Comme annoncé hier, cette semaine je vais te présenter des remakes de posts que j’ai écrit y’a deux ans, avant que l’Atelier existe. On commence avec “il n’y a pas de wifi sur la plage”.
Les coachs et autres “entrepreneurs” qui font des photos en train de travailler sur la plage te mentent…
Il n'y a pas de wifi sur la plage. Donc les coachs qui font des photos d'eux en train de travailler sur la plage avec leur ordinateur te mentent. Ils posent pour la photo et le fantasme.
Et ne me dis pas “oui mais tu peux faire un partage de connexion avec ton téléphone”. Je sais. Mais le problème de la plage ce n’est pas que le wifi :
Il y a beaucoup trop de lumière donc tu ne vois pas bien l’écran
Le sable et le sel endommagent l’ordinateur
C’est un environnement bruyant
Tu as des enfants (qui veut travailler dans un endroit où y’a des enfants ? Normalement on les met précisément à l’école pour pouvoir travailler).
Quel intérêt à part faire fantasmer ?
Il existe peut-être des personnes qui travaillent régulièrement sur la plage. Devine quoi ? Elle n’en font pas tout un fromage sur les réseaux. Car c’est leur norme. Quand quelque chose est ta norme tu n’en fais pas un post sur Instagram.
Quand j’habitais en Pologne, je ne faisais pas un post Facebook pour dire qu’il faisait -10°C… c’était trop courant.
Quand j’habitais en Guadeloupe, je ne faisais pas un statut msn (y’avais pas Facebook) pour dire que je sortais de la plage… c’était trop courant.
Le conformisme de l’anticonformisme
J’ai toujours trouvé ça paradoxal à quel point, ce qu’on nous vend comme étant l’anticonformisme est affreusement conforme. On est censé rêver d’un jour être à la plage.
Je peux t’assurer que je veux tout sauf aller à la plage. Si je voulais, je le ferai. J’ai une maison familiale en Guadeloupe. En fait la plage c’est cool…mais c’est comme tout dans la vie, ça a des inconvénients.
Je crois que c’est ça qui m’enrage le plus : le fait de faire croire aux gens qu’il existe des situations sans inconvénients, des situations rêvées. Alors que la vie d’entrepreneur indépendant vient avec son lot de violence et de souffrances. Elles sont juste différentes.
Les hashtageurs du succès
Je connais quelqu’un qui appelle ça “les hashtagueurs du succès”. Je trouve la formule brillante.
Ça recouvre toutes ces personnes qui disent en permanence des trucs du genre :
"Tout le monde peut le faire, j'ai cru en moi, il suffit juste de le rêver pour l’obtenir #volonté #everythingispossible #ifyoucandreamityoucandoit".
Problème : on ne va pas sur Instagram poster les échecs. On subit donc une énorme bulle de distorsion de la réalité. Personne ne poste sur Instagram "j'ai acheté un billet de loto et j'ai perdu".
D’ailleurs, souvent, quand je raconte mes anecdotes de recruteur, les gens finissent par penser que j’étais un recruteur doué. Alors que non. C’est juste que je raconte principalement ce qui a marché. Pour le transmettre aux autres.
Les meilleures stratégies sont celles qu’on raconte après
Ne l’oublie jamais. Penses-y, la prochaine fois que tu vois une photo d’un ordinateur sur la plage.
Remarque… si ça se trouve, je suis juste grincheux parce que j’aime pas la plage. Et j’ai déguisé mon scrogneugneu derrière une pensée structurée et philosophique.
Tu n'es pas grincheux, tu es lucide.
La plage, c'est à éviter entre midi et seize heures pour le soleil qui est trop fort, les coups de soleil.
Perso, j'aime y aller moins d'une heure et bouger plutôt qu'y rester.
Le problème de ces "winners", c'est qu'ils cachent leurs échecs et le prix de leur relatif succès et font culpabiliser ceux qui sont en train de galérer. Une preuve de plus que ce n'est pas une bonne idée de vivre par le prisme du regard des autres