Comment se fait le pont entre extrême-droite et patronat ?
Toujours dans ma lancée, j’ai continué avec une autre conférence de l’institut La Boétie :
La compatibilité
On en a parlé hier : l’extrême-droite a souvent un discours antilibéral. Mais, dans les faits, elle applique des programmes très libéraux économiquement.
Par exemple sous Orban en Hongrie on a parmi les pires conditions d’Europe pour les chômeurs.
De plus, elle ne gagne jamais sans aide du patronat. Et ça, certains l’ont bien compris. C’est pour ça que Zemmour a développé énormément de ponts.
Que ça soit à travers une structure qui se charge de faire le pont ou à travers des rencontres pour rassurer le patronat.
Les figures qui font le lien
Tu connais déjà Vincent Bolloré. Donc on ne revient pas dessus.
Mais il y a aussi Charle Beigbeder, le frère de l’écrivain qui a joué un rôle important :
En septembre 2017, il participe à la fondation du magazine L'Incorrect, dont il devient l'un des deux principaux actionnaires, avec Laurent Meeschaert. Ce magazine, créé après le retrait de la vie politique de Marion Maréchal, prolonge l'objectif de cette dernière visant à créer un pont entre Les Républicains et le Rassemblement national : le magazine veut réunir toutes les droites et être une « passerelle » entre droite et extrême-droite
C’est important d’avoir en tête l’existence de ces figures qui permet de comprendre que l’influence de l’extrême-droite ne tombe pas du ciel.
Les points communs de cette galaxie
La conférencière enchaîne en décrivant les grandes tendances de la galaxie. En effet, l’extrême-droite regroupe des entités très différentes. Mais voilà les points commun du patronat d’extrême-droite :
Liberté économique, autorité sociétale
Ce sont des mouvements qui mettent en avant quelque chose qui pourraient paraître contradictoire : libéralisme économique mais autoritarisme sociétal. Mais, in fine, ça se comprend aisément : pour déployer une liberté économique sauvage il faut avoir en même temps un appareil répressif qui dissuade les défavorisés de se révolter.
Se désengager des traités internationaux
Par exemple l’UE, mais pas que. L’idée c’est que l’état ne doit pas se mêler du commerce. S’i on veut commercer avec les russes on doit pouvoir le faire sans interdiction.Défiance envers les mesures environnementales
Avec une rhétorique magique : le problème c’est qu’on a pas assez privatisé la nature. Si on a un problème environnemental c’est parce que c’est impossible de gérer quelque chose de manière collective.
Or, quand chaque bout de la nature aura un propriétaire alors tout le monde défendra son propre bout et donc la nature au global sera protégée.Se considérer soi même comme une petite entreptrise
Je suis un actif, entièrement responsable de ma santé, mon hygiène, ma richesse. Je génère ma propre retraite et je n’ai pas à bénéficier d’un filet de sécurité collectif.
Le patronat n’est pas uni derrière l’extrême-droite
Il faut le rappeler : le patronat n’est pas tout entier aligné derrière l’extrême-droite. Il y a une bataille entre cette galaxie et le patronat pro-UE. La ligne qu’incarne Macron.
Ce qu’on note c’est la montée des ponts. Mais ça ne veut pas dire que tout a basculé. Loin de là.
Le rapport entre patronat et l’histoire de l’extrême-droite
La deuxième partie est très différente (ça aurait pu être deux conférences différentes) puisque l’orateur va essayer de faire le lien entre l’histoire de l’extrême-droite et le patronat.
Il montre notamment comment Mussolini était marginal avant qu’il ne propose de se constituer en milice, financée par des patrons, pour aller tabasser des communistes.
Mais… je te laisse découvrir par toi-même dans la vidéo, c’est vraiment instructif :