“Si tu n’as pas honte de ton produit c’est que tu l’as sorti trop tard” - C’est ce qu’a déclaré Reid Hoffman, le créateur de LinkedIn.
Bon… OKAY… je sais ce que tu dis : c’est vraiment une citation à la LinkedIn.
Certes, CERTES. Mais je pense que si on va au-delà du côté incantatoire y’a une vraie leçon à en tirer.
Y’a un livre que j’adore qui s’appelle Start Ugly et qui raconte comment en tant qu’artiste on doit apprendre à aimer sortir des trucs moches. À aimer le défaut comme étant une partie intégrante du chemin vers le beau.
Beaucoup de méthodes anti-perfectionnisme sont tournées vers les artistes car c’est un problème qui pourrit particulièrement le métier d’artiste.
Mais, bien sûr, ça pourrit tous les métiers. Et en particuliers tous les métiers de la Startup-nation. Pas celle de Macron. La vraie. Celle dont vient Reid Hoffman.
La Silicon Valley.
Et la Valley a produit un principe que j’utilise quasiment tous les jours et qui pourrait t’inspirer.
Le Minimum Viable Product
Le concept du minimum viable product est simple à comprendre mais difficile à appliquer : il faut trouver la version la plus “moche”, la plus légère, la moins développée de ton produit qui suffit à vendre.
C’est tout.
J’aime bien l’équilibre entre les deux parties : il ne s’agit pas de faire un produit de merde ou nocif. Il s’agit de faire le produit tout juste assez bon pour que des gens veulent l’acheter.
Par exemple, si tu veux lancer une application qui repère les places de parking gratuites libre dans les grandes villes, tu peux commencer par apprendre le code, puis passer un an et demi à développer l’application, jusqu’à ce qu’elle soit “parfaite”.
Généralement les gens qui font ça… se démotivent au milieu ou passent finalement 3 ans dans leur coin parce qu’au bout d’un an et demi ils sont pas satisfaits et… le jour où ils sortent enfin l’application… personne n’en veut. Soit parce que ce n’est pas comme ça que les gens voulaient qu’on réponde à ce besoin, soit parce que le besoin n’existait pas vraiment.
Y’a une version pire encore : ceux qui disent qu’ils doivent aller recruter un développeur pour aller coder à leur place et qui soit n’en trouve jamais, soit en trouve un qui les arnaque, soit en trouve un qui…. passe 3 ans dans son coin avant de sortir un truc puis … voir paragraphe précédent.
À quoi ressemblerait un MVP ? Et bien tu pourrais aller dans les rues près de chez toi et regarder les places libres. Tu demandes à des complices de se placer avec des panneaux y’a une place gratuite libre aux intersections. Puis… une fois que les automobilistes suivent le panneau, tu leur demandes de te payer un petit quelque chose en échange du service rendu.
Voilà. Zéro temps à coder. Et tu seras vite fixé·e sur est-ce que les gens ont besoin de ce service ?
La version MVP d’un livre
En 2018, quand j’ai écrit mon livre Tu vas mourir et tant mieux, j’ai commencé par poster sur Facebook (une autre époque) les titres des chapitres que j’envisageais, avec l’ordre.
J’avais pris une heure pour faire cette liste.
En la publiant j’ai eu immédiatement des retours. Des gens enthousiastes du concept du livre et d’autres qui me posaient des questions. Par exemple :
Mais pourquoi le chapitre 6 est là ? Il serait pas mieux à la fin ?
J’ai écouté les remarques et j’ai proposé une deuxième version qui a remporté beaucoup plus d’adhésion et suscité moins de questions. Alors je suis passé à une version avec les titres des sous-chapitres… et ainsi de suite jusqu’à avoir un livre complet.
L’avantage de cette méthode c’est que j’ai souvent des produits finis à proposer. Une liste de chapitres est un produit fini et autonome. Alors que si j’avais passé ma première heure de travail à avancer sur mon premier jet, j’aurais eu au maximum 10 pages à montrer… personne n’aurait pu me faire de retour parce que ces 10 pages c’est juste le début, ça donne pas une idée du contenu final…
Pire encore… si j’avais commencé par d’abord faire un premier jet après des centaines d’heures… la première fois que je l’aurais montré ça aurait été dur (si ce n’est impossible) pour les gens de me faire un retour honnête, car ils savent que c’est mon bébé.
