La piñata #4
Hey ! J’avais totalement oublié ce concept. Je suis retombé dessus par hasard. Effectivement, au début de cette année j’ai lancé ce nouveau concept : la piñata. L’idée c’est de mettre en vrac des éléments qui ne suffiraient pas à eux-seuls à faire un email mais qui mis bout-à-bout deviennent intéressants.
L’image de la semaine
Je crois que je vous l’ai déjà montrée. Mais ça me fait toujours autant rire. On devrait montrer cette image en boucle sous tous les contenus en mode quand on veut on peut.
Ou si tu peux le rêver tu peux le faire.
La vidéo de la semaine
Je crois que c’est la meilleure vidéo de vulgarisation que j’ai jamais vue sur le fonctionnement de ChatGPT.
En résumé :
Le moteur derrière ChatGPT repose sur un principe “simple” : prédire les prochains mots d’un texte donné. Un peu comme le clavier de ton smartphone mais avec BEAUCOUP plus de mots.
Par conséquent, ce moteur n’a pas la moindre notion de vérité ou de véracité, il se contente de proposer la suite la plus probable d’un ensemble de mots. Si je lui dis Christophe Colomb a découvert l’Amérique en… il complète avec 1492. Mais si je lui dis Nicolas Galita a découvert l’Amérique en… il complète là aussi avec 1492.
Pour que ce moteur rende un résultat crédible il a été entraîné d’abord tout seul sur des livres. Bah oui, c’est facile de l’auto-entraîner en prenant le début d’un livre et en voyant si la prédiction qu’il propose est proche de la vraie suite.
Mais ensuite il a été entraîné par plein d’humains. Ce sont ces humains qui l’ont guidé. C’est pour ça que le P de GPT veut dire Pre-Trained c’est-à-dire pré-entraîné.
Par conséquent, il ne peut pour le moment pas opérer sur des données qui sont arrivées après son dernier entraînement, c’est-à-dire en septembre 2021.
L’extrait de livre de la semaine
Jusqu’ici, en effet, les meurtres d’État et la brutalisation systématique étaient réservés au contrôle et à l’enfermement des misérables et des indésirables, des prisonniers et des prévenus, des colonisés et des sans-papiers. La pénalisation des révoltes des damnés intérieurs était elle aussi bien distincte de la police des révolutionnaires non ségrégés.
Les clefs d’étranglements sont très peu employées contre les Blancs et les couches privilégiées en général. Quand elles le sont, c’est face à des comportements d’insoumission et, comme tous les dispositifs issus du répertoire endocolonial, avec une intensité et une régularité bien moindre.
Elles n’ont, pour l’instant – à ma connaissance – jamais tué que des damnés intérieurs. Elle sont en revanche passées dans le répertoire de la sécurité privée. En janvier 2010, Michael Blaise, un homme noir avec un vêtement à capuche est suspecté d’avoir volé des bières dans un supermarché. Il est saisi par les vigiles qui opèrent une clef d’étranglement à terre avec imposition du genou sur la colonne. Michael est tué.
Il y a quelques années, à l’occasion du mouvement des Gilets Jaunes, je me suis lancé dans une grande enquête sur ce qui cloche dans la police. Ce que j’ai découvert est à la fois terrifiant, hallucinant et très prévisible.
En fait ça ressemble beaucoup aux problèmes de tous les services publics : manque de formation, manque de moyens, recrutement illogique.
Avec une différence notable cependant : le racisme hostile profond de l’institution.
Je n’ai jamais pris le temps d’écrire l’article pour rendre compte de mon enquête. Il faudrait que je m’y remette.
Mais du coup j’avais lu un livre qui s’appelle La domination policière de Mathieu Rigouste.
C’est ce livre que cet extrait est issu. Et on y découvre que tout ce qu’on découvre pendant les grandes manifestations est vieux. Mais caché car normalement ça ne touche que les damnés de l’intérieur : les personnes dans les banlieues.
La citation de la semaine
« Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Don Helder Camara
J’ai entendu ça dans la bouche de Poutou je crois, pendant les débats sur la réforme des retraites. Je trouve que c’est une résumé parfait de l’arnaque qu’on nous vend quand on nous fait le zoom sur les violences en manifestation.