Pourquoi cette conférence ?
Parce qu'on garde le meilleur pour la fin.
Cette conférence m'a mis une telle claque que je la regarde régulièrement et qu'elle a un effet différent à chaque fois sur moi.
Le but de cette conférence est de vous apprendre à savoir comment vous diriger dans la vie. Comment passer dans l'état d'esprit qui permet d'arriver à la situation où vous aimez votre travail. Et... ce n'est pas une question de CV ou d'outils mais bien de philosophie, au sens strict du terme.
Ce que vous y apprendrez
Vous identifierez le blocage qui nous empêche de faire ce qu'on veut. Vous serez déçu, il tient en une phrase : nous faisons les choses parce qu'il faut les faire au lieu de faire les choses parce que nous voulons les faire.
Résumé de la conférence
Il y a un décalage entre ce que les gens font et ce dont ils ont envie. Parce qu'ils sont dirigés par ce qu'ils sont censés faire plutôt que ce qu'ils aiment faire. La plupart des gens qui sont à Normale Sup ne sont pas là parce qu'ils veulent y être. Ils sont là parce que c'est la meilleure école.
De la même manière, peu importe ce qu'une personne déclare aimer comme type de quartier, le revenu reste le critère le plus prédictif de son lieu d'habitation. La personne a beau déclarer que son quartier idéal est un quartier avec de la vie et de l'animation, pour peu qu'elle gagne plus de 5000€ par mois et elle habite dans le 16ème arrondissement. Pas de chance.
Comment réussir à faire ce dont on a envie ? En s'immunisant face à la pression sociale, au regard des autres. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Pour y arriver il faut quelques rébellions et ces rébellions coûtent cher. Je peux vous en parler d'expérience : je suis passé par une décennie douloureuse pendant laquelle on essayait de m'empêcher de faire ce que je veux. Et puis un jour vous êtes subitement immunisé à la pression. Avant, la honte était le sentiment qui me faisait le plus mal, et je pouvais avoir honte parce que j'étais sur la piste danse. Aujourd'hui je peux danser comme si personne ne regardait. Mais ça ne tombe pas du ciel.
Comment s'immuniser face au signal social ? Soit on ignore les autres, soit on en trouve d'autres pour être les autres (et sur Internet vous en trouverez toujours). La deuxième option est la plus facile : trouvez un groupe de personnes qui pensent comme vous et avec qui vous n'êtes plus un marginal.
L'autre chose que l'on ignore est l'effet Tiger Woods. Pour devenir n°1 il a dû passer de n°4 (où il stagnait) aux bas-fonds du classement. Si bien qu'on a oublié son nom pendant un temps. Parce qu'il a dû désapprendre ses mauvais réflexes avant de pouvoir devenir n°1. Voilà la vérité sur le changement : on passe forcément par une phase où la situation se dégrade. On dit qu'il faut suivre ses passions. Mais ce qu'on devrait dire c'est qu'il faut suivre ce pour quoi on est prêt à souffrir plus qu'ailleurs.
Il faut se débarrasser de cette naïveté. 90% des gens abandonnent et n'ont jamais la vie qu'ils veulent, non pas parce qu'elle est pas accessible mais parce qu'ils sont pas prêts à payer le prix pour.
On est d’accord que le public dans la salle est constitué de cadres qui ne galèrent pas pour leurs fins de mois.
Ensuite, il est nécessaire d'apprendre à ne jamais comparer son intérieur avec l'extérieur des autres. Certaines personnes n'ont aucun problème avec eux-mêmes et s'en rendent compte. Au lieu d'être impressionnées par des extérieurs elles se disent "si lui a pu le faire, je peux le faire, je suis pas moins doué". Si vous n'avez pas suffisamment confiance en vous, arrêtez de vous comparez à d'autres extérieurs.
Il enchaîne ensuite en présentant un drame de la culture française : on ne sait pas trouver le sens de notre vie car on a jamais appris à être égoïste. Pour savoir ce que l'on veut il faut déjà connaître sa volonté, savoir agir pour soi et non pas pour les autres.
Enfin, si vous êtes motivé uniquement par l'argent à court terme, vous êtes bloqué.Le changement demande souvent de gagner moins d'argent pendant un moment.Donc vous allez rester tétanisé par peur de perdre vos revenus. D'ailleurs il y a un phénomène marrant. Le système français est conçu de sorte à ce que les personnes qui font une grande école ne peuvent plus finir à la rue.
Au pire elles peuvent toujours voler la place de quelqu'un qui n'a pas fait d'études supérieures. Par conséquent, ça donne un groupe de personnes qui n'ont quasiment aucun vrai risque personnel de faillite extrême. Ça devrait donc donner des personnes audacieuses. Au lieu de ça, ça donne des personnes peureuses. Pourquoi ? Parce qu'on leur a répété en boucle que parce qu'ils ont fait une grande école ils devaient occuper les places les plus prestigieuses et ça les tétanise.
Parce que “prestigieux” est souvent un synonyme de “bullshit job”. Et le piège se referme.
Ce que j'aime dans cette conférence
Le propos est profond et implacable, comme toujours avec Oussama. Il ne vous laisse pas le loisir de vous raconter une excuse. Vous abandonnez parce que vous n'êtes pas prêt à payer le prix du changement. Point. Ça sert à rien de lire 36 000 articles de développement personnel : si vous ne voulez pas payer le prix vous ne changerez pas.
Là encore, le contexte est important : on s’adresse à des cadres.
3 choses à emporter
#1| Les gens ne font pas ce qu'ils veulent car ils font ce qu'ils sont censés faire. Rien ne les empêche à part le regard des autres.
#2| Il ne faut jamais comparer votre intérieur avec l'extérieur de quelqu'un d'autre. À l'extérieur tout le monde a l'air de savoir ce qu'il fait.
#3| Tout changement est une souffrance. Tout changement a un prix.
Pour aller plus loin sur le sujet
On en a déjà parlé mais le livre So good they can’t ignore you explore bien plus en détail cette question de comment aimer son travail quand on ne se sent pas de passion.
Sa meilleure, de loin.