[Débrief] Ce que vous aimez faire seul·es
Avant-hier je vous ai demandé ce que vous aimez faire seul·es.
Alors… forcément ça biaise les réponses dans ce sens. On n’a pas eu la parole des personnes qui ont du mal avec la solitude.
Mais… en même temps… c’est déjà la parole majoritaire. Donc ça fait du bien d’en avoir une autre. Comme l’a mentionné l’une d’entre vous :
Par contre je connais des gens qui ne supportent rien seuls. L'une voulait absolument m'accompagner au restaurant quand elle a su que j'y allais seule, elle trouvait ça anormal... Et ne veut même pas être seule pour le trajet pour aller au restaurant (trajet de jour et absolument sûr). J'ai du mal à ne pas être agacée.
Aimer la solitude n’est pas vu comme une chose normal
Si bien qu’une d’entre vous s’inquiète :
Tout, absolument tout et ça m’effraie un peu.
C’est d’ailleurs l’une des premières questions que je pose quand je sens que ça peut devenir sérieux avec quelqu’un, si mon indépendance peut poser problème et à quel point.
Je voyage seule, vais au resto, au cinema, faire du shopping seule, au spectacle seule et c’est indispensable et vital pour moi.
C’est fou parce que j’ai eu aussi cette réflexion : comment faire de la place à une autre personne alors que j’aime tant ma propre compagnie ?
En vrai… ce sont plutôt les autres qui me poussent à cette réflexion.
Et en vrai de vrai… c’est plutôt dans le couple.
Je me rends compte en le disant que du coup c’est exactement comme la lectrice que j’ai virtuellement coupé pour dire exactement comme elle. Donc redonnons-lui la parole :
Typiquement, à ce stade de ma vie c’est impossible d’envisager de m’installer avec quelqu’un parce que je sais que je ne pourrai jamais être vraiment seule (autant physiquement que mentalement).
Je sais que je peux clairement passer des semaines seule à faire ma vie, adorer ça, sans donner de nouvelles à personne, je ne suis pleinement heureuse que quand je suis seule et c’est compliqué de l’expliquer aux autres qui ont du mal à le comprendre.
Ce n’est pas à ce point chez moi, mais j’ai effectivement cette même capacité. Je dirais même que la faille est plutôt dans l’autre sens : si je n’ai pas 3 ou 4 soirs de la semaine où je suis seul ça commence à être compliqué.
Je me manque.
J’en avais parlé ici :
La pression de l’entourage
J'adore voyager seule, aller à des concerts ou des festivals, des expositions, dans un café pour travailler ou lire... En général j'aime bien passer du temps toute seule, même si j'aime aussi beaucoup avoir de la compagnie aussi :) j'essaye de composer avec ça dans ma vie au quotidien, beaucoup de gens ont du mal à comprendre pourquoi, mais perso j'adore !
En vrai c'est limite plus compliqué pour moi de comprendre pourquoi certaines personnes ne supportent pas d'être tous seuls pour faire les choses - comment font-ils pour revenir à eux-mêmes s'ils sont tout le temps entourés ?
Alors là… je n’ai absolument pas la réponse. Je me pose exactement la même question. Je n’arrive pas à comprendre comment ces personnes se ressourcent. Mais en même temps c’est une des polarités de l’extraversion/introversion. Les personnes qui se rechargent dans la solitude/ celles qui se rechargent dans la compagnie.
Je me dis que ça doit être difficile parce que ça fait dépendre son énergie dans quelque chose qu’on ne contrôle pas : les autres.
Après… tout le monde dépend des autres, ce n’est pas la question. Mais c’est vrai que c’est si loin de moi..
L’incompréhension est mutuelle. Je ne les comprends pas plus qu’ils ne me comprennent.
Mais revenons au commentaire :
Bref, à bientôt 35 ans je réalise que c'est un peu moins commun d'avoir besoin d'être seule, et je sens vraiment la pression autour de moi (pression d'avoir un couple fusionnel, pression d'avoir une famille, pression de devoir tout faire avec d'autres personnes). Mais ce n'est vraiment pas moi :)
Ah par contre, prendre des décisions toute seule c'est plus compliqué :) j'aime beaucoup brainstormer avec les autres et me lancer dans des projets en groupe, c'est ce que je préfère !
On arrive au coeur de ce qui m’a interpellé dans cette réponse et que je vois de plus en plus autour de moi : des femmes à qui on met la pression.
J’ai l’impression de moins l’observer chez les hommes. On a un peu la figure du geek qui, bien que non valorisante, est un stéréotype déjà installé dans nos logiciels.
