Aimer de la merde permet de bien écrire
Si tu attends toujours le dernier jour pour te décider sur une promo, le dernier jour c’est aujourd’hui. Donc si tu veux ma dernière formation BATCH WRITING : comment écrire sans douleur et sans inspiration c’est vraiment maintenant. Elle est en promo jusqu’à ce soir, 23h59. Si tu veux voir le plan et/ou en savoir plus, clique sur le bouton ci-dessous qui ne t’engage à rien :
Tu aimes forcément des choses qui sont vues comme de la merde par d’autres personnes. Tu dois avoir le courage de continuer à aimer tes merdes car ce qui nous rend uniques c’est la diversité et la largeur de nos influences, la manière unique dont nous mélangeons les parties de la culture que d’autres voient comme bonnes et… la merde.
Quand tu trouves des trucs que tu aimes sincèrement ne laisse jamais personne te faire sentir mal pour ça. Ne te sens pas coupable du plaisir que tu prends dans les choses que tu apprécies. Célèbre le. Quand tu partage ton goût et tes influences, aies le courage de revendiquer la totalité.
Ne cède jamais à la pression d’auto-rectifier et censurer tes propres goûts. Ne sois pas de ces mecs nazes qui débattent de qui est le groupe rock punk le plus authentique. N’essaie pas d’être à la mode ou cool. Être ouvert·e et honnête sur ce que tu aimes est la meilleure manière de rentrer en connexion avec des personnes qui aiment ces choses, elles aussi.1
Je ne peux pas dire mieux que ça. Je ne comprends même pas ce que veulent dire les gens quand ils me disent c’est mon plaisir coupable. Je trouve ça tellement absurde. Si tu aimes un truc… bah tu aimes ce truc. Pourquoi vouloir raconter que tu aimes de manière honteuse ou au second degré ?
Si tu fais semblant de ne pas aimer un truc parce que les autres n’aiment pas alors ne t’étonne pas d’être fade.
Aujourd’hui encore, j’étais en formation en Belgique et un des participants ne voulaient pas révéler ce qu’il écoutait sur Spotify.
(Il venait de nous raconter qu’il avait partagé son écran sans faire exprès à une réunion et que tout le monde a vu sa playlist Spotify honteuse).
J’ai insisté et il a révélé qu’il écoutait… Taylor Swift.
C’est là que ça devient vraiment absurde. Je m’attendais à un truc niche un peu goofy. Au final il me sort l’être humain le plus écouté de l’année 2023…
Que la culture bourgeoise me punisse d’écouter la même musique que les autres.
Taylor Swift est une des artistes les plus écoutées de tous les temps. Ça devient vraiment absurde d’avoir honte d’écouter comme des millions d’humains.
Consommer c’est produire, lire c’est écrire, écouter c’est chanter
Souvent, les novices ne se rendent pas compte à quel point écouter c’est chanter, lire c’est écrire.
Les livres sont écrits avec d’autres livres. D’ailleurs, j’ai souvent beaucoup de mal à faire les deux en même temps. Souvent j’ai des phases où je lis beaucoup, puis j’ai des phases où j’écris beaucoup. Et vice-versa. Une des raison d’être de l’Atelier c’est justement de me forcer à faire cette gymnastique de l’aller-retour : je lis des trucs pour vous les écrire ensuite.
Bien sûr, tu peux écrire sans lire : je ne veux pas que ça soit une nouvelle injonction culpabilisante. Avant quand j’entendais ça je me disais mince, je ne lis pas assez. Alors qu’en réalité on lit tout le temps : c’est pas parce que c’est pas des livres que c’est pas de la lecture. Tu lis ton fil Instagram, tu lis ton fil TikTok… tu lis même tes films et tes séries.
Ce qu’on veut dire par là c’est qu’écrire n’est rien de plus que recomposer.
Tu prends Hamlet et Le Roi Léo et ça donne Le roi lion.
Tu prends Star Wars et Pocahontas et ça donne Avatar
Tu prends Star Wars et toute la mythologie magique et ça donne Harry Potter
Tu prends Roméo et Juliette que tu mets dans un bateau et ça donne Titanic… ou tu mélanges avec Le roi lion et ça donne Le roi lion 2.
Tu refais Dragon Ball avec des ninjas et ça donne Naruto.
Tu prends Friends que tu mélanges avec de l’humour et ça donne How I met your mother
(Pardon… je peux pas m’empêcher, c’est la guerre entre les fans de Friends et les fans de How I met. Je suis team How I met même si je sais qu’on a tout copié)
Le truc le plus original reste un remix
Même l’œuvre originale par excellence, celle qui a fait dire aux gens mais WAOUH… c’est-à-dire Star Wars… c’est parce que George Lucas a mélangé vraiment plein de trucs :
La Forteresse cachée : Lucas a repris l'idée de raconter l’histoire à travers les yeux de deux personnages secondaires (les droïdes dans Star Wars, les deux paysans dans La forteresse cachée).
