Le ménage est un cycle

Voici un message de découragement que nous nous répétons souvent : « À quoi bon tout ranger ? Dès demain, ça sera de nouveau dans cet état. » Il est associé à une conception binaire des tâches d’entretien et de soin : elles sont soit « exécutées », soit « non exécutées ». Et le statut « exécuté » est bien entendu supérieur à l’autre.

En fait, faire en sorte que toutes les tâches soient exécutées n’est pas le but. Le but est d’avoir un logement fonctionnel, car il sera de nouveau dans cet état demain, seulement si je le nettoie et le range aujourd’hui.

Si je ne fais pas le ménage, ce sera encore plus en désordre, car en y vivant, nous créons du désordre. Et si le désordre de demain, en plus de celui d’aujourd’hui, rend mon intérieur non fonctionnel à mes yeux, alors il sera temps de le remettre en état.

Je range non pas parce que le désordre c’est mal, mais parce que mon intérieur a atteint la fin de son cycle de fonctionnalité et que je dois le réinitialiser de manière qu’il me rende service au cours des vingt-quatre heures à suivre.

La notion de cycle a vraiment tout changé dans ma perception du ménage. J’avais effectivement tendance à me désespérer parce que quand je faisais un effort titanesque de ménage... bah le résultat durait 1 ou 2 jours max.

Et vraiment ça me décourageait.

Alors qu’en fait c’est normal. Quand je mange, je ne suis pas déprimé parce que je commence à avoir faim de nouveau au bout d’un certain temps. Je sais que c’est un cycle.

Là c’est pareil. J’arrête de voir le truc en binaire. Maintenant je me dis, tout du long : mon appartement est en début/milieu/fin de cycle.

D’ailleurs, le cycle ne m’est pas totalement imposé. Le cycle est calibré sur mon seuil de tolérance au manque de fonctionnalité.

Avant je rangeais mon appartement toutes les 6-8 semaines parce que mon seuil de fonctionnalité c’était : pouvoir marcher sans trébucher plus de deux fois sur le chemin.

Désormais je le fais plutôt tous les 7-12 jours parce que mon seuil est : je veux pouvoir marcher en ligne droite sans le moindre obstacle et ne jamais remettre deux fois le même t-shirt.

L’état de début du cycle ne peut PAS être permanent !

Tu vois la phrase cliché ? L’important c’est le voyage, pas la destination ? Et bah…

l’important c’est le voyage, pas la destination.

Donc j’arrête de m’arc-bouter sur : essayer de garder l’état propre, en rangeant au fur et à mesure. J’accepte que je suis ok avec chaque état du cycle.