Être autiste ne se mérite pas
Rappel : pendant les vacances scolaires on est en mode best-of ou contenu très court. On reprend le rythme normal à la rentée. Aujourd’hui je te repartage un de mes textes préférés sur la légitimité autistique. Je l’ai déjà partagé dans ma communauté Skool ici : https://www.skool.com/le-coin-des-autistes/si-tu-te-sens-illegitime-a-te-dire-autiste-regarde-ca?p=4ef8546d
Ainsi que sur mon compte Instagram ici :
C’est un texte issu du livre What I mean when I say I’m autistic (le meilleur livre à lire selon moi sur l’autisme) :
Si tu dis que tu es autiste, les gens douteront et diront que tu n’as pas l’air autiste.
Si ensuite tu consacres suffisamment de temps et d’effort pour leur expliquer le pourquoi du comment, les gens peuvent toujours en douter parce que tu ne possèdes pas le sceau d’approbation d’une institution médicale.
Si ensuite tu obtiens un diagnostic officiel — et que tu as la chance de l’obtenir facilement — alors les gens continueront d’en douter, parce qu’ils estimeront que le processus n’a pas été assez rigoureux pour être fiable, et qu’il devient trop simple de recevoir un diagnostic de nos jours.
Si tu obtiens un diagnostic officiel à travers la douleur, la sueur, les larmes et la paperasse, au terme d’un processus ardu et complexe impliquant ton médecin, ta famille et, dans certains cas, tes anciens profs d’école, même alors, les gens peuvent encore en douter.
Si tu trouves du réconfort et de la joie dans les mêmes choses que celles qui donnent aux autistes du réconfort et de la joie, personne ne pourra jamais te l’enlever.
À un moment donné, il faut savoir dire stop.
À un moment, tu dois renoncer à l’envie de te justifier davantage, parce que c’est un combat sans fin.
Si tu trouves du réconfort et de la joie dans les mêmes choses qui procurent du réconfort et de la joie aux personnes autistes, alors personne ne peut te l’enlever.
Je sais qu’il y a plein d’autistes qui ressentent un manque de légitimité à se dire autistes, mais il n’y a pas de légitimité à avoir. Ce n’est pas un truc qu’on gagne.
Cette vision est profondément ancrée dans la condescendance des personnes non autistes. Ça s’appelle le validisme.
J’ajoute à ça que si tu es un·e adulte qui n’est pas passé·e par le diagnostic quand tu étais enfant, c’est normal que tu n’aies pas l’air autiste selon les clichés.Parce que si tu avais eu l’air autiste selon les clichés, tu aurais été diagnostiqué·e enfant.
Au passage, ce fameux : « Tu n’as pas l’air autiste ».Je sais que c’est souvent dit avec bienveillance, mais c’est aussi validiste — de la même manière que dire à quelqu’un « Tu n’as pas l’air gay » serait homophobe.
Les gens disent ça parce qu’ils s’imaginent une version stéréotypée, parce qu’ils ne se sont pas intéressés au sujet et qu’ils n’ont aucune idée de ce à quoi ressemble réellement une personne concernée.
Ils ont juste vu ce qu’ils ont vu dans des films mal faits, dans les représentations dominantes et dans les caricatures.
Et... “les gens” c’est aussi toi-même... tu es probablement également victime de validisme intériorisé qui te pousse à croire que l’autisme se mériterait. Mais c’est un autre sujet.

