Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas de la dimension la plus prégnante. Le racisme hostile c’est quand je marche en Pologne et qu’on me crache subitement aux pieds en proférant une insulte raciale. Je n’ai jamais vécu ça en France. Le problème c’est que la définition la plus largement acceptée du racisme est celle du racisme hostile. Même dans le dictionnaire.
Quand quelqu’un vous dit que la société française n’est pas raciste, ce qu’il veut vous dire c’est qu’elle n’est pas hostile. C’est plutôt vrai quand vous êtes cadre dans un milieu bourgeois (ce qui est mon cas : je ne sais pas à quoi ressemble la vie d’un noir dans une cité).
Je ne m’étends pas sur le racisme hostile : tout le monde voit très bien ce que c’est. Faire des cris de singe quand un footballeur noir reçoit la balle, faire des ratonnades, déclarer que les arabes doivent rentrer chez eux, interdire aux noirs de prendre les mêmes bus que les autres… j’en passe.
Ce racisme n’est pas socialement accepté. D’ailleurs, quand il se produit, il engendre très souvent une vive réaction :
Voilà pourquoi, il est moins lourd à vivre. Quand on m’a craché sur les pieds, mes amis sont venus me défendre spontanément. Quand je raconte cette histoire, tout le monde s’offusque. En revanche, rare sont les personnes qui vont me défendre face à une moquerie ordinaire comme “on voit tes dents dans le noir”.
“Les actes les plus violents tendent à éclipser le racisme « ordinaire » qui affecte le quotidien de nombreuses personnes (regards hostiles, contrôles de police discriminatoires, propos injurieux, discriminations dans l’accès à un logement ou à un emploi…). Les associations interrogées font état d’une forme de banalisation et d’accoutumance des victimes à ces expressions plus subtiles du racisme. La CNCDH appelle les pouvoirs publics à prendre sans plus attendre la pleine mesure de ce phénomène et à mobiliser tous les moyens pour lutter contre.”
Dimension #3 : le racisme structurel
La suite, demain.