Et quand bien même ils avaient fait un retour honnête ça aurait été super dur pour moi de les prendre en compte parce que j’ai mis trop de temps.
Quand j’ai proposé la première version de ma liste des chapitres, on m’a finalement fait rajouter 3 chapitres et supprimé un autre. Comme c’était sur une liste de chapitres qui ne m’avait pris qu’une heure à faire, je l’ai fait volontiers.
Imagine si on m’avait dit ça après deux mois à écrire un premier jet ? C’est mort je peux pas jeter à la poubelle un chapitre entier déjà écrit.
Le MVP c’est l’inverse du perfectionnisme
Cette méthode c’est vraiment tout l’inverse de ce que ferait une personne perfectionniste.
On comprend qu’on prendra des meilleures décisions si on montre plus souvent notre travail aux autres.
On comprend qu’on sera davantage capable de créer quelque chose de qualité si on n’attend pas d’investir trop de temps avant de demander une critique.
On comprend qu’il n’est pas possible de faire un truc bien du premier coup
Sauf que…
Ce conseil est insuffisant
J’ai vu : ça n’aidait pas mes ami·es perfectionnistes de leur raconter ça. Sur le papier, ils et elles comprenaient. Mais dans les faits… impossible d’appliquer.
Et j’ai enfin compris pourquoi.
C’est parce que le perfectionnisme est un mécanisme d’anxiété. Donc c’est comme si je leur disais d’arrêter de s’inquiéter et d’utiliser une méthode de production optimisée.
Il faut d’abord dénouer le sac d’angoisse avant de tester la moindre méthode de production. Sinon ça sera toujours une souffrance pour la personne perfectionniste.
Autre point important : passer par une phase de bilan honnête. C’est-à-dire pousser la personne à se demander ce que le perfectionnisme lui a apporté de positif et négative dans sa vie, puis faire le bilan sans mauvaise foi.
C’est le début de la méthode pour désamorcer le perfectionnisme. Cette méthode, je te l’enseigne plus en détail dans ma nouvelle formation :
ANTI-PERFECTIONNISME : la méthode pour arrêter de t’autosaboter
Elle est disponible à son tarif de lancement jusqu’à demain (vendredi) 23h59. Après ça le prix double.
Si tu veux en savoir plus voici le lien pour en profiter. Cliquer sur le lien ne t’engage absolument à rien ! Ça va t’emmener sur une page où tu vas voir notamment le plan détaillé et ensuite seulement tu peux choisir ou non de l’acheter.
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Ah j'ai des précisions sur le concept de MVP, parce que on peut faire mieux que Reid Hoffman et LinkedIn qui carburent à la honte.
Je pense d'ailleurs que quand tu as publié la liste de tes chapitres, tu n'avais pas honte, donc sa phrase est fausse ?
Plutot que de Minimum Viable Product, il vaut mieux parler de Minimum Lovable Product, c'est à parmi toutes les versions possibles de ton produit, parmi toutes les versions qui peuvent donner envie, choisir la plus simple.
Plus facile à dire qu'à faire ?
Pas vraiment, pour moi, c'est Paul Buchheit, le créateur de Gmail qui a plié le game avec sa méthodologie :
1) Choisir soigneusement TROIS attributs clés qui vont définir l'essence de ton produit
2) Focaliser ton perfectionnisme sur ces trois attributs, et sur ceux là uniquement
3) Remettre tout le reste à plus tard
https://paulbuchheit.blogspot.com/2010/02/if-your-product-is-great-it-doesnt-need.html
What's the right approach to new products?
Pick three key attributes or features, get those things very, very right, and then forget about everything else. Those three attributes define the fundamental essence and value of the product -- the rest is noise.
For example, the original iPod was: 1) small enough to fit in your pocket, 2) had enough storage to hold many hours of music and 3) easy to sync with your Mac
That's it -- no wireless, no ability to edit playlists on the device, no support for Ogg -- nothing but the essentials, well executed.
We took a similar approach when launching Gmail. It was fast, stored all of your email (back when 4MB quotas were the norm), and had an innovative interface based on conversations and search.
The secondary and tertiary features were minimal or absent.