Alors là... je m'y attendais pas
Vos réponses au sondage d'hier
Hier je vous ai envoyé le texte d’une étude menée auprès d’instituteur·ice·s britanniques en vous demandant de vous positionner :
“Chloé est une élève de 7 ans qui est dans ta classe. Elle est meilleure amie avec une autre fille de la classe, Mia, bien que Chloé ne semble pas être amie avec aucun des autres enfants.
Chloé adore les suricates, et a des images d’eux sur ses cahiers, et fait souvent référence à eux dans ses devoirs d’expression écrites (rédactions).
Chloé copie aussi beaucoup des comportements de Mia.
Elle est difficile face aux repas et râle pendant un long moment à propos de sa nourriture chaque heure du déjeuner.
Il vous est demandé de lui mettre de la crème pendant les mois d’été, ce qui met Chloé dans un grand état de détresse. Elle souffre d’un eczéma léger.
Elle est généralement assez nerveuse et s’inquiète beaucoup à propos de son travail.”
Bon… je savais que vous feriez mieux que mes abonné·es Linkedin.
Sur LinkedIn 61% ont trouvé que Chloé était autiste.
J’étais surpris (et c’est pour ça que j’ai voulu faire le test avec vous) parce que je pensais que les gens allaient me voir venir et donc que j’aurais un énorme chiffre sur Chloé est autiste.
Au final leur chiffre est similaire au 55% de l’étude. D’ailleurs, hier quand on était à une centaine de votes iels étaient exactement 55% ! La coïncidence m’a fait rire.
Donc voilà vous, vous, avez été plus perspicaces. Mais en même temps ça fait 2 mois que je ne vous parle quasiment que d’autisme, tous les jours.
Vous avez raison la description de Chloé est bien la description typique d’une fille autiste de 7 ans.
Mais en revanche…. je ne m’attendais pas à la suite. Je vous ai ensuite présenté Julie :
Julie est une élève de 7 ans dans ta classe. Elle adore jouer à chat et apprécie énormément de pouvoir jouer pendant la récréation. Elle essaie de participer avec les autres enfants, mais a tendance à être ignorée.
S’il y a du temps libre en classe, Julie le passe à jouer avec ses cartes Harry Potter. Deux élèves de la classe aiment aussi Harry Potter, mais Julie est de loin la plus obsédées par cet univers.
Elle aime la routine de la classe, mais tu as remarqué qu’elle peut avoir du mal à passer de la récréation — où elle joue à fond à chat — au retour en classe.
C’est une enfant assez anxieuxe, qui s’inquiète beaucoup à l’idée que quelque chose se passe mal. Quand elle est contrariée, elle a du mal à se calmer et tu as observé qu’elle réagit bien à des règles et des limites très claires.
Elle a été impliquée dans quelques disputes et bagarres avec ses camarades, ce qui t’oblige, toi et le reste de l’équipe, à garder un œil attentif sur elle.
De manière générale, Julie est une enfant en bonne santé, mais tu as noté que son déjeuner manque d’options saines comme des fruits.
Voici ce que vous avez répondu pour Julie.
Alors là… je suis super étonné ! Car, dans l’étude originale, 70% des instituteur·ice·s ont répondu la bonne réponse c’est-à-dire que Julie est autiste.
Et normalement, ce que je voulais t’annoncer aujourd’hui c’est que c’est fou parce que quand on donne la description de l’autisme typique masculin à un prénom de fille, les instituteur·ice·s reconnaissent l’autisme aussi bien que si c’était le prénom de garçon avec la même description.
Y’avait pas de Julie dans l’expérience originale. Y’avait :
Jack - Description de l’autisme masculin (celle avec Harry Potter)
Chloé - Description de l’autisme masculin (celle avec Harry Potter)
Jack - Description de l’autisme féminin (celle avec les suricates)
Chloé - Description de l’autisme féminin (celle avec les suricates)
Et donc moi je t’ai donné :
Chloé - Description de l’autisme féminin (celle avec les suricates)
et
Chloé - Description de l’autisme masculin (celle avec Harry Potter)
Sauf que j’ai remplacé le prénom Chloé par Julie dans le dernier cas pour ne pas t’embrouiller.
Mais manifestement… tu as eu plus de mal à reconnaître l’autisme tel que présent typiquement chez un garçon de 7 ans quand c’était avec le prénom Julie.
J’ai plusieurs hypothèses :
Tu savais que cette semaine je parle du livre The Lost Girls of Autism donc quand tu as vu que ça ne ressemblait pas à la présentation typique d’une petite fille autiste tu as été sur TDAH
Tu as réellement plus de mal à reconnaître l’autisme “masculin” quand il est exprimé par une petite fille
Tu t’es dit que y’avait un piège, que ça ne pouvait pas être deux fois la même réponse
Je suis très curieux de savoir quelle est la bonne hypothèse. Exceptionnellement je laisse les commentaires ouverts donc, si tu as coché (ou aurais coché) TDAH, tu peux venir expliquer ton choix en cliquant sur la petite bulle.
On se retrouve aujourd’hui et la semaine prochaine, en live
Aujourd’hui à 12h30 c’est l’atelier d’auto-identification (pas de replay) : https://nicolasgalita.podia.com/atelier-autoid-201125
La semaine prochaine c’est la conférence (y’aura un replay) où je résume les particularités de l’autisme “féminin” : https://event.webinarjam.com/9y032/register/5lqnysr