Les Western : les scènes dans les cantinas ou les planètes désertiques
Flash Gordon : Lucas voulait à l’origine acheter les droits de Flash Gordon. On retrouve les génériques déroulants, les transitions en volets, les planètes exotiques, etc
Le Héros aux mille visages : Luke suit une version très fidèle du "Voyage du Héros"(appel à l’aventure, mentor, épreuve, transformation, retour).
Les légendes du roi Arthur : Luke = Arthur, le sabre laser = Excalibur, les Jedi = chevaliers d’un ordre ancien, avec une quête sacrée.
La lutte contre le nazisme : l’Empire reprend les codes visuels du troisième Reich et Palpatine et clairement inspiré de Hitler
Le taoïsme : les côtés obscurs et clairs de la force sont une réécriture du Yin et du Yang
La Bible : Anakin ressemble à Jésus. Il naît sans père et il est l’élu d’une prophétie. C’est la seule influence que je cite mais que George Lucas nie. Il dit qu’il s’est inspiré plutôt d’Hercule de la mythologie grecque (mais en même temps c’est vrai que l’histoire de Jésus ressemble à celle de Hercule donc ça fait un ricochet).
La liste est encore longue. Et ça c’est juste les influences qui ont été repérées et validées par l’auteur. Y’a probablement encore plein d’influences sur des micro-trucs, qu’on ne connaîtra jamais.
Mais même la musique ! Tu sais ce truc super original d’avoir la musique de l’empire, la musique des rebelles, etc. Quand à 8 ans j’entends pour la première fois le pam pam pam tin tin tin tin tin tin qui annonce l’arrivée de Dark Vador je me prends une claque. Alors que ça date du 19ème siècle :
L’idée majeure de Williams et Lucas a été de reprendre la technique du leitmotiv, popularisée par Wagner dans sa tétralogie de L’Anneau du Nibelung. Il s’agit d’écrire un thème récurrent qui caractérise un personnage ou un état et qui intervient tout au long de l’œuvre afin de se remémorer ce dernier.
Bref… ce qu’on appelle l’originalité c’est justement des gens qui assument pleinement leurs goûts en affichant leurs influences. George Lucas affiche aussi fièrement Wagner (culture bourgeoise) que Flash Gordon (une série populaire). Et c’est ça qui le rend singulier.
Mieux encore, partager tes influences va aussi te permettre de dévoiler ta position, ta philosophie artistique. Parfois encore plus que ton art lui-même.
Un bon goût va t’empêcher de créer
Y’a un paradoxe : ton goût peut même être un obstacle à ta création. Bah oui, si tu as bon goût alors ce que tu produis te semblera nul. Il vaut mieux avoir un mauvais goût au début, comme ça tu ne te rends pas compte que ce que tu écris est mauvais.
Nous goûts reflètent ce que nous sommes mais ils peuvent aussi gâcher notre propre travail (…) car ils y a un décalage, un fossé. Les premières années où tu vas faire des trucs, ça ne sera pas si bon. Tu vas essayer de faire de la qualité, ça aura du potentiel, mais ça ne sera pas bon.2
Mais, même dans ce cas où ton goût te freine dans ta création, tu peux quand même partager ce que tu aimes, tes goûts personnels, tes influences. Mais sans mentir.
Comment se construire son système d’écriture ?
Ce que je viens de dire est valable pour tous les arts, mais là je vais me reconcentrer sur celui que je connais le mieux : l’écriture.
Pour écrire, tu l’as compris, commence par assumer tes goûts, tous tes goûts. Plus tu vas cacher tes goûts les plus spéciaux et plus tu vas lisser ton contenu.
Or, ce qui rend l’écriture est intéressante c’est précisément ta singularité. Mais… ta singularité c’est pas de croire que tu vas créer quelque chose de jamais vu. Tout est déjà vu. Toute création artistique est enfant d’autres créations parentes.
Ce qui fait ta singularité c’est justement à quel point tu embrasses toutes tes inspirations. Toutes.
Mais, une fois qu’on a dit ça, il faut apprendre à collectionner les inspirations dans un document fiable, les convertir facilement en contenu et surtout développer l’hygiène d’écriture qui permet d’écrire régulièrement et sans douleur.
C’est précisément le thème de ma dernière formation :
BATCH WRITING : comment écrire sans douleur et sans inspiration
Si tu la veux, c’est le dernier jour pour avoir la promo. Voici ton lien spécial :
Show your work - Austin Kleon
Idem