[Débrief] Comment vous savez que vous aimez
Hier je vous ai demandé :
Quand je tombe amoureux j’ai une sorte de pincement sur la gauche du ventre. Et j’ai l’impression que y’a un liquide qui se déverse.
Je pensais que c’était universel. Apparemment, non. Du coup ça m’intrigue :
C’est quoi les signes chez toi ? Comment tu sais que tu tombes amoureux/amoureuse ?
Voilà vos réponses.
Les personnes qui ont un signal physique
J’ai été étonné de leur petit nombre. En fait ce cas est la MINORITÉ ? Je pensais que c’était genre 90% des gens qui avaient un signal physique.
Et y’a pas si longtemps je pensais que c’était 100%.
Après… l’échantillon est vraiment petit donc si ça se trouve c’est juste un hasard !
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C'est drôle, on a eu cette discussion avec mon conjoint il y a qqs temps.
Pour moi, c'est les papillons dans le ventre, l'impression de décoller du sol quand je le vois, une chaleur dans mon corps, l'envie d'être là pour lui. Et c'est aussi un peu d'angoisse du fait de mon histoire personnelle et de ma vision de l'amour.
Je trouve ça amusant que par défaut, en pensant "tomber amoureux / amoureuse" on pense à un amour romantique et tourné vers un humain. Mais c'est un autre sujet.
Pour ma part, réaliser que je suis "amoureuse" passe par une bouffée de chaleur, l'impression que mon coeur ralentit, que mon corps se détend et que la chaleur se diffuse dans ma poitrine. En parallèle j'ai l'impression d'avoir une force (mentale) énorme à ce moment-là.
Les fameux papillons dans le ventre !
Mais vient ce qui m’a vraiment vraiment surpris…
La majorité des personnes qui décrivent une manifestation physique, décrivent au moins une manifestation physique en rapport avec le coeur.
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Pour moi c'est littéralement une question de coeur.
J'ai un rythme cardiaque assez lent de base, donc je ressens d'autant plus quand il s'accélère alors que je ne fais pas d'effort physique, mais juste parce que je regarde la personne. J'ai l'impression qu'il fait beaucoup de bruit, et que des fois même il rate des battements.
Mmm... Je dirais une sorte de chaleur au niveau du coeur et du visage. Et surtout une sensation de bonheur qui m'envahit d'un coup. Je m'en rends compte assez vite, généralement 😊
Si on parle de sensation physique, je dirais que je me met à sourire quand je repense à cette personne ou que mon coeur s’emballe un peu.
Ah bah d’un coup je comprends mieux toute la symbolique du coeur partout ! Je n’avais jamais compris pourquoi le coeur représentait l’amour. Ça me dépasse depuis que je suis tout petit. Tout s’explique maintenant. Moi c’est vraiment uniquement dans le ventre.
Les manifestations mentales
C’est vrai que chez moi le signal physique arrive avant donc c’est vraiment ça que j’utilise comme radar. Mais en vrai j’ai aussi le signal mental : la sorte d’obsession pendant la première phase.
Ce qui est intéressant c’est que la force semble varier chez chaque individu. Ça va de l’obsession comme moi, à des choses plus légères.
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J'ai des pensées ominprésentes sur la personne. La personne me manque à chaque moment. Par contre, aucune manifestation physique (en dehors du désir sexuel)
Perso je pense à la personne alors qu'elle n'est pas là. Ce n'est pas du tout une obsession. Mais je pense quasiment jamais aux gens qui ne sont pas devant mes yeux sans raison.
On sent que les gens sont plus timides sur cette question ! Moi quand je tombe amoureuse je pense à mon partenaire matin, midi et soir et si on a consommé j’ai le ventre qui chauffe quand je pense à lui 😻
C'est le petit sourire de bonheur quand je pense à lui ou elle
La fluidité... qui devient évidence...
Le paradoxe
Je sais que j’aime quand je suis dans la compersion ! Que je sois responsable ou pas du bonheur de l’autre, je suis heureuse de voir cette personne heureuse.
Si on parle de sensation physique, je dirais que je me met à sourire quand je repense à cette personne ou que mon coeur s’emballe un peu.
Je ne suis plus dans le fait de fantasmer la relation mais dans le fait de la vivre et contrairement à ce que je pensais, j’ai moins tendance à dire je t’aime que dans mes relations où je ne le suis pas.
J’ai compris que c’était plus une manière d’y croire que de le penser réellement cette litanie de je t’aime.
La compersion c’est l’inverse de la jalousie, c’est le fait de se sentir heureux du bonheur d’une autre personne.
