Fais un cupcake avant de faire un gâteau
Il faut vendre des cupcake avant de vendre des gâteaux.
C’est une métaphore pour illustrer la manière dont les startups vont aborder les projets.
La manière grosse entreprise de faire
Kévin a une idée : faire une application qui dit où sont les places de parking disponibles.
Il fait donc une étude de marché où il demande aux gens s’il auraient besoin d’une telle application. Les gens répondent que oui.
Alors il commence à développer l’application. Mais ça lui prend du temps.
D’autant plus qu’il veut faire une application vraiment propre.
2 ans après, il sort son application. Et c’est un flop parce que personne ne veut payer pour ça.
La manière startup de faire
Johanna a la même idée. Sauf qu’elle commence par faire la version la plus petite possible d’un produit final : un cupcake.
Elle va donc prendre une grande rue et, toute la journée, proposer aux automobiliste de leur indiquer s’il reste une place, en l’échange d’argent.
Très vite elle se rend compte que les gens ne veulent pas payer pour ce service.
Elle a gagné 2 ans. Elle peut désormais penser à une autre manière de monétiser, ou à un autre service
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Écrire un livre version gâteau
Je veux écrire un livre de développement personnel. Je commence par faire un plan détaillé, puis je commence par écrire la première page puis la seconde, etc. Jusqu’à avoir un livre complet au bout d’un an.
Je le fais lire à un éditeur qui me pointe une faille béante dans la construction. Je suis trop démoralisé pour tout refaire. Et surtout c’est désormais mon bébé, je ne veux plus y toucher.
Écrire un livre version cupcake
Je commence par faire un plan succinct. Le titre des chapitres avec une phrase descriptive. Je l’envoie à mes proches. Ils me font un retour. Par exemple en me disant pourquoi ils pensent qu’il manque un concept ou alors que tel chapitre de la fin devrait aller au début.
J’intègre leurs corrections.
Le Minimum Viable Product
Ce concept que je viens de te vulgariser c’est celui du MVP (Minimum Viable Product).
Puisqu’une startup opère avec des ressources limitées elle doit en tenir compte dans sa manière de produire les choses.
Elle doit le faire en respectant ses propres points forts et faibles. En effet, pour une grosse entreprise c’est facile de faire une étude de marché. Elle a le temps et les ressources pour.
Mais une startup doit évoluer vite avec peu de ressources.
Un enfant n’est pas un mini-adulte
Quand quelqu’un lance une startup et se met à faire une étude de marché, il est en train de recopier ce qu’il a vu dans les grands groupes. Mais ça ne marche pas, c’est comme si un enfant se mettait à faire comme les adultes : y’a quelque chose qui coince.
Parce qu’un enfant n’est pas juste un mini-adulte.
Idem ici : une startup n’est pas une mini grande entreprise. Elle doit jouer sur ses forces.
La plupart de nos projets ressemblent à des startups mais nous les menons comme une grande entreprise
Depuis que j’ai compris ça, j’essaie d’éviter de faire la méthode grosse entreprise de développement.
Sauf si j’ai une énorme équipe.
Mais sinon, si je veux faire un album… je fais l’album avec les moyens que j’ai. Et je fais un produit fini. Je n’attends pas d’avoir hypothétiquement du meilleur matos.
Quand j’ai créé les formations de l’Atelier c’était pareil. Les premières avaient une mauvaise qualité d’image (je filmais sans matériel, en plein confinement). Mais ça n’a pas empêché de les faire et de les vendre.
Done is better than perfect
Car c’est ça la plus grande leçon des startups : développer un amour pour le fait. Ce qui est fait sera toujours meilleur que ce qui est parfait mais pas fait.
Donc plutôt que de fantasmer ce que je pourrais faire si j’avais plus de ressources (plus de temps, plus d’argent), je me demande ce que je peux faire en l’état actuel des ressources.
Et ensuite je juge le résultat comme on juge un enfant : avec les yeux du potentiel.
Done is better than perfect.
Faire donne de l’énergie et de la confiance en soi. Imaginer un truc parfait procure un plaisir intellectuel mais diminue la confiance en mes capacités de faire.
Prends un projet que tu veux faire depuis longtemps et “startupise” le
Qu’est-ce que tu veux faire depuis longtemps mais que tu t’interdis de faire parce que tu considères qu’il te manque du temps, de l’argent, de l’expertise ?
À quoi ressemble la version startup de cette chose ? La version cupcake ? C’est quoi le produit fini que tu peux produire à ton échelle ?
Tu veux écrire un livre de non-fiction ? Fais la liste des chapitres et montre à des gens.
Tu veux investir ? Commence à investir des petites sommes pour comprendre comment ça marche.
L’idée c’est pas de dire que quand on veut on peut. L’idée c’est de devenir réaliste sur les ressources que l’on a.
Et surtout ne pas oublier que tous les produits finis auquel tu te compares… sont des adultes alors que toi tu es un enfant.
Quand quelqu’un me dit je vais passer 2 ans à enregistrer un album sans montrer ce que je fais… regarde c’est comme ça qu’il fait Orelsan…
Je réponds toujours c’est comme ça qu’Orelsan la grosse entreprise fait, oui. Mais ce n’est pas comme ça qu’il faisait à ses débuts. À ses débuts il sortait des mixtapes un peu dégueu qu’il uploadait sur son MySpace.
En d’autres termes : ton niveau de maturité et d’avancement déterminent ta manière de faire.
Les bébés rampent avant de comprendre comment marcher. C’est pareil pour tout.