03 juillet 2006. Je viens d’avoir mon bac.
Je suis dans un événement organisé par EDF qui s’appelle le prix de l’excellence et qui réunit une quinzaine de bachelières de Guadeloupe (on était trois garçons). Au cours de la journée on fait une sorte de tour de table pour dire ce qu’on veut faire. Et là une des participantes raconte sa vie, du bac jusqu’à la retraite. J’exagère à peine. Elle avait même prévu que sur le côté elle ferait de la danse classique.
J’avais trouvé ça dingue. Mais je ne l’ai pas enviée… au contraire ça m’a attristé pour elle. Je me demandais comment on pouvait choisir comme ça pour toute sa vie. Je me suis demandé si elle avait aussi planifié son enterrement.
À l’époque j’avais déjà compris qu’elle était la minorité… mais ça n’avait pas toujours été le cas. Je me rappelle avoir été très angoissé pendant mes années lycée par la croyance selon laquelle les autres savent répondre à la question tu vas faire quoi plus tard.
Je n’oublierai jamais cette sensation horrible.
D’ailleurs, pour l’anecdote, quand ça a été mon tour de parole j’ai dit que je voulais être chimiste… c’était vraiment mon rêve professionnel. J’ai même la vidéo d’ailleurs. Sauf que j’ai découvert en prépa que je détestais la chimie autant que je détestais la cuisine. C’est la cuisine mais en pire parce que les trucs explosent si jamais tu rates la recette… l’enfer. J’aimais la chimie théorique mais dès que ça a été en pratique j’ai détesté.
Je suis content de n’avoir jamais oublié cette angoisse, même 11 ans après…
04 mars 2017. Je suis invité à prendre la parole devant des lycéens et lycéennes lors d’une table ronde.
Alors je leur dis ce que j’aurais rêvé qu’on me dise à l’époque. Avant moi s’étaient succédés des personnes qui avaient expliqué leur parcours avec brio, sans se rendre compte de comment c’est angoissant. Parce que quand on raconte son parcours on a tendance à le rendre cohérent. Alors que la vérité c’est qu’on s’est orienté·es à tâtons, mais qu’on ne se rappelle plus.
Alors je leur ai dit un truc du genre :
Les gens avant moi ont cru vous dire la vérité, mais ils vous ont menti. À vôtre âge ils n’avaient pas la moindre idée de ce qu’ils allaient faire plus tard. Je ne vais pas vous raconter mon parcours, on s’en fiche. Je suis venu dire à toutes les personnes qui aujourd’hui ne savent pas ce qu’elles veulent faire plus tard que c’est normal. Vous êtes même l’immense majorité.
L’immense majorité des gens sont incapables de dire ce qu’iels feront dans 5 ans et c’est pour ça que la fameuse question d’entretien nous angoisse.
Mais en vrai heureusement.
Tu imagines si tu gérais tes journées comme ça ?
Puisque j’ai dit qu’à 13h00 j’appellerai machin alors je le fais quoi qu’il arrive, peu importe ce qui se passe.
Ça n’a aurait aucun sens : bien sûr que tu vas t’adapter aux changements. Alors imagine gérer une année entière comme ça ? Ne parlons même pas d’une vie.
Ce serait comme de préparer un match de boxe en disant bon je vais faire ça et quand elle va faire ça alors je vais riposter en faisant ça…
Comme dit Mike Tyson : tout le monde a un plan, jusqu’à se prendre le premier coup de poing dans la figure.
Bien sûr qu’il faut apprendre à piloter et non pas à planifier définitivement l’itinéraire.
D’autant plus que…
Personne ne rêve de rentrer dans le système capitaliste
C’est ce que raconte le livre entrez rêveurs, ressortez manageurs.
Aucun enfant ne rêve de devenir contrôleuse de gestion, trader ou chef de projet marketing.
On doit forcément intégrer la notion de marché du travail : les métiers les mieux payés viennent avec un coût élevé. Soit ils sont dangereux, soit faut vraiment beaucoup d'années d’études, soit ils sont chiants…
Mais du coup… à quoi bon apprendre à s’orienter si toutes les destinations sont merdiques ?
Heureusement y’a un truc pour nous sauver :
Tout le monde aime travailler
Tu connais la phrase clichée :
Choisis un travail que tu aimes, et tu n'auras pas à travailler un seul jour dans ta vie
Elle a été prononcée par Confucius qui est né plus de 500 ans avant Jésus-Christ. Je trouve que c’est ça la partie la plus importante. Que… même à une telle époque avec des conditions encore plus dures qu’aujourd’hui, on disait déjà ça.
Parce qu’il existe en nous un besoin fondamental de travailler. Tous les humains que j’ai rencontrés dans ma vie avaient besoin de travailler pour s’épanouir.