Mais ce n’est évidemment pas ça que j’ai trouvé paradoxal. C’est un sentiment que je connais aussi, même si trop légèrement par rapport à ce que j’aimerais.
Le paradoxe c’est : j’ai moins tendance à dire je t’aime que dans mes relations où je ne le suis pas.
Donc le fait que quand cette personne est amoureuse elle dit MOINS je t’aime car elle n’en a pas besoin pour se rassurer.
Et si je crois que l’amour n’est pas tombé sur moi ?
Voilà le dernier commentaire. Je vais prendre le temps de le découper en deux partie pour y répondre car il est dense.
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Désolé de détourner le truc, mais est ce que l'on parle d'un truc comme dans les films avec l'imaginaire du "quand ça t'arrives, tu le sais automatiquement" ?
Car perso, je ne pense pas avoir déjà été amoureux. En tous cas dans le sens ou les gens le décrivent et à l'âge adulte. J'ai déjà eu des relations bien sur, dont des très longues. J'y appréciais énormément mon conjoint mais à aucun moment je n'avais ces manifestations physiques ou ces sentiments d'extase, voire d'obsession.
Tu ne détournes pas la question. Au contraire c’était totalement la question cachée ! Je me reconnais beaucoup dans ton récit. Jusqu’à mes 25 ans j’avais exactement ce sentiment. Et exactement comme toi (sauf que c’est 15 ans au lieu de 13 ans) j’avais ça :
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Là seule fois où j'ai eu quelque chose qui s'est rapproché de ce que tu décris, j'avais genre 13 ans. Dans une sorte d'amourette de grandes vacances où j'ai passé l'été à faire les 400 coups avec une fille du camp ou j'étais. Là, oui, j'étais obnubilé par elle, une journée sans la voir était ruinée et j'aurais pu la suivre jusqu'au bout du monde.
Mais j'avais mis ça sur le compte de la puberté, étant donné que cela ne s'est jamais reproduit par la suite...
C’est vraiment exactement mon histoire. Sauf qu’à 25 ans je suis tombé amoureux d’un coup et j’ai compris que ce n’était pas le compte de la puberté. Que je n’étais tout simplement pas amoureux de la personne avec qui j’étais depuis six ans.
Alors attention : c’est mon histoire à moi. Donc ça ne veut absolument rien dire sur la tienne. Tu es la seule personne qui peut savoir. C’est au mieux un indice.
Si tu veux, j’ai fait un article pour détailler les indices que j’ai observés pour analyser avec une personne si elle a déjà été amoureuse :
J’y raconte notamment ce que je viens de te partager :
J’étais convaincu d’être amoureux. Je n’avais eu qu’une seule autre expérience…“passionnelle”.
Puis, en 2015, j’ai rencontré quelqu’un. On s’est mis en couple. Et tout l’air s’est mis à sentir comme lors de mon expérience passionnelle. 7 ans après. Alors que je pensais que c’était parce que j’étais ado à l’époque. Non. En fait c’est juste le goût de l’amour.
J’en ai retiré une conviction profonde : l’amour n’a qu’un seul goût. Y’a pas d’un côté l’amour doux et l’amour brutal.
En tout cas chez moi. Et, d’expérience, je ne suis pas le seul.
Souvent quand j’expose ce concept, mon interlocuteur réalise qu’elle a connu l’amour beaucoup moins de fois que ce qu’elle pensait.
Normal en même temps : l’amour est rare.
Mais, encore une fois, tu es la seule personne qui peut savoir. Et, accessoirement, on vit très bien sans “amour”. Car une personne a fait un commentaire très juste : il existe plein de formes d’amour. Ici je parlais sciemment de l’amour romantique mais je ne veux pas alimenter la sacralisation qu’on en fait.
D’autant plus que certaines personnes sont tout simplement aromantiques :
L'aromantisme est une orientation romantique qui consiste à ne pas éprouver d'attirance romantique, quel que soit le sexe ou le genre de la personne. Les personnes aromantiques ne peuvent pas « tomber amoureuses » mais peuvent développer des relations amicales ou queer-platonique.
L'aromantisme peut aller de pair avec l'asexualité (pas d'attirance sexuelle envers une personne) mais il peut s'associer à n'importe quelle attirance sexuelle : hétérosexuelle, homosexuelles, bisexuelle, pansexuelle, etc
Et c’est comme toutes les orientations : c’est une forme de nature et non pas un truc qui clocherait. Il n’est pas question ici de faire une injonction.
En amour il n’existe pas de normalité. La preuve avec les résultats de ce sondage !
Y’a un podcast super sur le sujet (qui est aussi en livre si comme moi tu as du mal avec le format podcast) :