La semaine dernière je vous ai proposé de partager vos techniques personnelles dans un document partagé. Voir vos techniques m’a beaucoup touché et ému. Un peu comme si j’avais d’un coup des camarades solidaires, des gens qui comprennent ce que c’est.
Voilà un résumé de ce que vous avez mis :
L’aide professionnelle
L’application Psynergy de Delphine Py, psychologue. Plateforme avec plusieurs psychologues. On peut faire en vocal, en écrivant ou en vidéo. Les psy répondent souvent en vidéo. Très facile et ça permet de “voir” un.e psy sans bouger de chez soi, au moment qu’on veut dans la journée.
Je confirme : ça m’a beaucoup aidé les psys en visio. Surtout quand la dépression rend compliqué le fait de bouger de chez soi ou de s’organiser en termes de logistique.
L’aide des proches
J”APPELLE MES PROCHES car j’ai tendance à m’isoler
Je passe du temps avec mon chat, le faire jouer
Je demande aux gens de venir me voir plutôt que ce soit moi qui vienne a elleux (j’habite en banlieue).
J’en parle à mon copain et je mets de l'ordre dans mon espace de vie.
Je planifie toujours plein de sorties comme ça quand je suis en dépression je vois vite la chute de motivation et je m'efforce d'y aller avec quelqu'un pour ne pas me désister au dernier moment. Mais ça demande un petit groupe de copains souvent partants pour des sorties type conférence ou spectacle vivant.
Écrire ou verbaliser
J'ecris ma journée, ce qui m'inquiète, m'énerve, ça m'aide à mettre mes idées à distance et à prendre du recul.
Comme j’ai un trouble de l’humeur, les périodes dépressives çà me connaît mais c’est nouveau. Je n’étais pas consciente avant. Donc prendre conscience c’est déjà important c’est à dire se dire que si tout est noir c’est peut être car nous sommes en dépression et non pas car tout est noir.
J’ai donc créé un carnet d’équilibre dans lequel je me donne des conseils pour passer mes phases d’euphorie ou de dépression.
Quand je me sens glisser, je m’oblige à une sorte de routine d’hygiène mentale: quand je suis seule je mets en route mon enregistreur vocal sur mon téléphone et je verbalise tout haut mes pensées, sans jugement. Je discute avec moi-même. C’est le moyen que j’ai trouvé pour me rapprocher des conditions de mon analyse passée (bon, l’analyste en moins, c’est sûr…).
J’ai expérimenté qu’il n’y a rien de plus puissant pour moi que la verbalisation, c’est beaucoup plus fort que l’écrit car je m’entends dire ce que je pense, et ça m’aide beaucoup à sortir de certains mécanismes type victimisation…
Je n’écoute jamais les enregistrements. Je les efface tout de suite d’ailleurs. Mais je ne sais pas, il y a un truc qui est important dans l’idée d’enregistrer quand même.
Adapter son rythme de travail
Je me force à arrêter de travailler et à ne pas culpabiliser pour ça
Je décale mes activités pro en revoyant mes objectifs à la baisse et en gardant ce qui me plaît
Les activités
Je jardine
Je regarde une série
Je lis en roman
Je participe à des ateliers de création, type Journal créatif
Je me force à aller marcher
Je fais du sport
J’essaye de regarder la nature, des docs de nature,
Je mange au resto
J'écoute les podcasts de “change ma vie”.
Techniques pour barrer les pensées négatives
Ne pas oublier de respirer en accueillant les pensées qui piquent. Trouver à qui parler. Mettre un pied devant l'autre, une journée après l'autre. Trouver ce qui peut nous correspondre et ne pas forcer, le temps que la crise passe.
Une pensée qui m'aide : voir le mental comme une grande spirale. Quand on souffre au niveau mental, c'est que certaines mailles de la spirale ont été effilochées. On repasse régulièrement dans ces mailles au fur et à mesure qu'on avance dans notre spirale. Mais chaque passage permet de réparer un peu mieux la maille. Bon dit comme ça c'est complètement perché mais je le laisse au cas où ça parle à quelqu'un 😅
Je n’ai pas trouvé ça du tout perché. Ça me parle énormément. Et d’ailleurs je suis pas le seul puisqu’une autre personne a répondu :
Moi ça me parle. Même si j’utilise l’image de la spirale autrement. Le constat qu’encore une fois, à l’occasion d’un épisode de ma vie je me retrouve à confronter ma faille, ma blessure, toujours la même, réveille chez moi une profonde désespérance. Alors je visualise ma vie comme une spirale.
En vrai, je ne suis plus au même endroit. J’ai avancé, dans la spirale, et même si je rencontre toujours des circonstances qui viennent réveiller ma blessure, je ne suis plus au même endroit, mais un peu plus loin dans la spirale, et ça change tout, ça créé un espace de liberté qui me rend ma marge de manoeuvre pour ne pas me laisser enfermer.
Je m’écris des lettres quand je vais bien, pour les relire quand je vais mal.
Je fais le canard : je laisse les idées noires glisser sur mes plumes. J’ai réussi à comprendre avec le temps que ce n’était qu’une passade. Alors j’attends que l’orage passe en me “mettant à l’abri” : reprendre un projet de tricot ou de tissage abandonné (en général il y a une certaine satisfaction à voir la progression), quitte à le démonter complètement (pour le tricot) pour recommencer autre chose, si vraiment ça fait trop longtemps qu’il est abandonné.
Si mes mains sont occupées, mon cerveau vrille moins et une jolie pelote de laine toute moelleuse, c’est tellement satisfaisant à manipuler, et tellement plein de promesse d’un bel ouvrage à venir.
L’action sur les horaires
J’essaye encore plus que d’habitude d’avoir des horaires réguliers
Ré planifier m’aide énormément à ne pas sombrer dans le cercle « je suis en dépression j’arrive à rien j’arrive à rien je suis en dépression »
Tu as raté le doc ? Tu peux encore contribuer ici :
https://docs.google.com/document/d/1_V7Y7Skz2gbmxsfXLEHS9b3ZGlIFKpuc4Pioe8alKus/edit
Rachmaninov ! J'ai mis à jour le Google docs