La vraie Startup Nation
Cette semaine ce sont les abonné·es premium qui ont décidé du thème :
On va donc plonger dans un monde qui a énormément changé ma vie professionnelle : : celui des startups.
Les côtés négatifs, je pars du principe que tu les connais. Ils sont relayés à pas mal d’endroit. Par exemple sur le compte Balance ta startup.
Cette semaine on va parler des côtés positifs que j’ai trouvé en côtoyant ce monde.
Commençons par le commencement. Qu’est-ce qu’une startup ?
Une petite entreprise ?
Parfois les gens répondent qu’une Startup c’est la version enfant d’une grande entreprise.
Pas vraiment.
Puisque si jamais je lance une entreprise de Taxis où je décide d’employer les chauffeurs en CDI, j’aurais juste… un petit Taxi G7. J’aurais pas un petit Uber.
Si jamais le lance une petite agence de publicité c’est pareil : je n’aurais pas une Startup.
Idem si je lance une petite boulangerie.
J’aurais des PME.
Toutes les startups commencent par être des PME mais toutes les PME ne sont pas des startups.
Parce que ce n’est pas la taille qui définit la Startup.
Une entreprise innovante ?
Alors parfois on répond que ce sont les entreprises qui innovent.
Mais là encore…
Les entreprises qui défient chaque année les limites de la physique pour nous fournir des puces informatiques encore plus puissantes… ne sont pas des startups.
Apple n’est plus une Startup mais innove encore.
Airbus n’est pas une Startup. Malgré toute l’innovation qu’il faut pour faire des avions de plus en plus performants.
À l’inverse… peut-on parler d’innovation quand on parle d’Airbnb ? Y’avait quoi d’innovant ?
La vraie définition
Le pilier de compréhension qu’il manque souvent pour appréhender les startups est la notion de croissance, voire d’hypercroissance.
Pour qu’une PME soit une Startup, il faut ce potentiel de croissance monstre.
Une Startup c’est une entreprise qui, depuis le début, est pensée pour trouver la version croissance exponentielle du business.
Airbnb version PME “simple” ce serait un petit AccorHotel ou un gîte. Une structure où les logements sont directement possédés par l’entreprise.
Quand une personne lance un gîte elle doit acheter les logements qu’elle propose. Pour doubler son chiffre d’affaires elle devra posséder deux fois plus de logements. Et donc doubler également ses coûts.
C’est une croissance qui est forcément proportionnelle aux efforts.
Une Startup vise un croissance disproportionnée, exponentielle. Et donc la clé qui fait d’Airbnb une Startup est la suivante : Airbnb ne possède pas les logements.
Ça change tout. Ça veut dire qu’entre 1 logement sur la plateforme et 1 million, les coûts sont les mêmes (j’exagère ça demande plus de maintenance, etc mais en tout cas pas un million de fois plus).
Idem, la version PME d’Uber c’est une petite entreprise de Taxi où j’emploie les taxis. Ce qui fait qu’Uber est une Startup c’est le fait de proposer uniquement la plateforme et de prendre une commission.
Netflix n’a pas de coût en plus quand y’a plus d’utilisateurs.
Piraterie vs Marine
Souvent, la Startup va renverser le business d’une entreprise établie. Une entreprise souvent plus forte qu’elle et qui entretient des liens avec les gouvernants.
On l’a vu : l’état français a mis toutes ses forces pour essayer de freiner Uber et de protéger Taxi G7.
Il y a donc souvent une odeur d’anti-establishement, de mépris pour les puissants, d’anticonformisme.
C’est ce que j’aime particulièrement dans ce monde. Mais… le paradoxe c’est que la Startup vise à occuper la position qu’elle méprise. Si bien que les startups d’hier deviennent les géants à abattre de demain.
En somme une version du capitalisme ou l’héritage ne suffit pas à garantir la prospérité.
Ça reste du capitalisme… mais du capitalisme un peu plus fair play.
Ceci étant dit… comment est-ce possible qu’une startup arrive à renverser un géant ?
Comment expliquer la chute d’un Kodak ou d’un Nokia ? Puisque les startups ont, a priori, toutes les chances contre elles. Comment ça se fait ?
On y répond demain avec un résumé du livre The innovator dilemma.