La prison des réseaux sociaux
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Tu es locataire des réseaux sociaux
C’est quelque chose qu’on a déjà dit ici : si tu crées du contenu sur les réseaux sociaux, tu loues leur emplacement.
Si tu consommes du contenu, tu es leur produit (ils vendent ton attention à des publicitaires).
Rien ne t’appartient.
Premièrement pour une raison commerciale : si Instagram me donnait tous les emails des gens qui suivent le compte Insta de l’Atelier, je n’aurais plus besoin d’eux.
Deuxièmement pour des raisons de responsabilité légale : les plateformes doivent avoir le moyen de m’arrêter de diffuser du contenu illégal, si je le fais.
C’est plutôt une bonne chose.
Mais comme toutes les bonnes choses… y’a toujours des gens d’extrême-droite pour le gâcher.
Et, cette semaine, j’en ai vu un exemple à l’oeuvre.
Rire de la mort de Jean-Marie Le Pen
Un compte twitter antiraciste que je suis depuis un moment a tweeté cette image de tweet non publié :
Et il commentait : je tweete ça ou pas ?
C’est clairement une provocation. Ce qui va avec sa ligne éditoriale par ailleurs.
Est-ce qu’on peut se réjouir de la mort de Le Pen ?
Personnellement je ne le ferai pas. Parce que j’ai été notamment touché par comment l’attentat contre lui a traumatisé une Marine Le Pen de 9 ans. Parce que même le diable a des gens qui l’aiment.
MAIS ça s’arrête là : je vais totalement liker les gens qui feront ça. C’est un propos politique. On parle de quelqu’un qui a torturé en Algérie. Les gens qu’il a torturé aussi avaient une famille.
Faites attention : l’extrême-droite est organisée
C’est quelque chose qui peut surprendre mais l’extrême-droite a le signalement facile. Ils savent très bien se servir des biais de la modération de Twitter pour les retourner.
Par exemple, une fois j’avais partagé un extrait d’un document de formation du Front National. Qui expliquait comment minimiser les propos. Une sorte de document de traduction : Notre pensée horrible <> Comment le dire pour que ça passe.
Et… j’ai été signalé par des personnes d’extrême-droite qui se sont jetées sur l’occasion pour dire que c’était des propos haineux.
C’était vrai : je citais des propos haineux pour les dénoncer.
Mais j’ai eu beau l’expliquer à Twitter, rien n’y a fait : mon compte a été suspendu temporairement et, pour le rétablir, j’ai été obligé de supprimer le tweet.
Ça m’a soulé… mais en vrai ça allait car mon compte Twitter n’est qu’un relais de ma plateforme principale qui est L’Atelier, ici. Mon chateau-fort c’est ma newsletter. Mes présences sur Instagram, Twitter et même LinkedIn sont des bonus.
Mais certaines personnes ont fait de Twitter leur canal principal d’expression militante. Donc quand ça leur arrive ça pique beaucoup plus.
Suppression du compte
Et donc, pour revenir au compte d’avant… le verdict est tombé : il est banni définitivement.
Pour un seul tweet.
C’est tellement injuste sachant comment sur ce réseau des choses d’extrême-droite immondes circulent. Mais le problème c’est que la gauche est moins organisée pour signaler ce genre contenu.
Et aussi que l’extrême-droite fait beaucoup beaucoup plus attention à toujours être du bon côté de la ligne. À tourner tout sous le ton de la blague par exemple.
Quand on regarde un compte comme Papacito qui avait, pour rigoler, tiré sur des mannequins de “gauchistes de LFI”… tous les médias avait dit que bon voilà c’est une blague et que Mélenchon se victimise.
Je me suis toujours dit mais comment une personne comme ça peut être autorisée à s’exprimer sur YouTube ?
Et… cette semaine il a été trop loin. La fois de trop. C’est bon : YouTube a supprimé sa chaîne.
Mais pour ça il a fallu que ses actions débouchent sur des menaces de mort, du harcèlement ciblé, etc.
Va suivre ce compte si tu veux du contenu antiraciste
Morale de l’histoire : il faut que tu trouves un endroit que tu ne loues pas. Un endroit qui t’appartient. La newsletter est l’exemple parfait car il te suffit de reprendre ta liste email et d’aller ailleurs si y’a un problème.
L’Atelier ne peut pas être retiré par une plateforme.
Mais, pour les gens qui n’ont pas pu encore le faire, soyons solidaires.
C’est pour ça que si tu es un·e wokiste qui aime le contenu antiraciste sur Twitter, je t’encourage fortement à aller suivre le nouveau compte du militant en question. Pour le soutenir moralement. (Puisqu’il a perdu plusieurs milliers d’abonné•es). C’est par ici :
D’ailleurs… c’est ironique… j’ai un compte Twitter avec 4 934 abonné·es. J’ai fait un tweet d’appel à le suivre… il a été vu 203 fois…
Encore une fois… je dépends de l’algorithme pour montrer mon contenu.
Alors que cet email, je sais qu’il sera vu entre 1500 et 2000 fois. Parce que ça ne dépend pas d’un algorithme (à part un petit peu celui de Gmail maintenant que y’a un onglet promotion).
C’est vrai que sur Twitter j’ai aussi quelques tweets à 80 000 vues. Mais voilà… c’est aléatoire. Ou plutôt… ce sont les règles du viral. Celles dont on a parlé plus tôt cette semaine et qui fait que le contenu baisse en qualité.