Attention je n’ai pas dit : s’employer. Et encore moins : s’employer dans un système capitaliste. Sinon, en effet, je connais plein de personnes qu’un emploi dans un système capitaliste détruit de l’intérieur.
Mais… tout le monde aime travailler.
La question du coup c’est : comment on fait pour protéger la partie épanouissante du travail sans qu’elle soit trop gâchée par la partie aliénante du système capitaliste ?
Les 3 leviers d’épanouissement
On l’avait vu lors de la semaine sur la motivation : les sciences sociales sont formelles sur ce point.
Ce qui va créer de l’épanouissement dans une activité c’est :
l’autonomie
la maîtrise
le sens
Et avec en transversal : les gens. Je peux avoir un travail où j’ai l’autonomie qu’il me faut, où je développe mon expertise et où je trouve du sens mais si je déteste les gens autour de moi ça va me miner.
Malheureusement, le capitalisme moderne a tendance à produire deux types de jobs :
Les emplois aliénants pour les personnes qui ont perdu au jeu des diplômes
Les bullshit jobs pour les personnes qui ont gagné au jeu des diplômes
Donc, soit tu fais un truc où tu gagnes pas beaucoup d’argent et où on t’exploite totalement, soit tu fais un truc relativement bien payé et moins exploitant mais qui sert à rien.
Heureusement, il y a aussi des jobs qui ne sont ni aliénants, ni bullshit. Plus rare certes, mais ça existe.
Heureusement aussi que même dans un job bullshit on peut réintroduire une dose de sens. C’est dur mais c’est faisable.
Le secret c’est que la seule manière d’y arriver si tu n’as pas de vocation c’est de consciemment choisir de réunir les 3 ingrédients. De savoir comment cheminer pour arriver à cette combinaison.
Il faut commencer par la maîtrise
C’est probablement ce que les gens ratent le plus souvent : il faut commencer par muscler sa compétence. Parce que personne va te proposer de l’autonomie si tu débutes sur un sujet. L’autonomie se négocie quand ta compétence devient recherchée.
C’est pour ça que si je voulais devenir développeur, je ne commencerais pas par retourner à l’école, je commencerais par essayer de coder des trucs.
Peut-être qu’ensuite je déciderai de repasser par l’école, mais mon premier réflexe serait de voir si j’aime bien développer ce muscle. Une compétence c’est comme un sport : c’est toujours une douleur de la développer. Mais… il y a des douleurs que tu aimes et des douleurs que tu n’aimes pas.
Par exemple, j’adore la douleur de m’améliorer en écriture (qui implique par exemple en ce moment même d’être assis sur ma chaise alors qu’il faisait beau dehors et que le soleil est en train de se coucher donc je l’ai raté).
Mais je déteste la douleur de m’améliorer en tâches administratives.
Donc avant de me lancer dans un chemin c’est primordial que j’évalue à quel point je vais aimer la douleur associée au développement de la compétence.
C’est, entre autres, ce que je t’enseigne dans ma nouvelle formation :
DESSINE TA VIE PRO : l'anti bilan de compétence, sans réfléchir des heures, sans tests
Dedans je te montre la méthode pour faire des prototypes avant de te lancer. Pour justement ne plus te fourvoyer des années dans des cul-de-sac qui te donneront l’impression d’être bloqué·e.
Je te montre également les autres étapes qui permettent de réfléchir non seulement à la maîtrise mais à l’autonomie et au sens.
Comme d’habitude, cette formation dure moins d’une heure et demie et est garantie à vie. Si tu veux un remboursement il suffit de le demander. Donc ça vaut le coup d’essayer pour voir si ça te correspond.
Surtout que, paradoxalement, c’est quand tu ne cherches pas à changer de job qu’il faut apprendre comment faire pour s’orienter professionnellement. Car, quand tu auras besoin, il sera trop tard.
C’est quand tu n’en as pas besoin que tu en as le plus besoin.
C’est une des raisons d’ailleurs qui fait que certaines personnes arrivent jamais à améliorer leur vie professionnelles : parce qu’elles ne se posent la question uniquement quand elles ont l’urgence.
C’est pour ça que les bilans de compétences t’obligent à te poser, à gamberger, et que c’est long. Parce qu’ils veulent t’obliger à prendre le temps sans te précipiter.
Te précipiter encore et encore te met dans une situation de faiblesse qui fait que tu n’as aucun rapport de force pour négocier ce que tu recherches dans un job. Ne serait-ce que parce que tu auras un enjeu financier de retrouver un salaire.
Ce qu’on veut c’est apprendre à être toujours en situation d’avoir la prochaine étape en tête et donc de pouvoir se préparer avant que ça soit urgent.
Si ça te parle, tu peux regarder le plan détaillé de ma nouvelle formation. Si tu l’achètes avant demain (vendredi) 23h59 tu peux l’avoir à moitié prix en utilisant ce lien :