Connais-tu ta vocation ?
Comment font ces gens qui adorent leur job ?
Si tu leur as déjà demandé ils t’ont probablement répondu un truc du genre : il faut suivre sa passion.
Ou alors ils t’ont cité le discours de Steve Jobs :
Votre travail va prendre une grande part de votre vie, et la seule manière d’être vraiment satisfait·e, c’est de faire ce que vous pensez être du beau boulot.
Et la seule manière de faire du beau boulot, c’est d’aimer ce que vous faites. Si vous n’avez pas encore trouvé, continuez à chercher. Ne vous arrêtez pas.C’est comme ça pour tout ce qui touche au coeur : vous le saurez quand vous l’aurez trouvé. Et comme pour tout grand amour, ça devient de mieux en mieux au fil des années. Alors continuez à chercher jusqu’à ce que vous trouviez. Ne vous arrêtez pas.
L’angoisse.
Ce discours ne peut pas aider quelqu’un qui commence. En tout cas pas cette partie.
Je le dis d’autant plus humblement que j’ai répondu exactement ça pendant des années où j’ai aidé mes élèves.
Mais je voyais qu’un truc clochait. Ça marchait sur quelques élèves, mais sur trop peu d’élèves.
Parce qu’on passe à côté d’un détail gigantesque.
Ça se passe dans l’autre sens
On dit qu’il faut suivre sa passion alors que c’est l’inverse : c’est elle qui nous suit si on lui donne les bonnes conditions.
Dans So good they can’t ignore you l’auteur enquête sur le sujet et se rend compte que l’épanouissement au travail dépend de deux choses : l’expertise et l’autonomie.
L’expertise c’est ce que décrit Steve Jobs : la seule manière d’être vraiment satisfait·e, c’est de faire ce que vous pensez être du beau boulot.
Produire quelque chose d’abouti nous permet de ressentir de l’épanouissement.
Mais ce qui manque dans ce discours c’est la notion d’autonomie. Problème : en général les entreprises essaient d’échanger notre expertise contre de l’argent, au détriment de notre autonomie.
C’est-à-dire que si on ne fait pas attention, on nous propose de faire des horaires de plus en plus grands au fur et à mesure qu’on gagne en expérience.
La partie sous-estimée du discours de Jobs
Moi-même je la redécouvre au moment où je t’écris. Je me rappelais de la partie sur “chercher sa passion”. Mais, en sachant, que les vocations sont rares et que la passion suit l’expertise, un autre passage a attiré mon attention :
Sachant que j’avais abandonné [l’université] , et donc que je n’avais plus à suivre les cours obligatoires, je me suis inscrit à un cours de calligraphie, pour apprendre comment faire. J’ai appris les lettres Serif et San Serif, l’espace variable qui existait entre les différentes lettres, et toutes les choses qui rendent la calligraphie superbe.
J’y trouvais la Beauté, l’Histoire, et l’Art d’une manière subtile que la science ne pourra jamais appréhender. C’était fascinant.
Rien de tout cela n’avait l’ombre d’une chance de pouvoir être utile dans ma vie. Mais dix ans après, tandis que nous étions en train de concevoir le premier ordinateur Macintosh, tout cela m’est revenu. Et nous l’avons intégré dans le Mac.
C’était le premier ordinateur avec une belle typographie. Si je ne m’étais pas inscrit en auditeur libre à ce cours d’université, le Mac n’aurait jamais eu différentes polices de caractères, ou des polices à espacement variable. Et comme Windows ne fait que copier le Mac, cela signifie qu’aucun ordinateur n’aurait eu ces polices.
Je trouve que ce passage résume bien l’effet d’essayer d’apprendre des trucs. Sans forcément de but précis.
J’ai vécu pareil avec l’écriture. J’ai appris sans raison particulière, parce que j’aimais ça. À 17 ans j’ai écrit un livre (pas ouf) de 328 pages juste parce que je voulais voir ce que ça faisait. J’y ai appris une compétence qui me sert encore aujourd’hui. Une compétence qui me sert là maintenant et dont tu profites.
Mais ce n’était pas planifié. D’ailleurs, au même âge, j’ai aussi fait des clips, juste pour voir. La compétence ne m’a jamais servi directement.
Quoique. J’y ai appris le montage vidéo et ça m’a servi pour monter mes formations.
Essaie des trucs
Oublie l’idée selon laquelle il y aurait une vocation et que tu peux la trouver en réfléchissant.
Fais des trucs.
Juste comme ça.
Ou pour être plus précis : apprends des trucs.
Des trucs… j’en ai en stock
Sur mon carnet, j’avais nommé cette partie Cible les compétences qui donnent du pouvoir. Mais j’ai trouvé ça plus drôle comme titre.
Si tu as du mal à te dire que tu peux apprendre des trucs sans but, je te propose pour commencer des compétences qui te permettent d’obtenir du pouvoir, du rapport de force pour conserver ton autonomie : savoir négocier ton salaire ou une augmentation, être capable de retrouver un job, utiliser le conflit (sans l’agressivité) pour avancer, mettre ton travail en valeur…
Toutes ces compétences tu les retrouveras dans mon catalogue de formation, à -75% jusque vendredi 23h59. Par ici :
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