Courage en tout cas à toutes les personnes qui ressentent la violence de l’injonction à s’entourer. Injonction d’autant plus violente qu’elle émane… de notre entourage.
C’est paradoxal quand même ? Que ça soit l’entourage qui nous pousse à nous entourer davantage. Comme s’ils voulaient nous refourguer ?
On rencontre davantage de gens
Aller à un concert, au stade, ou voyager seul. J'aime bien le côté exploration et d'aller à son propre rythme, que ce soit expédier un musée si je n'aime pas ou à l'inverse y rester 4h si je kiffe (genre le musée Carnavalet sur la Révolution française à Paris). C'est aussi souvent dans ce contexte qu'on rencontre plus de gens que quand on est venu en couple ou en groupe
C’est effectivement quelque chose que j’ai vécu en allant en boîte seul. Car, à chaque fois, j’avais ce que j’appelais la maladie du mec tout seul. Un mec tout seul en boîte c’est chelou et les groupes le font sentir en se refermant sur le passage.
Le souci c’est que du coup ça pèse sur l’humeur, on devient soi-même moins souriant, moins avenant et c’est le cercle vicieux.
Par conséquent, mon objectif était toujours de m’intégrer à un groupe de plusieurs personnes via la danse. Et ensuite ça débloque tout. La maladie du mec tout seul disparaît et, au contraire, c’est l’inverse qui se produit : on rencontre plein de gens.
Car on n’est pas soi-même dans un groupe fermé.
J’avais fait également un truc similaire quand j’étais recruteur. J’étais allé à un événement professionnel avec une session de networking. C’était une conférence. Et, plein de gens étaient tous seuls, comme moi. Par conséquent j’ai organisé un groupe des gens qui étaient venu seuls.
Je disais hey, tu veux venir avec moi/nous dans le groupe des gens seuls ?
Et j’ai fini avec un groupe d’une dizaine de personnes !
La solitude pour diminuer le stress de l’organisation
je peux tout faire seule, que ce soit resto, cinéma, voire même voyager (façon de parler, je suis effectivement partie seule, mais pour me retrouver dans un groupe de cavaliers, que je ne connaissais pas)
je préfère faire des trucs seule car si j'organise pour ma famille ou amis, ça me met une pression immense au cas où qqch ne se passe pas bien.
je n'aime pas l'imprévu, j'ai besoin de pouvoir me projeter pour à peu près tout (pour choisir un gite, je décortique tout l'environnement google maps et street view ; pour prendre le ferry en écosse je suis allée la veille regarder exactement où c'était et comment ça se passait) ; du coup j'aurais du mal à laisser qqn d'autre organiser, et dans cette situation, je serai extremement passive et je ne pourrai prendre aucune initiative de peur de mal faire.
Dans la même idée :
À peu près tout je pense. Voyages, spectacles/ciné, expos., plage. Même le resto qui me faisait un peu peur seule me fait kiffer de plus en plus. Choisir d’aller où on veut, quand on veut en n’ayant à négocier qu’avec soi même, c’est vraiment un luxe dont je ne saurais me passer
La balade
Le restaurant, le cinéma seule, le shopping seule, me balader dans une ville. Ça me permet de faire exactement ce que je veux.
J'ai aussi fait des vacances seule. La première heure dans la ville j'ai un peu paniqué en me demandant comment occuper mon temps ; finalement je me suis très bien occupée seule!
Plusieurs commentaires ont mentionné la balade. Je ne m’étais même pas rendu compte que c’était une de mes activités solitaires ! C’est tellement naturel que je ne le conscientisais même pas. Mais, en effet, je sors souvent faire ce que j’appelle ma chasse pokémon d’adresses de la ville.
Je me balade au hasard et regarde si je vois des restaurants, des lieux culturels, des magasins, des boulangeries à garder en mémoire pour y revenir.
C’est une des mes activité principales à Paris. Fouiller mon quartier encore et encore. C’est fou comment dans un petit espace on peut rater plein de choses !
Pas besoin de vous !
Bizarrement je pense que ça m'est égal. Y'a pas d'activité "de groupe" que je ne veux/peux pas faire seul. Ciné, restau et cie, ça ne me dérange pas particulièrement.
C’est dommage car le bizarrement montre que la personne a cédé au fait que ça soit socialement mal vu. Alors qu’elle dit elle-même qu’aucune activité solitaire ne la repousse.
Mais ça reste une bonne conclusion.
En vrai faudrait une vraie conclusion mais là j’ai envie d’aller jouer avec GPT qui vient de déployer la version avec un accès web pour les utilisateurs payants. BISOUS !