21 août 2024
Je suis allongé sur le dos par terre, sur le tapis de mon salon. Je viens de tomber de la chaise, percuté par une douleur intense derrière le dos.
Chaque mouvement me fait hurler.
J’entends la voisine du dessus marcher sur son parquet. Je sais qu’elle m’entend. Je me demande ce qu’elle croit.
J’étouffe un nouveau cri.
J’essaie de me traîner jusqu’à la chaise pour récupérer mon iPhone. Si je dois appeler à l’aide c’est ma seule solution.
Mais je sais que je n’ai pas besoin d’appeler à l’aide. Je connais la douleur, c’est la troisième fois que ça m’arrive dans la vie. La première fois je suis allé aux urgences en panique.
Il n’y avait rien à faire d’autre que respirer en attendant.
Mais quand même, on sait jamais, ce serait mieux d’avoir mon téléphone en main.
J’essaie de me retourner sur le ventre mais ça me fait trop mal…
Alors j’attends quelques minutes.
Quand je pense qu’avant-hier j’avais l’impression de m’en sortir.
Je finis par réussir à me remettre sur le ventre et je récupère le téléphone dans un dernier effort avant de m’allonger à nouveau…
Je suis déjà moins angoissé.
J’attends encore.
Et au bout d’une grosse demi-heure, je suis capable de me relever. Je me précipite vers mon lit.
J’ai cru que je pouvais me passer de toi
C’est comme si le lit était passé de philtre d’amour à empoisonnement par jalousie. Il a vu que j’allais m’en sortir alors il a sorti le bazooka ce bâtard.
Le lendemain c’est la loose. Chaque mouvement continue à me faire mal à en serrer les dents.
Je passe la journée avec quelques petits flashs de pensées suicidaires.
Bah voilà. On y est.
Welcome back old dark friends.
Ça m’apprendra à faire du sport sans être sportif.
Tout recommencer à zéro ?
Je me couche.
Non c’est mort. Je veux pas mourir.
Je mets un album mélancolique de mon adolescence. J’enfourche un vélo. Je vais sur la Seine, encore une fois.
La drogue fonctionne, la souffrance se suspend.
Je me couche.
On est demain.
Nouvelle mission : retourner à la librairie anglaise parce que pourquoi pas, ça m’avait bien réussi.
Je tombe sur un livre qui m’intrigue.
Mais je ne lis pas de fiction.
Mais c’est vrai que la couverture me donne envie.
Mais je ne lis pas ça.
Je me dirige vers mon rayon de non-fiction. Sauf que j’ai épuisé ce que je voulais à force d’y aller pendant mes missions.
Et là j’entends une meuf dire à son mec : non mais c’est un livre jaune avec les mots rayés en bleu. Là c’est bien l’autrice mais pas le bon livre.
Je lève la tête, je vois qu’elle est au rayon des auteurs en A… bon là c’est sûr.
Comment concilier mon besoin d’aller lui épargner de chercher et ma totale asociabilité dans cet état ? Ok on avait dit que je me prenais pas la tête sur ce genre de choses, en dépression.
Je m’approche d’eux et je lui tapote l’épaule délicatement avec un exemplaire du livre. Les deux se retournent et elle s’exclame, surprise : ah merci, voilà !
Mais c’est quoi ce livre qu’une meuf cherche partout à ce point ? Allez, je vais l’acheter. Le lire ? Peut-être.
C’est fini d’une traite
Je me réveille en pleine nuit, comme d’habitude. J’ai encore mal au dos. Je décide de lire le livre. Comme d’habitude je déteste l’introduction. Mais une fois que ça démarre, je suis happé.
Ça parle d’amour, de santé mentale, d’amitié, de mort.
Tout en étant un hymne générationnel. Et comme l’autrice a moins d’un an de plus que moi… j’en suis.
Je lis et je sais déjà que je vais l’offrir.
Je lis, je lis et… c’est déjà fini.
Et tout est fini. La dépression aussi.
Non ça s’est pas passé comme ça
Enfin… je crois. Ça peut pas s’être passé exactement comme ça. Mais franchement… presque. Il se trouve que l’épisode du tapis m’avait fait faire une brève rechute mais que, grâce au bénéfice du programme de sport, je me suis vite remis.
Je sais que c’est fini. Je le sens.
Et… 3 jours après, je n’ai plus aucun doute : je ne suis plus en dépression.
L’épilogue
J’ai encore un épisode à raconter, mais demain c’est l’email premium. J’ai fait en sorte que la série se tienne : tu n’as pas besoin de lire l’épisode d’après, l’histoire est finie. Mais si tu veux un épilogue, voici ma proposition.
On l’avait déjà fait lors des chroniques guadeloupéennes en 2021 : pour accéder à l’épisode je t’ouvre un essai gratuit à l’Atelier Premium. Le deal c’est que tu mets ta carte bleue mais ça ne te débite rien. Et ça te débitera dans deux semaines si tu n’as pas annulé.
Et comme c’est absolument pas mon délire d’être une salle de sport qui profite parce que tu oublies de résilier, si tu rates la date tu m’envoies un email (ou plusieurs, je réponds toujours quand je vois mais parfois je vois pas) et je te rembourse.
Enfin… si tu veux résilier… tu peux aussi vouloir continuer parce que tu as toujours voulu tester le premium et que c’est l’occasion :