
Je t’en ai déjà parlé en te citant Annie Kotowicz dans What I mean when I say I’m autistic :
À la moitié de ma vingtaine, j’ai rencontré un nouveau groupe d’amis qui me comprenaient d’une façon que personne d’autre n’avait jamais su faire.
(…)
Mon attitude tacite envers ces amis était toujours : « Ces gens sont incroyablement cool. Tous ceux qui n’arrivent pas à voir au-delà de leurs manières étranges passent vraiment à côté de quelque chose. »
Je confesse avoir eu l’audace — et la prétention — d’imaginer que les inconnus qui me voyaient en leur compagnie feraient un double-regard, se demanderaient pourquoi quelqu’un d’aussi « normale» que moi appréciait leur présence, et reconsidéreraient peut-être leurs propres préjugés. Mais j’étais plus semblable à mes amis que je ne le soupçonnais.
Quelques années plus tard, alors que je leur rendais visite, le sujet des utopies est venu sur la table. L’une d’elles a dit que, pour elle, l’utopie serait de vivre sur une planète à part avec toutes les personnes avec qui il lui est facile de parler, et aucune de celles avec qui ça ne l’est pas. J’ai acquiescé avec enthousiasme, car j’adore son style de communication clair et direct et j’aimerais un monde rempli de telles personnes.
« Alors… est-ce que j’aurais le droit d’être sur ta planète ? » ai-je demandé, espérant que la réponse serait oui.
« Oui, bien sûr ! » a-t-elle répondu. Puis elle a ajouté : « Ah, et “autiste” est une façon courte de décrire le genre de personnes dont je parle. »
« Attends, quoi ? » ai-je répliqué, à la fois confuse et intriguée.
J’avais aussi ce culot : j’adore les canards, j’aime trop faire coin-coin comme un canard, j’aime trop quand je suis entouré de canards et qu’on est dans l’eau mais en vrai moi je suis un cygne.
Bah non !
Peut-être que c’est aussi ton cas : tu te dis que tu adores les personnes cheloues et que c’est un peu bizarre parce que toi tu es normal·e.
Non : tu manques juste de recul sur toi-même. Les canards fréquentent des canards.
Dernier rappel pour les formations
C’est à cause de cette métaphore que j’ai appelé la communauté autistique Les can’ards.
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Il reste un peu moins de 6 heures pour en profiter, après ça les prix reviennent à leur prix catalogue.